mercredi 31 décembre 2014

Danse macabre







Danse macabre

Le temps m'importe peu
je loue le temps qui s'effiloche
je récite ces vaporeuses forces
qui tournent le mal tant les jours
rallongent ma querelle avec
le regard boiteux du xylophone
entrain de déformer ma gueule

béante exclusion coin fermé
de la page grande ouverte
où se lisent les gouttes d'eau
d'un livre à venir nuit collée
au ventre meurtri du sourd
soulèvement endiablé qui
court après la vie tintamarre

autant vous dire que les restes
sont sortis du néant pour livrer
tous les secrets du rythme ondulé
de la vie chaotique chasse gardée
alors de la mort encore trop ténue
pour passer par dessus les têtes
remarquées de la vie vénérée

la béate ouverture du monde
souverain s'enorgueillit de la
douce inquiétude qui plonge
la vie dans l'ardeur qui sévit
depuis l'origine du monde la
seule lueur qui sorte l'infini du
corps dépossédé de sa chair

serait-ce l'heure d'appeler au
grand renversement de la guerre
qui étreint notre âme ensevelie
par d'interminables obstructions
et couchée sur le lit du cloaque
converti de l'abomination qui
régit nos souffles assermentés

guerre du fric-frac des os semés
au vent virevoltant sous les ailes
du désir insoumis par l’arrogante
finitude de la vie courtisée par
l'ossuaire démangeaison du trac
caché dans les culottes du peu de


peau qui reste accrochée dessus.



Thierry Texedre, le 31 décembre 2014.






mardi 30 décembre 2014

Rachel Yedid peintre







Sur les peintures de Rachel Yedid



Ce qui claque chez Rachel Yedid c'est l'eau. Les sujets sont traités avec harmonie, je veux dire par là avec la délicatesse du ruissellement de l'eau sur les bords à vifs des corps qui semblent flotter dans l'air. Pourtant, ces bords sont livrés à l'apoplexie du dedans. L'intérieur du corps de l'autre qui regarde, et de l'autre qui reconstruit ce bord de la peau, ce trait absent aux endroits clés d'une pulsation intérieure. Le bord serait-il celui de la nudité tactile dont souffre l'autre qui regarde ? Là, est le grand mystère d'une peinture dont les effets sur notre tension (celle du regard trop près de l'écoute [l’a-tension]), contribueront à emporter le regard dans un éloignement et/ou une présence dans la série de peintures, ici « les Odes d'un roi », jusqu'à cette rencontre avec l'affleurement inquiétant de la couleur et de la forme. Le lit s'est formé, et forcé, pour faire danser les corps unanimement seuls et féminins. La grande peinture serait cet accès au format du corps qui possède tous les atouts d'une sensibilité qui daigne jouer avec la peur d'exposer cette peau hirsute et joyeuse, quand le regard de l'autre tente de restituer le contour à la couleur qui rend toute sa lumière à l'intelligence de l'exposition. Voilà le risque pour cette peinture de retenir le corps, de revenir au corps, de rappeler le corps, dont l'invisibilité semble s'atténuer, se réduire, à mesure qu'on avance dans cette série de toiles, et ce, pour donner naissance à la prochaine impression, à une nouvelle représentation qui marque déjà sa teneur, et son opulence, et un drame qui se faufile discrètement pour l'heure, dans ce chant qui invite ce vainqueur à aimer serrer dans ses bras les amantes de ces Odes guerrières.




Thierry Texedre, le 28 décembre 2014.






Jeu







Jeu

Je suis couvert dit le ciel
tes nuages se font rares
dit le vent ta fraîcheur
se retire dit la vallée
ta forêt est encore sombre
dit le jardin parsemé
d'arbres d'ornements
tu claques des dents dit
le vieil homme à l'enfant
trop pressé d'aller jouer.



