mercredi 31 août 2016

Le sel de la couche






Le sel de la couche


Cloaque vulnérable
du temps tempétueux
qu’un regard austère
qui se rue sur l’âge
n’a de cesse d’aimer
coucher de soleil
sur l’art d’oublier
ces jeux d’antan
pour partir oser
sur l’immortalité
de la chair des
caresses occultes
la peau caressante
vite touchée du désir
qui va bien s’initier
à cette inconnue
qui déserte l’autre
monde par l’insoumise
couche qui enfle
et coule et sent
tous les ferments
de la tyrannie du con
qui embrasse le bâton
du regard enclin
au sel de la gloire
jusqu'à ce vice impuni
de l’extase ultime
vers le haut du corps
du toucher des seins
entre les mains
destin plaisir prostré
des yeux en larmes
de quelle souffrance
l’exquise rencontre
se joue-elle en partage
passant et repassant
juste message de
ces bouches jointes
en cavité du corps
bu dans ses entrailles.


Thierry Texedre, le 31 août 2016.






jeudi 25 août 2016

Plaidoyer pour une plaie















































Plaidoyer pour une plaie

… De ne pouvoir représenter, je me met en pleurs, pour voir ce sacerdoce – peut-être dans ces profondeurs, plein d'une peine, plainte d'enterrer ces mots inavoués – jusqu'au centre, jusqu'à cette intime conviction de la croyance. Coupé du monde de la vulgarité, ne puis-je puiser en moi que des soucieux endoctrinements, que ces dérives inhospitalières, pour m'éloigner du temps vrai – de ces errances sans suite se montre l'appel à d'autres antagonismes – pour couvrir la douleur qui me tiraille, et m'émeut quand-même. Quel éloignement de la peinture peut se soustraire au dire impuissant de la représentation ? Peut-être cette musique entrain de parcourir en tête, tout le corps excavé de sa vérité ; contagion qui parcourt tous les sens, pour les embraser, embrasser ce qui à l'intérieur se soumet à la chair. Vois-tu ce fardeau qui alourdit tant ce discours insignifiant, pour l'ensevelir sous mille couches, ersatz du vocabulaire impuni par la chair ; grande compromission avec l'extériorité de la voix depuis sa mise en peinture, (folie peut-être que cette musique !) vertu du corps qui s'efface, se retire en rature de la peinture, dessin au trait noir, traitement de ce destin insoumis et tyrannique...



Thierry Texedre, le 25 août 2016.



La grenouille théologique, 2015 Robert Boulloche.


mercredi 24 août 2016

Jugement







































Rives réservées
au risque du rite
en osmose suaire
potentiel de la vie
contre l'être mort
du risque encouru
par le temps vite
visité partout torse
en pieds et mesure
du tour en surface
terre foulée goutte
sur l'étendue vierge
par quelle rencontre
regard dressé drame
liquoreux du cri
lancé au monde
en contre rentré
par la bouche béate
de s'entendre dire
un monde nommé
en mer sans fond
le poison lèche
la peau en danse
transe du dire
qui monte à temps
tempête à passer
son temps à réciter
dans quelle cité
voit-on le sang
monter sur les corps
couchés sur le sol
que voit-on de loin
ou de près sur quel
horizon zéphir
au zénith du pouvoir
d'exulter du sang
versé par la guerre
des mots monstres
entrain de sortir
de ces rêves opaques
passerelles ondulantes
oiseau de mauvaise
augure qui pique
à vif sur les plaies
baisées de nos dieux
encore idylliques
en corps phalliques.


