dimanche 11 novembre 2012

Au pied du naître














Travers de la sainte famille qui outrepasse l'esprit inquiétant de cet au-delà, osmose du temps et de la naissance malgré elle... On trace, triture, traverse, taraude, fend, rend, expire, pour se rendre à l'évidence de la naissance... Frappé de ces erreurs, le temps vous susurre aux oreilles la vie qui monte et descend de cet intérieur indécent... Dérégulation du temps qui saute sur les genoux de la naissance inopérante, quand l'oeil se met à croire que la vue opère ce renversement des choses: la vie saute le temps pour continuer à exister sans se soucier nullement de ce qu'elle fait naître... Inondation du temps par ces naissances qui viennent gonfler l'espace de l'esprit insoumis au temps de la vie... Quelle invraisemblance que ce réceptacle qui sert de pagination à la vie... La vie ne s'en remet pas de s'être mêlée de l'espace qui l'a vue naître comme être intolérable de la vie impuissante qui génère ce vice, atavisme de mettre au monde par pure focalisation de la pensée sur son corps « dénudé » de sens; sens de la mémoire autorisée par la parole intermittente, parole de la naissance de ces sens de travers, trouée dans l'étalement des corps alignés et sourds à leur déchaînement vocal... Voix qui vient voler les sens sur cette surdité du trou béant de l'accouchement verbal... Aucun corps vénérable ne saurait venir à bout de ce sang qui coule régulièrement, quand la procréation a lieu dans d'insondables atermoiements du sexe doué d'une oculaire agitation de la cornée appuyée, pour voir de travers, pendant l'accouplement singulier de ces hémisphères rencontrés... On caresse un peu ce corps surestimé, jusqu'à ce que ce cloaque descendant de l'éjaculation meurtrière, vienne intenter à la vie de cet infant insoumis et illisible , ivresse se mêlant au renversement probable de cette génération illusoire, qui s'offre au née. Nativité qui ressurgit au moment de la tentation seule, on singe cette intelligence reconnue pour en faire un genre, une longue litanie, la pastorale agitation de ces corps au pied du naître...



Thierry Texedre, le 11 novembre 2012.