dimanche 29 avril 2007

l'hostie rouge,1911, Egon Schiele, 48 x 28,2 cm



"Schiele donne à un
sujet extrêmement
osé un titre emprunté
à la liturgie religieuse."

Première période, textes d'avant 1975 - 3

3 - R'avoir une hauteur certaine je constate
sur elle un rien rejetant l'autre aimée tel
que triturant le fils hauteur au non pensant
bestiaire humanitaire élasticité des pousses
grandissantes dans les culottes émanées
tripote sa faciale hauteur au non pensant
la main aux interdits enfantant enfonçant
distrait l'émascule jouir du momentané
saillante des illusionnées unanime au profité
hauteur au non pensant du moindre auteur
stipulation pendante horaire réglée juste
râle langoureux infantile elle enserpentée
sera piquée du pisseux encore pour en r'avoir.

le chemin du Paradis, 1468, Dieric Bouts, 115 x 69 cm


réponses à quelques questions 8

Qu'est-ce qui vous fait croire que la
peinture est, ou plutôt a une importance
aujourd'hui, comme jamais peut-être?

Thierry Texedre - La nature opiniâtre
des galeristes n'a pas su prendre au vol
ce qui s'est produit dans la peinture des
années 80. Notre époque manque
grandement de repères, pas au sens où
la médiatisation serait la seule source,
la seule perspective du "tiraillement"
qu'entretient la peinture et le politique.
Malgré tout, il ne faut pas être alarmiste,
car la culture occidentale n'a pas à rougir
devant une mondialisation des objets
marchands qui ont comme vocation de
faire croire que ça se passe là où le
Paradis mettait en scène l'avant social
pour une découverte de l'Inconscient qui
vaut, pour entrer dans un autre Paradis.
Celui de l'image, irréductible au désir.
La peinture est. Et sa présence sort du
Mal qui nous lie au malin. Et c'est très
bien qu'elle soit à en juger par le travail
de certains peintres sur la subjectivité,
sur la question de la résurrection dans
l'image peinte; question de figure? Sinon
question de parole qu'un corps acquis
aura le soin de transmuer en un espace
coloré dans une somme, dans la matière
du sujet parlant. Ça ne fait que tourner
l'audible, le toujours plus irréel, et cela
au carré, au format déplié, pour socialiser
en retour donner du sens. Particulièrement
là où manque le mythe, le nom qui n'a plus
lieu que occasionnellement, génération oblige.
Donc, aujourd'hui il s'en faut de peu que la
peinture soit. Tous les écrans n'ont qu'à
s'y résoudre, car ça n'est pas de leur
ressort. La chair qui est représentée par
sa matière la peinture, va plus près des corps,
en leur parlant, en prenant comme "vréel"
de soutenir la vraisemblance. La peinture
promet de faire que l'homme pense à entendre
ce qu'une peinture forme l'image pour l'être.

Thierry Texedre, avril 2007.

un compositeur Franz Schubert (1797 - 1828)

musique:
...les impromptus
de Franz Schubert...


Les Hébétudes 2006/2007 - 1


l'Hébétude Moderne
n° 8 de Gérard Collin-
Thiébaut d'après
André Derain
Qu'est-ce que l'hébétude? Sinon ce qui se tient de n'être
jamais là où on l'attend, soit d'échapper à qui nomme*.
Mais toujours en retrait du réel, pour le prendre en
défaut, à y rester (conflits), à trop soumettre ce qui est
différent, voilé, opaque,et qui fait déjà sens (folies et/ou
représentations, l'irréel est une autre voie que l'imaginaire
peut s'assigner, restituant en amont du sens à son sujet).
L'hébétude se cache partout où l'être y voit (croyances),
et ce collectivement, ou encore individuellement où la
place du père s'est fait institutionnellement ( le vrai).
Le commencement en peinture est de faire travailler
l'hébétude pour que remonte à la surface, et les mythes
et l'inconscient qui vont faire la "figure" de la matière
en surface. Nous partirons de l'intérieur, du privé,
de ce qui "pratique" l'âme du "soi" de l'être. Et ce par la
vue, par la verticalité du tableau (ce qui s'y range), et non
de la mémoire/absence que la photographie représente.
Le tableau en est une impression par son ouverture/
fermeture, au même titre que la remontée de la matière
(le brun) va donner des couleurs à la pureté du lieu qui
fait loi/noeud. Là, le "sublime" est comme dans un
aveuglement (lumière irradiante), laissant la forme
l'emporter sur le traitement (ici figuratif) qui sera comme
apeuré et effacé (un leurre), et flou, endeuillé, à peine saisi
par l'observateur. La peinture n'est pas sans une visite
de son champs d'expansion. L'hébétude reste dans son
application picturale, elle est bien à l'autre bout
de la chaîne, où l'inconscient tire les ficellesde toute la
représentation.