Thierry Texedre, le 24 août 2016.







mardi 23 août 2016

Paroles en sauts du corps intraduisible





Paroles en sauts du corps intraduisible

… On entre dans ce risque d'oublier, pour commenter l'absence de voix, pour esquiver ce manque d'entendement de la parole à se risquer hors du sens. Vitesse oblige du rassemblement des choses qui indisposent le regard promis à une rencontre avec ce regard déplacé et invalide... Le risque d'essoufflement de ce sujet interpellé dans la chaleur insupportable du corps surdimensionné, le risque de montrer un récit sur l'étreinte monstrueuse avec l'existentielle profusion du vivant, la peur d'exprimer autrement que par des mots l'emprise de la chair sur la surdité du réel face au vrai ; voilà le parcours inapproprié de l'être depuis cette cavité-caverne qu'est le corps pensant... Mots sans cessation, sans début ni fin, pour montrer que le corps rencontre l'être quand la chair se met à jouir pour penser ses sens... Petit déplacement dans la mesure qu'un texte peint ne peut être dit qu'à montrer ce sens dont on touche désormais l'intelligence à trop voir, voir jusqu'à cette visitation du nouveau monde, inventé pour continuer à jouir, jeter le discrédit sur cette parole du lieu de la subjectivité monothéiste...


Thierry Texedre, le 23 août 2016.




L'escamoteur - Jérôme Bosch v. 1475-1505






lundi 22 août 2016

Autoportrait



… Schisme virtuel d'une commémoration, continuum ininterrompu de la frayeur qui monte dans l'esprit ulcéré. Cours des choses qui monte au plus haut de la tempête insoumise, pour faire part de ce paradis perdu. Paradis du temps de la peinture encore évincée par l'exposition de l’œil qui invente à regarder à distance ; exposition par les forceps de ces tableaux en réminiscence, au format, à l'huile, chair de la chair occultée. Le risque de la parole serait celui que prend la musique à être, au centre du corps jouisseur ; cadavérique conclusion que ce corps sourd va opérer à trop mettre de la vue dans cette sortie de l'être, sorte d'affaissement du vrai dans l'intentionnelle résolution de l'enterrement du corps, de son éternité absoute par l'immortalité de la lettre qui regarde ce qui pense le corps. Séparation vulnérable de la lecture et de sa mise en jachère par la peinture qui pense son sujet ; à trop s'emparer du corps dans la beauté d'un clivage de son volume. Corps chantant, corps couvert par l'art d'escamoter le temps, pour visiter alors l'exacte consternation face au regard indiscret du reflet, du même, depuis ce sommeil invitant le dessin, charogne en composition dans la parole qui s'initie au ventre du peint. Sous la constellation de ces paroles dites en chevauchant la peinture, le récit s'essouffle, se consacre, se décide, s'exclue du corps pour fusionner dans cette musique qui enfle, enfile, chauffe, charrie des onomatopées, manques, coupes, caricatures, en mettant sur pause cette syntaxe désuète et hypocondriaque. Si le vertige s'empare du texte, c'est pour mieux puiser dans cette mémoire à-rebours ; pour la montrer en vie de la chair vers l'esprit via le jeu infini de ce jouir interdit...




Thierry Texedre, le 22 août 2016.






dimanche 21 août 2016

Le clapotis au-delà duquel tombe la nuit






Le clapotis au-delà duquel tombe la nuit

Soustraite à la suture
la vie ventre à terre
s'enfonce dans le col
utérin envers du décor
causé par ce vide glané
au travers du galvanisé
sang froid de la chair
putréfiée par le chaud
départ du tremblement
orchestral de la voix
caricature de la vie en
plainte étreinte pourquoi
pas entre les bras de
la tentative d'extraction
du dedans par la parole
biomorphique à trop
en dire de la mort oubliée
vociférations du temps
qui en sourdine se traîne
et s'évanouit dans les bras
du corps décharné et sec
vidé de sa substance ulcéré
et remonté contre le mal
qui l'envoie dans l'ombilic
des limbes avant de vivre
pour l'éternité l'âme en paix
sur le nuage vulgaire
des lois proclamées des
livres ouverts en saintes
écritures depuis l'aune
des temps immémoriaux.

