Une textualité qui recherche en permanence son écriture et sa peinture, sans toutefois entrer "en représentation", le lieu ? Une musicalité, pas dans "le son" d'une lecture qui reste aléatoire, mais dans ce qu'un sujet peut de penser: où en est son image, la scription ?
Peinture/Musique
samedi 27 octobre 2007
Pris dans la foi par le plaisir.
Eve croquant la pomme 1578 Giuseppe Arcimboldo (1527-1593)
Pris dans la foi par le plaisir.
Polyptyque en 5 volets,
écrit de décembre 1987 à janvier 1988,
et retraduit en 6 volets en octobre 2007.
1
Vois-tu combien j'ai eu
du mal à tenir ma
foi en ce qui reste
imperturbable et
inattaquable: l'Autre.
Je ne me prononcerai
pas sur ce qu'une
infidélité aurait de
désastreuse pour
la corporéité découverte.
Disons simplement
que tout sujet de la
langue se meurt de n'y
pouvoir tenir, et que
là où se tient le sujet,
ça saute dans le temps,
même que la communauté
dira que ce n'est pas de
ce sujet là dont il est question;
comme si le sujet était
pluriel, comme s'il
pouvait s'oublier
quelque part pour
préserver ce qu'ils
estiment être important.
Et quelle immonde
proclamation que celle,
des êtres humains pris
dans le tournoiement
culturel et social, déjà
révulsé ce sujet, par
la génération de ses
filles et fils interdits.
2
Je dois mettre du
féminin en avant pour
bien marquer la
reproduction de l'espèce,
avant celle idéologique.
Aussi de l'acquis des
sphincters-glottiques
au stade de
l'apprentissage d'une
humanité naissante.
Mais encore tombée ou
tombant dans la
reconnaissance de
ce fait: l'analyse.
Ne pas en sortir et
pour l'éternité rester
dans la dépendance
de cette peau-pli,
à peine remise
de l'holocauste
charnel-sexuel, terreur.
Par l'entremise des
corps truffés d'organes
déroutants et labyrinthiques,
et de la chair en l'air,
sans le temps du sens;
tant par l'odeur qui
la monte contre le haut,
que par sa capacité
à développer les sens,
et l'imaginable indécence.
Celle de ces êtres obscènes.
Ainsi changer un sens
à une dictée, à ce qui résonne:
pour produire une langue
qui vide ce qui la
précède, asens oblige,
ce qui revient à vivre...
3
Mutiler sur le champs
la seule énergie
qui fasse que l'analyse
aura bien lieu.
Et que privé d'analyse,
nous serions par là-même
livrés aux jeux-lois,
que la misère immanente
colle au pensant
privé de sa tête.
Une vie que la vision
intelligible et les pulsions
puisse affecter de voir.
L'être est amené aux
rives du choix: le Vide.
N'est-ce pas là le ressort
des plus infectés?
Et ne ressort-il pas de
cela qu'être est n'y être
d'être né femme avant
que le corps pense deux;
pas du biologique,
mais son immanence avant.
Que vient faire la peinture
dans cette affaire?
Trop tôt, c'est ça le noeud
qui la fait être en devenir
de son sujet clos.
Cette peinture qui doit creuser,
et livrer ce qu'il y a
d'étrangeté dans la vue.
Histoire ou phénomène
expiatoire, saut dans
l'entendement terreur son.
D'un retour dans ce que
le subconscient déplie,
par le biais du sexe
fantasmé, ou du pouvoir
de la sublimation.
L'intérêt de cette peinture
n'est pas de faire
apparaître quelque
pornographie de l'oeil
imprimant ce voir, cette voie
plutôt, c'est de ça qu'il s'agit.
C'est de prendre les corps
habillés de leur chair-pli,
interface de la parole.
4
Et pris dans le mal-esprit,
de s'y trouver pour
aller du stade
religieux à celui de la
structure du nombre,
plus pertinent et moins
dans le regard, en passant
par le désir-ouverture
que le plaisir ferme.
D'une relation au social
en régression, comme
principe de la dépense
dans la modernité.
Si la foi n'a plus la place
qu'elle tenait avec une
théologie très active,
et au plus haut lieu
du social encore imagé,
c'est dans l'hétérogène,
le chaos que s'organise
le pensant, pris dans
un trop plein dogmatique.
Nous n'en finirons
jamais assez de dire
combien ce qui révolutionne
toute subjectivité, n'est que
de l'ordre du Vide-souffle.
Et c'est ce qui fera
symptôme en cette
deuxième moité du XXe
siècle: la peinture.
Livrée au dire, d'un dire
au-delà du visible,
dans la lecture au
format, et d'un dire
producteur d'un en deçà
du processus métaphysique
et scientifique. Mais encore,
d'un dire n'allant pas sans sa
chair: la peinture scripturale.
5
L'idée qu'une lecture
serait possible ne va
pas sans poser dans
ce sens la traduction
de l'écriture à
travers sa "fugue"
phonétique, ou l'écoute
par l'audition.
L'idée encore peu répendue
que de Rien ou du Vide
peut sortir la Chose,
comme d'une lisibilité
ou de la logique imprimée,
va dans le sens de la
traduction et de sa lisibilité.
De cette lecture dépend tout
le fondement post-sciptural.
Allant dans le cours
d'une retombée matérialiste,
et de la doublure
que représente tout acte,
action-peinte, image-auditive.
L'écriture est un spasme
qui devrait permettre à
tout scripteur d'en suivre
sa texture, son impromptu.
Dans sa stase de production,
l'écriture informe, mais encore
délimite le champs opératoire
de la pensée en vigueur;
dans son milieu social idéel.
Et ce, avant que le social n'en
prenne l'idée répugnante
d'en faite un objet marchant.
Avant que son audition ne
prenne pour nom propre
l'imposture: la censure.
6
De cette foi qui incline
à plus de descente,
descente en Enfer,
mais bien dans l'image.
L'image dicte et trompe.
l'image n'est présente
qu'à la tenir au plus près
du site phrastique.
Ce site va composer, telle
une composition musicale.
Musicale en tant que
compassion et hymne
au plus près de la tentation.
Tentation de l'impossible
quotidien, du lieu social
de la tradition entendue.
Ne faut-il pas se révolter
contre cet entendement,
cette jouissance qui livre
et délivre l'oeuvre d'art,
et trahit son sujet.
La foi qui monte à écouter
une musique une certaine
musique ontologique.
De l'être pour en
remettre, et prendre
la métaphysique à
revers, la transmuer.
La musique ontologique
produit de l'être et
donne à peindre le sujet.
Un sujet futur, une
musique nouvelle, une
peinture liée au présent
par sa figure, et les couleurs.
Celles-ci étant une partie plus
sensuelle, par l'aveuglement
qu'elles provoquent, ce blanc,
il en revient que ça sort
de l'érotique vrai.
Penser une situation
érotique pour un acte sensuel,
érection-dilatation et battements
du coeur en accéléré, pulsions
en éveil, zones érectiles
sensibles à l'excès, n'est pas
la vraisemblance de l'érotisme.
Le sujet amoureux passe
par une substitution liée
à la peinture, à une
peinture de la subjectivité,
avant de croire qu'il érotise.
Thierry Texedre, octobre 2007.
Le Bestiaire
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