mardi 28 mai 2024

C'est pas l'heure d'y aller






















 C’est pas l’heure d’y aller


Pousser sur l’autre versant

tuer l’impropre l’illégitime

suturer ce sacré qui vient

eschatologie du sacré nu

sacerdoce d’un lieu interdit

au risque de trouver le sens

autrement du corps cavité

capacité de la peau à dire

ce quelque chose de tactile

l’enfant terne boit la trouée

et la visite dehors pour jouir

de cet inconnaissable désir

au revers entrain de naître

voilà l’apothéose du paradis

sur l’infestation de ces pets

notoires pas si vrais en jets

du grain de la foi qui finit

par se taire quelle dystrophie

on rentre dans l’ère de l’IA

passablement déprimée oui

quelle intelligence peut lire

ce que le sacré a ôté du corps

sinon d’absolu et d’infini

traitement du jour d’après

pour nous faire croire encore

à ce sens insignifiant d’avaler

le plaisir par tous les pores

lente agonie du sexe qui crie

à trop s’égosiller du temps

qui lui reste à avoir attenté

au lieu qu’une lueur qui bat

n’aura pas l’ivresse d’assouvir.



Thierry Texedre, le 27 mai 2024.





peintures de Thomas Dillon (1986-)