Thierry Texedre, le 21 août 2016.








vendredi 19 août 2016

Mère







Mère

« Mère très chère, que vois-tu d'une vie qui montre l'exactitude ou ses désillusions par les ans passés, et aussi un futur improvisé ; et cette autre invitation à aimer le temps précieux, le temps présent ? Par quelle déconvenue te réserves-tu la joie devant des naissances, les créations d'un corps qui dissout toute vérité, pour te laisser toucher le monde l'éveil et l'immanence d'un lieu, d'un lien indéfectible avec la vie. Mère très chère qui monte aux cieux par l'étreinte qui nous lie pour l'éternité, sans cessation d'aucune sorte, par delà toutes les faiblesse ici-bas, je te prie comme gloire, par tous les présages et des glissements vers les fonds sans fin de l'enfer, je te prie. Autour de ta joie je chante ton amour, si le temps présent me l'inflige. Par quelles âmes le sort s'évertue à me coucher à tes côtés, par l'immaculé, par le chant de ces anges venus m'absoudre des mots inquisiteurs à ton encontre ; à quel âge te vois-je à mes pieds me priant d'aimer le temps futur qui jaillira peut-être en congrégation de nos âmes réunies ? Je prie ta divine présence à mes côtés, par la même mémoire qui nous a engendré. Alors je te prie de bien vouloir m'aimer aussi longtemps que le temps ressuscitera. »



Thierry Texedre, le 19 août 2016.







mercredi 17 août 2016

Jazz



Chamade chargée du temps tendu, les cordes coudées contre le jeu d'une guitare. Le synthétiseur pleure des notes arides dans l'aigu. Haute voltige, jusqu'au sens imprévu d'une réplique en fusion du souffle. Là, sous les hospices de l'improvisation, retombe l'explosive densité du tam-tam des percussions ; juste juxtaposition au tremblement révulsé du saxo qui sourdement commente puis contient la trame instrumentale. Tout touche au sublime, en transe, depuis la trachée crachée, pour lancer et faire jaillir les couleurs en musique...



Thierry Texedre, le 17 août 2016.



 

mardi 16 août 2016

L'éveil vertueux











L'éveil vertueux

Dans l'expansion évasive
du retournement de la vie
en musique voilà le recours
tant attendu du défilement
sujette à la chair blême et
corps dissout dans l'abîme
vulnérable attentat force
des sons que monte l'air
incendiaire l'air insoumis
qui coule la chair ouverte
chant du soulèvement
vers d'autres territoires
australes vertige du long
corps en effervescence
corps qui monte les bras
occultés par l'infatigable
effraction du ventre trop
redondant pour nourrir
la bonne marche debout
s'en suit l'accouchement
douloureux des mots
dans une inconvenante
tempête trop précoce
pour faire crier la voix
pressée de faire sortir
l'incident de la démesure
et de l'irrecevable mot
prêt à rendre sourd
la plus têtue des notes
le plus obtus des sons
pour pourvoir au train
train de la vie vite vouée
à l'éternité par les heures
et les jours jusqu'au bout
en se jouant des mots.


Thierry Texedre, le 16 août 2016.








jeudi 11 août 2016

Une ligne
















Une ligne

Ligne insidieuse
du chant étonné
qu'un saut soudain
va emporter dans
la dentelle sous-cutanée
du cou profilé jusqu'au
départ des seins
retombé la main
prise dans le sac

Col du virus encore
planté dans la chair
grand ouvert écarté
pour éviter l'été
une chaleur vive
prise de panique
quand la vulgarité
trompe l'étreinte
pour qu'elle se plie

Attendu par l'estuaire
du bas repus il sonde
et ressort de ce con
capiteux pour tuer
le temps l'esquiver
le poncer le lisser
l'amener à la ligne
avec le bras dressé
par un signe vagabond


Thierry Texedre, le 11 août 2016.






*Egon Schiele, « Acte d’amour », 1915


lundi 8 août 2016

Mouvements
















Mouvements

Sur quelle onde
porteuse se tient
l'or l'âme les battements
du cœur incertain
depuis l'origine de cette
humanité ouverte
au risque d'amour
dans ce magma monté
dans l'origine du drame
impitoyable de la guerre
grandeur du corps
envoûtant devenu
incertain par cette
mémoire rituelle
mémoire musicale
en mots inquisiteurs
par quelle peur
par quelle fin
le corps rend l'âme
au vent ventricule
d'une chair charriée
par le cours qui a jailli
de ce format peint
pour avoir vu l'au-delà
l'autre sphère du temps
passé en images
qui sourdement vont
rendre à la parole
une nouvelle identité
programmatique et que
l'inconscient inventé
pour envoûter
sonnera sa fin encore
pour sauter sur
l'inconsistance
du jeu inassouvi
de la vie visitée par
ce sacré peint en retour
d'une insoumission du corps
au photographique ni
au cinématique
et psalmodié dans le pensant.