Thierry Texedre, le 30 décembre 2014.







dimanche 28 décembre 2014

Fugue




Oiseau du ravage la mort du ratage grand couloir qui hante le regard dressé sur la queue dans le lit de l'aube de la mort à découvert le feu souffle à toute allure forcé d'apparaître dans les yeux ceux du regard omnipotent né et rougi par l'espoir d'appartenir à l'esprit tumultueux du déchirement de la parole urticaire insuline et gloussement gravé de ces mots asséchés ci-gît l'amorce d'une tellurique rencontre avec la rupestre verrue qui sort du fond dramatique de la vue pour se tirer et virer de bord vers l'atmosphérique et insoumise opération du sang dans le blanc des yeux inopérants et ventripotents touchant l'entre-jambe exaspéré voir par l'impossible tressautement de la chair encore baignée par l'excitation du sexe hurlé et grossi passage obligé par l'esprit entrain de se soumettre aux enfers galvanisés par ce con cadavérique qui commence à jouir de ses mains enlacées dans ce jus qui fait couler le temps jusqu'à l’infini quoi ce vol ulcéré de la vérité du désir est en plein saut dans l'infiniment petit juste retournement de la vérité qui dépasse et dépossède la pensée elle s'épuise en chants inaudibles et s'essouffle en terribles fractures de la chair qui plie sous le poids de la dépense jeux interdits de la béatitude qui rend ses érections sordides pour faire croire à la pensée que ce rite orgasmique stimule la parole impossible et stigmatisée par l'érotique recouvrement de la chair paupérisée par la peau ravage de la peau qui tourne au rythme du dépassement du temps en lumière du choc illuminant qui frappe l'ancrage de la jouissance dans la reproduction préliminaire pornographique comme coup de butoir entre « l'unune et l'uneun » fuite d'une voix à l'autre excavation du commencement de la vie qui fend l'écorché pour goûter les plaisirs du resserrement atomique de la chair jubilatoire dans un jaillissement ultime du train-train barbare qui cloue le corps sur la croix du corps prostitué...




Thierry Texedre, le 28 décembre 2014.





vendredi 19 décembre 2014

Glissements



Fracture voilà là le rythme insoutenable de la tempête intérieure qui monte soutenue par l'impossible résolution de la raison risquée glissante oppression du temps qui fractionne l'être le délite l'immondice corps qui se vautre par terre où seule la surface vous enfonce dans l'enfer de la matière décomposition de l'être en un temps record juste au moment irréversible de la mort illuminant la douleur d'un éclair qui fulmine au milieu des corps outrepassant leur chair dans l'ossuaire de l'abjection d'une puante naissance de l'intelligible rien du corps ne sort de soi sans y trouver l'ardeur délibérée de laisser courir les sens pour caresser la peau tendre et hypostasiée sourire du divin à sortir de sa condition juste au moment où l'homme s’assoit pour commencer un récit sur la mort de Dieu sur un recul une mise au tombeau et cette tourmente dans laquelle jaillit ce nouveau soi avec son disant aux portes du divan le verbe allongé juste ce qu'il faut pour qu'on entende le récit ricaner à son tour sur la face cachée de la mort là où se tient dressé le temps illégal de l'homme le temps de la parole illimitée qui va rouvrir l'incommensurable évitement de la vie afin d'y voir ce qu'aucune peinture n'a jamais ouvert au monde l'origine incompatible que la pensée n'a de cesse de mettre en extase... Mirage occulte d'une dérive vers l'au-delà juste ce qu'il faut pour ne plus fauter feinte alors du terrifiant orgasme qui tue le corps qui le mutile l'exclus le reclus l'ignoble renflement de la peur d'exister sauf à croire sous quel couvert concassé par les dents de la chair malade de la faim hystérique d'avaler les sons avant qu'ils ne soient entendus en retour par l'intérieur hirsute de la tête livrée aux chants sirupeux de l'opéra menstruel viens voir le corps ficelé le corps aigre le corps calamiteux quand il se regarde dans le miroir de l'ombre portée d'un soubresaut de l'éternité au seuil de la mort pour finir par respirer la vraie manie du cœur à battre par amour depuis quand l'amour s'arrache aux errances de la haine puisée dans ce fond excessif du corps livide et coagulé par le sang dramatique de l'embrasement des cordes vocales en choc chasse chimérique de la recherche du jeu plein de ces microbes atteints par le malaise que la chair procure quand deux corps se frottent avant la pénétration fusion qui fractionne à nouveau le pouvoir d’excitation de la peau sur le non dit de la cérébrale imposture de la parole cours des choses qui enfle et enserre les cavités pour faire ricaner les zones urticantes de la polémique qui a lieu au milieu de la peinture à l'huile comme chair de la chair le temps aurait été tarabiscoté si la chair n'avait jamais connu la peinture parole énigmatique qui elle est alambiquée illusion du temps qui s'écoule le corps vivant est deux avant d'être un et trois depuis que l'esprit s'en est emparé pour le nuire l’annihiler construction du néant que la chair ouvre à la peinture qui authentifie alors l'éclosion d'un lieu où un lien social s'épuise et accouche au terme d'une longue perversion inondant l'un des deux corps par un doux jaillissement séminal...