Première période, textes d'avant 1975 - 2

2 - Appuyer sur la sonnette et la porte s'entrouvre
il presse le pas de son pied action de l'écart suffisant
à sa présence entrer dans ce passage réservé entendre
par là comme une comédie cette vocale engagement
à l'enregistrement au terme de l'enjambée découvrir
la source un intérieur sombre aperçu le procès
assit pour voir à la chanson brusque les pas sur le sol
parviennent se fait moins entendre et le son plus
élevé après instruit à la compréhension des paroles.

samedi 28 avril 2007

du pensant 11

En référence au premier chant de l'Enfer de La divine
comédie de Dante, Nell Mezzo inaugure les formats
poyptyques des dernières toiles de Marc Devade.


















du pour que ça soit un qu'est-ce
et ton retournement en pleine plainte
dans son milieu où nell mezzo
où qu'il se situe au bord double lieu
de chaque côté c'est là qu'est pendu
sans le savoir sans s'y trouver doué sur
l'écartèlement ce pensant qui enfonce
le clou à jamais de sa séance sa pause
position de mort souffrance mais regard
du pourquoi que ça questionne
parce que le vent prend forme
à l'entendre autour attentif du point
de vue de la déclinaison de son corps
qu'il mesure par épandage par terre
du reste il retire de ce corps tout souffle
de la souffrance trop immanente
trop totalitaire le souffle vient à manquer
y faire un dernier tour avant que la
composition ne contrôle la musique intérieure
celle que l'âme n'a pas saisit oralement
l'âme se traîne elle monte elle n'en finit pas
de saisir du corps pour qu'un pensant fasse
état d'infinité pour qu'ai lieu la parole
à son tour le corps flottant de nier sa forme
là est le beau où ce qui se dit n'a plus que
l'air sonnant et illégal de la fin
tant que la chair chante la souffrance
en revient à rendre l'âme à sa source
à l'entre-deux où la lumière arrive soit
pour livrer un corps à la naissance
à celle de la parole faite chair à sa vie
insaisissable impropre à résoudre ce que
l'écriture peut ce qu'elle croit former
dans le sillage dans le creuset de la
peinture en soutenant qu'il est possible
de lire alors que la peinture seule
éternise la révolution de l'acte d'écriture
pas de signe pas d'image en fond
seul l'indistinct le flou l'instant présent
que la souffrance des corps représente
qui mieux que la subjectivité va
représenter la matière qui descend
liquidité aux enfers de là-haut suspendue
dans une horreur de la pesanteur
du poids des corps qui tombent chute
sans fond sans s'en tenir au milieu
où se réserve le droit d'exister d'être
le corps pensant le corps qui monte en écho
à la lumière qui vient de derrière du fond
jusque devant le devant de la scène primordiale
cette fois pas de primitif pas de bain
sans couleur chaude sensation d'être bien
de se sentir partir dans la voix éloignée
au début du genre musical dégagé

vendredi 27 avril 2007

la crucifiction, 1454 - 1455, Antonello da Messina, 422 x 599 cm.