Thierry Texedre, le 8 août 2016.







dimanche 7 août 2016

Suture 2



Cloué au pilori malfamé de l'exorcisme institutionnel l'esprit tuteuré s'étreint et s'extrait du corps départi de la peau ténue terrifiante osmose de la réalité qui montre l'envie de passer à l'acte paroles en l'air depuis l'air de rien ricanements insouciants qui volent au secours de l'inconscience ivre ici-bas illisible mystère de la parole qui tente d'esquiver sa mise à mort du récit pour lancer le cri qui tombe et échoue au bas mot de l'esprit retors tentative vulgaire d'enfermer le récit dans une imagerie qui tourne court pour caresser le réel le livrer au calvaire de la grammaire indice d'un temps inventaire des images assoupies face à la musique qui rend compte d'une poursuite insaisissable du présent sauf à entendre ce que l'image traverse depuis l'entendement que l'esprit semble restituer en voix illuminant la chair en la soumettant au tremblement du désir en jeu dans la jouissance pour absorber et béatement soumettre l'air au sang renversant du véridique assaut de la vie contre cette finitude du corps pensant sa fin chasse gardée du renflement de la peau temps qui renvoi l'étreinte au commencement investi par l'outrage fait à l'au-delà incommensurable face à face avec le sacré encore trop présent pour montrer un discours qui ne soit pas sourd à ce qui naît à ce qui puise dans l'immanence de la peinture encore pleine d'intérêt par les temps qui courent à cause de l'irréalité que le désir se doit d'exprimer dans d'inquiétantes expériences nommées en d'érotiques transfigurations pour faire croire que le corps s'éclate quel court-circuit le corps vidé à posséder à rentrer et à sortir de cette possession dont parle la chair tant que se montre l'enivrante explosion de ces corps traversés par leur transparente tentation d'exister d'ouverture et de fermeture quel cloaque qui s'ouvre pour laisser entrer la peinture là où l'être prend en charge la danse insurrectionnelle de la chair en musique s'il plaît à l'esprit de l'imprimer de l'intensifier corps qui concomitant se balance va dans la découpe mémoire insupportée par l'envie pressante de penser corps capté par l'innommable indécence de la fin et du début de la vie le jour et la nuit pour rêver l'infini.




Thierry Texedre, le 7 août 2016.    






vendredi 5 août 2016

Errance

Errance

Jour de joie quelle improvisation
sur l'eau on débarque sans raison
tout autour les sables de Loire
semblent au repos jusqu'au soir
la Sterne pierregarin désespoir
aidant s'en va voler autre part
au passage de la belle gabare
la voile au vent chaud et gredin
destination Candes-Saint-Martin
où la Vienne nous attend noire
profonde et agitée en territoire
d'Indre-et-Loire invitant touristes
et badauds à visiter l'universaliste
histoire qui s'offre au regard accaparé
ébahi de la faune humaine agglutinée
pourtant le temps va s'allonger lent
et paisible lorsqu'on atteint indolent
le soir qui rougeoie en peint les cimes
peupliers et saules pleurent sublimes.