Thierry Texedre, le 19 décembre 2014.


lundi 15 décembre 2014

Dormition









Dormition


Ric-rac le retour essoufflé de la longue langue inusité interdite au souffle exaspéré par le vent incessant qui tourbillonne dans la tête acouphènes en sourdine de l'extérieur vol irrationnel qui ventile l'impossible conscience dégondée depuis l'entrée et de l'autre côté en face où d'autres subjectivités sordides s'alignent les âmes damnées viennent et repartent pour entrer partout où le risque du corps d'entrer en érudition se meut rasé ravagé assit sur les rouages rasoirs de ce temps dépecé de l'horloge tic-tac là est le nœud insoutenable de l'écho dans un risque d'enfermement métallique où résonne la tonitruante éradication de ce vol du viol incessant de la chair qui prend la main dans le sac l'autre antre autiste anagramme du couple indubitable qui gît au fond humide de ce gouffre terreur nocturne de la dormition galvanisée glissement de cet astre nombre infini de corps nés de la double appartenance mort-vie incalculable parce que éternellement mis en situation de résurrection voilà le cri sorti de nul part voué à l’inextinguible réminiscence et au risque d'aller chercher la langue partout où le temps lui saute à la tête...
Siffle crache yeux écarquillés et bras en l'air courir ça-et-là traverser la rue entre les voitures et face à elles elle qui s'arrête pile tape le sang coule le corps saute le temps est secoué et la vie repart à l'heure cette fois...


Thierry Texedre, le 15 décembre 2015.




  

lundi 8 décembre 2014

Frôlements








Frôlements

Cloué de si près par les impostures du dire le corps s'éventre sourire du rire ruisselant d'outrecuidance en s'enfonçant vocifération des sons dans le crâne obnubilé cloaque de la fin empressée d'en finir avec la foi vertige de l'incessation du ventre fou à tourner en rond avec l'esprit calamiteux et austère râle qui rentre et pousse ce qui l'a gavé de la famine infranchissable à l'envers pour vénérer ce corps mal léché partout sur la peau à vif jusqu'à son pire tremblement en sons aigus et aiguisés par une parole omniprésente pour couper au mieux la peau en tranches finesse ridicule d'un cheveux dépourvu de l'ivresse et qui va se soumette à l'interdiction d'éjaculer le verbe borné parce qu'il n'a pas encore oublié sa jouissance oublier sa stature son intelligible annexion au rythme insoutenable du vol de la parole ignominieuse entrain de creuser la chair jusqu'au fond où l'os se meut virtuose et irascible voilà bien là la seule musique qui sourde s'inocule au sang dévoilé dans une coupe Chrétienne partage de l'horreur d'être quand l'étant se cache derrière sa tentative d'extraction du temps rite des rouages de ce temps détenu par l’exorbitant œil anal au milieu planté de ce crâne gisant depuis l'origine de la violation de la vie partout les corps se traînent pour terrasser le temps et se lever et s'envoler et ressusciter et penser cette ablation de la tête souffle infini vois-tu vers quelle sombre machination ton même refrain se vend-il ?





Thierry Texedre, le 8 décembre 2014.