Première période, textes d'avant 1975 - 1

Je n'enlèverai rien à l'ordonnancement de la plupart
des textes de la première période. La syntaxe n'est
pas "attaquée", puisque nous nous trouvons sur un
fond d'écriture qui tient lieu de blanc ou somme des
couleurs de la peinture. Il faut donc voir par là que
la scription, la scansion du texte, la respiration du
sujet divise et ordonne le texte dans une rationalité
qui est hors du soi, autre.


1 - là, investissement et élargissement du texte avec
la "raison", dans un modèle de déchiffrement de
l'illisible et du rythme.

L'ébauche serrée l'ossature tirée la remarque impropre
et tend à faire et rien de taire le regard mat à la chaude
poche du veston sec au fond durci la toile aux encres
bêtement gelée l'être de jouer l'autre signé empocha
le tirage le nez frais mouché de tout air qui s'entourera
il croit fait total de clarté espérer un temps meilleur de
l'étage de lenteur à reconnaître ciel et par ses couleurs
grimacer la tache errance et de claquer de rediffuser la
glace de tout le parcours un passage sous cet arbre large
dessine arrêté ne tenant plus qu'estime délibérée sans
dire sa poche chaude gonflée à tout vent à chaque
champs de ces floraisons ces herbacées ces sonneries
tendues contenance jetée cet heureux le courant
ruisselant çà et là saut court traîne le pas de son corps.

jeudi 26 avril 2007

Lamentation du Christ, 1467-68 Van der Goes.


du pensant 10 (digression)

en relevé pour aller avec le mal insoutenable
comme si rien n'avait plus l'importance de l'acte
en continuant vers cette lumière impromptue
inopinée elle résiste au temps ce temps si lourd
en conséquence de quoi le corps déjà déchu tient
pour la troisième fois devant l'autre et l'être et
l'impossible érection sociale divinisée d'en jouir
attention de ne pas en venir à l'anéantissement total
pour faire taire une différence de fait celle qu'une
corporéité va reconnaître celle que la lettre n'a pas pris
dans sa charge dans ses pulsions emphatiques allons
ll faut tenir bon sur ce sol qui se dérobe à mesure
que de penser marque et seulement l'espace social
bloqué dans sa verticalité dans sa dépense privée
d'un seul et unique tremblement de cette vie pour
toujours infinitiser ces corps dispersés ces corps
que d'aucun retrouveront puisqu'ils ont pour mémoire
cet objet obscure de savoir qu'un désir se tient d'une
jouissance des parties du corps qui font naître
l'atemporel l'infini que le jeu social reproduit
toujours et à n'en plus finir jusqu'à oublier le souffle
de respirer son pensant son acte générateur de futur
du futur non plus perdu dans le raisonnement mais
où la loi est inscrite et peinte à la fois mêlant corps et vision
spatialisation de l'espèce c'est pour cela que ça ira dans ce
sens avant de retomber dans l'image dans le texte
divisés à nouveau pour faire un sujet social avec du sexe
plein la vue nous y sommes presque en passant par là
où le désir instruit les êtres pensants ce qui infini
le corps c'est l'autre ce qui fait être l'autre c'est
le nombre qui va du masculin au féminin rendu
possible par l'action de l'animalité au pensant qui
va de l'un à l'autre avant que la peur n'intervienne
et court-circuite cette pluralité c'est l'époque des
charniers qui ne cessera plus la société s'en retournera
au meurtre s'en réservera le droit d'autodestruction
de la matière il n'y a pas de retour possible pas de
péché donc pas de religion pas de reproduction
possible à faire sauter les objets du désir de
possession parce qu'un pensant n'est pas là où
on l'attend il ne peut sortir de son infinie
absence qu'à la condition de revenir à la normalité
d'être en somme donc de ne plus être pensant déjà
il faut s'attendre à un décryptage à quelque chose
d'improbable où la place du dire va ressurgir
va clore le fait avéré que l'écriture n'est en rien
le lieu du pensant c'est un lieu raturé et pensé
c'est ce que la résurrection Christique a su dans
sa prémonition instruire dans la religion catholique
dans la civilisation occidentale entreprise qui
doit être compromise aujourd'hui en ce début de
vingt et unième siècle où l'épuisement de certaines
intériorités doit contribuer à entendre la voix des
corps pensants impropres à la continuité sociale
en retombant encore le sang va engendrer celle qui
saura sauver de l'infâme folie humaine la peinture