Thierry Texedre, le 5 août 2016.






























jeudi 4 août 2016

Métatexte





Métatexte

Courir.
Souffler... Sortir du noir ?
Être dans l'occultation de soi !
Avoir soif de vivre quoi ?
Marcher.
Longer un mur... En sortir.
Souffler à nouveau, encore...
Encoder des notes, chiffrer, lire.
Liberté de lire.
Coucher sur le papier.
Se coucher.
Le rêve vient assez tôt.
Quoi de neuf par ici ? Sinon rien par là !
Vider de son sens la parole exacte.
Extériorité du texte dans la parole inappropriée...
Changement de page.
On tourne le dos, ça sent bon le sens...
On s'arrête.
On repart.
Silence... Point d'achoppement du sens en sens du corps présent.
En présence de ce corps en choc, état de nausée du discours indiscret...
Autre jaillissement verbale.
Saut depuis l'intérieur, inconsistance de l'inconscient devant l'âge...
Silence.
Suite en bruit sourd suivi d'un autre silence.
Gramme d'un texte à venir qui pousse la jouissance où commence le temps.
Le temps qui vole au secours du corps exactement là où la chair chasse ?
Tombe le trait sur la feuille.
Griffonnage, gribouillis, ratures, biffures, taches...
Encre.
Noir intense, présentant une osmose avec de futures couleurs à observer.
Essai.
Peindre.
Sortir du noir...
Encore courir pour se plonger dans les couleurs, soulever le sens, et l'ôter.
Sans suite...
Quelle surprise, le temps prend l'image dans ses filets.



Thierry Texedre, le 4 août 2016.







mercredi 3 août 2016

Prière





Prière 

Salut reine
espoir surmontoir de la vie
chevillé au corps
par tous les schismes
de la terre escamotée
depuis l'origine des temps
immémoriaux
vois ce sacré
temple de la parole
qui dicte l'avant
pour faire du temps futur
l'étreinte éternelle
qui montre l'esprit
et la pensée
que l’œil tempéré
tente de s’extasier
par les pieds et mains libres
en prière en voix en désir
infini d'aimer tête
en amont en aval bercé
par le soleil levant
vois ce tempérament
ce regard tourné
en gémissant
en pleurant
la vie qui la pense
belle occurrence
soit bénie entre toutes les morts
passées et futures
douce dame qui prie
et cherche la perfection
montrez-nous ce lieu
salvateur de la raison
partout où toutes les passions
envolées par les ans
et la grande guerre
que nous méditons
vient la victoire sur la mort.


Thierry Texedre, le 3 août 2016.








mardi 2 août 2016

Jeu




Clavicule dégondée du cloporte
austère en filigrane frôle l’asphyxie
astéroïde impulsive du coin de l’œil
raclure du chien enragé par le jazz
encore allumé depuis le coucher
carcasse cadavérique du chant
des oiseaux qui simulent l'éclair
le band orchestral sous les arbres
assignés à l'entre-deux dévissé
voilà le jeu pétrifié des gammes
de ces os assoiffés qui claquent.




Thierry Texedre, le 2 juillet 2016.

























Corps corollaire

Direct osmose
course poursuite
en sidération
consumé le cœur
overdose s'éteint
et renaît et pousse
fort sur l'aspiré
inspiré de la vie
en claquettes
déversées en
fracassantes
consommations
contractions
qui concordent
avec le vent
ventricule vissé
carpe diem au
corps corollaire.


Thierry Texedre, le 2 août 2016.






Image 1



Feule l'animal croc-en-jambe de ces étreintes verticales dans l'étrille étripée par les ongles ensanglantés du vent retourné à l'origine de la matière mer échouée depuis l'ombre de la parole remisée dans l'écriture en lois occultes couvertes et recouvertes par les cadavres exquis de la brume qui galvaude qui grouille jusque dans la gorge profonde de la voix encore trop salée pour faire du vrai en souffle essoufflé bien avant le coucher du soleil qui a trop chauffé trop évaporé l'eau de la vie ralentie par l'excitation de la vue encore et encore irrespectueuse de l'âme addictive à l'insolence d'une armée de soldats prêts à en découdre avec un dieu campé sur ce promontoire celui de la pandémie parole passible de mort pour avoir mis l'être au milieu d'un champ assurément libre de vivre tous les délires possibles libre de croasser pour entendre de ce lieu cette voix unanime qui réconcilie et réconforte la vie en société de ces dépenses incommensurables et irrationnelles devant le chaos indécent de la mort.



Thierry Texedre, le 2 août 2016.