mardi 8 décembre 2015

Ultime effraction



Autel au firmament
de l'imposture sur
une improvisation de
l'exclusion du corps
voilà que va tomber
cette chair la chose
tombe vulgaire choc
de l'extinction de la
grande voix parole
mise en loi partout
où se vide la chasse
réveil de la barbarie
pour couper cette loi
rejet sang exsangue
mémoire du temps
découpé en soupirs
de l’instantané ruée
musique née de la
guerre glorifiant ce
corps achevé pour
prendre la place de
la figure décapitée
par pitié préférant
de la petite mort la
vie obscure de l'être
étiré entre la chair
et la parole attention
entendons partout
ce qui se montre au
début depuis l'essence
insignifiante qui frôle
la peau pour dresser
cette nudité inachevée
sans foi ni lueur pour
que sa seule espérance
la vie sorte des organes
langés en plis tissés
se risquant à monter
le don insensé d'entrer
en communion avec
cette foule sans nom
sans pays ni régime
pour l'entrouvrir lit
de l'abomination vois
ce suicidé de la société
il est trompé par l'ivraie
il se relève les membres
cassés bouche décousue
effraction de l’opium
pour sortir enfin de la
terreur ou de la torture
à baisser la tête corps
meurtri en allant devant.




Thierry Texedre, le 7 décembre 2015.