"Moi, la Joconde", photo 2001, Alina Synoczek.


lire le beau texte inspiré sur la peinture et, entre
autre sur le travail d'Alina, écrit ciselé
de la main de Florence Casanova Delaunay

mardi 24 avril 2007

notes sur "du pensant" et de "l'érotique du corps décapité"

Les derniers volets "du pensant "pourront être
lu, ainsi que la fin de "érotique du corps décapité",
et ce, sur ce Blog très prochainement. La première
partie de ces deux textes est à lire sur http://texedre.info/

lundi 23 avril 2007

du pensant



Le 24 décembre 1888, le peintre hollandais Vincent Van Gogh
se coupa une partie de l'oreille gauche. C'est à cette époque
que vont s'imposer dans ses tableaux des coups de pinceaux
qui"tourbillonnent". Les couleurs seront plus "douloureuses"
au regard, comme dans la chambre à coucher de 1888 (72 x 90 cm).

dimanche 22 avril 2007

la tentation, 1308 - 1311, Duccio di Buoninsegna, 43 x 46 cm



Si la subjectivité figure par un passage récurrent de la
symbolique Chrétienne, en revanche elle persiste dans
son pensant, dans son approche par nos sociétés modernes
et laïques d'une vision que seule la Peinture peut et doit
poursuivre, en continuant un combat encore une fois isolé,
retombant plus souvent dans l'oubli qu'une autre approche,
qui elle est d'ordre culturelle. Un combat qu'il faudra
poursuivre aussi par l'écriture sa scription et, son sujet parlant.
Thierry Texedre, avril 2007.

samedi 21 avril 2007

regard ordinaire 2, "la doublure" 1990





















la doublure


le vêtement
pendant
tout dépenaillé
livré
dans cet
accoutrement
l'épouvantail
échevelé
descend
aux enfers
comment
voir
un linge
éclatant
bien cintré
bien posé
tombant
droit
sans
un faux pli
le col net
sur ce
cou
long
et blême
d'une
élégante
personne
bien
odorante.

janvier 1990,
Thierry Texedre.






vendredi 20 avril 2007

regard ordinaire 1, "avide d'être" 1989





















Un petit tour flash dans le temps, des
années 1989 - 1990, où l'écriture prenait
un tour figuratif, images immédiatement
reconnaissables, lecture au plus près du
lecteur-locuteur. Les textes sont illustrés
des dessins d'enfants de Laetitia Texedre.


avide d'être

derrière la vitre
c'est d'un regard
blafard qu'il tait
sa parole suave
our figer ses sens
et s'endormir
lentement
dans le silence
de la nuit profonde
que ses songes
effacent
sous la voie lactée
qui scintille
de tous ses feux
un à un
disparaissent
ses attributs
son visage coule
jusqu'à se fondre
derrière la buée
des carreaux
froids et salis
entachés de traces
humides
qu'en est-il
dans l'instant
qui suit
sa défiguration
de son regard
caverneux
et creusé
de ses mains
crispées sur le bois
de la fenêtre
comme d'un
appel
d'un dernier
souffle
avant de tomber
sur le sol
étendu
qu'il est
privé de sa voix
coupé de toute
respiration
sans promesse
à quelque
personne
d'un au-delà
dont il serait
avide.

décembre 1989,
Thierry Texedre.





