vendredi 8 mai 2015

Nuit de l'enfantement



Enfonce un coin délivré de la fin
dédicace au corps insondable
délice que ces onanismes disparus 
instinct de l'insatisfait et démon 
de la démesure inavouée des sens
orgie que la chair impudique
et voluptueuse incarne ouverte
par quel plaisir insoupçonné ici-bas
le cul tourné vers ces hautes
herbes renifle pour faire
vibrer ce corps délictueux
jusqu'au creux rencontré du dedans
inassouvi par cette soif de visitation
juste pénétré le va-et-vient chaud
du jus qui sort de la soif organique
se gargarise du fond du lieu
pour faire bander la volupté
devant ce sexe dressé et gorgé
qui va venir au monde impuni
depuis les plaisirs qu'une chair
ira progressivement faire monter
langue d'une lumineuse cène
aux seins de la délivrance 
et ce jusqu'au matin mouillé
de la rosée qui parfume qui allume
le risque infini de respirer par quel
émoi le désordre qui lèche la peau
sort sortilège supplice du cœur insoumis
voilà le recommencement du temps
tatoué sur la surdité des mots
par d'exquises torsions des songes
trop lente disparition de la voie lactée
oh herbe folle qui cache la vallée
une nuit pleine douce lumière
laissant sortir comme un chant
édonique qui attente au silence
venu de ces tombes asséchées par
la mémoire usurpatrice qui fornique
quelque chose de la liberté criée
entre par la grande porte du ventre
ouvert pour jeter le trouble l'apologie
de penser pour discourir ce corps
empli d'une extase d'être excommunié.


Thierry Texedre, le 8 mai 2015.