Nicolas Copernic (1472 - 1543)


le savant humaniste qui a définitivement changé
notre conception du Monde en plaçant le Soleil
au centre de l'Univers

(peinture de Jan Matejko)

a quia, troisième mouvement 3 et fin.

l'horreur le déchirement orgasmique
tantôt elle tantôt plutôt lui qu'elle
elle se retire le laissant disposé et coi
de ne rien entendre au non de quoi elle
rend compte en son absence soit otage
en charge en indignité que ce corps
revêt d'errance l'air sent moins que l'être
ravage ce qui a résout n'est pas
attentif au libre arbitre amoureux
de se balancer çà et là à qui la place
sans affres sans éclaboussures sans vertige
probable a chute des corps file
le long du dépeçage des genres non-sens
absence de lois écoute impossible
sans l'image absurde qu'une mémoire
à rebours va imaginer. Il n'y a pas encore
d'impensable, c'est ainsi qu'il soit dit.

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en remerciements à Pascal Dusapin pour
tout ce qu'il m'a procuré d'avoir écouté et
entendu maintes et maintes fois son très
grand concerto pour piano et orchestre

à quia

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mercredi 18 avril 2007

Ravissement, 2002 Kiki Smith


Ecrire le corps.
"Je pense que j'ai choisi le
corps comme sujet, pas
consciemment, mais parce
que c'est de cette forme
que tout part, il est quelque
chose avec lequel tout le
monde a sa propre
expérience authentique"
1990, Kiki Smith.

a quia, troisième mouvement 2

sans quoi quelle est cette dérive
vive vivante vivace violente
qui tente de rompre ce silence
qui encense le son audible
d'y être écouté entendu lu
par l'image qui peut l'être
parce qu'elle compte qu'elle fait
abstraction de son cadre
à tirer le tout autour de l'image
l'être s'indigne et sursaute
avantage de l'âge l'humain
que l'histoire n'en finit pas
d'éradiquer au pied de la lettre
être par la parole et qui écrit
de l'écriture pour entendre
parler de la parole qu'elle opère
par elle interposée elle pour taire
le seul socle qui puisse croire
lui le corps dénaturé sexué
irradié autour de son cône
qui va balancé entrant sortant
tant qu'il en a le pouvoir
de rentrer en elle à deux d'emblée
entendu qu'une probable jouissance
entraverait de penser les corps vides
les corps investis lui elle
celle qui est une autre possédée à quoi
du corps opposé de ne pas l'avoir
mais de l'être de cet être qui pense
un seul coup un seul corps suite saute
pour s'écarter de la source de
son passage qui va tenter de se mouvoir
son seul espoir est l'être s'accrocher
monter au plus près de sa tentative
de possession de passion respiration qui
entend le coeur battre plus vite s'arrête
attentat de l'être sur son corps d'écriture
attente qu'une chose vienne interdire
ce qui dure longtemps au son du sens
des sensations désespoir de la mémoire
expertise du jet opératoire de la reproduction
bipède verticalité oblige que dans chasse
impulse de penser les deux scènes
sans attendre un instant l'infeste
nommé va prendre son corps à son coup
pour lui faire subir d'un rire avili

lundi 16 avril 2007

les grande Baigneuses 1894 - 1905 Paul Cézanne 127 x 196 cm















"J'ai un grand atelier* à la campagne. J'y


suis mieux qu'en ville. J'ai réalisé quelques


progrès. Pourquoi si tard et péniblement?"


Lettre à Ambroise Vollard, Aix, le 9 janvier 1903.


* L'atelier des Lauves.

à quia, troisième mouvement 1

comme si ça ne suffisait pas
de traduire ce que sa silhouette a
de compassion à l'égard de sa
longue agonie dans sa dérision
sa dérive sa découverte le long
d'elle-même de sa lenteur
irréelle de sa violation par peur
des règles par peur de ses
débordements où règne le passé
en tyran attaché à jamais
à son ultime injustice après
cela seulement elle rit de lire
entre les lignes de détrousser un dire
qui entre par tous les bouts et les pores
de son être affecté au bord
des larmes devant tant d'efforts
accomplir avec tous les drames à tort
qui l'ont emporté loin de la vie
elle est maintenant en partie
défaite elle est absente elle disparaît
de l'avis de tous la mémoire reste
le seul espoir de ne jamais
disparaître totalement de fait
c'est avéré c'est arrivé c'est tout
sans rompre avec cette suite sous
des airs insolets elle tremble
en apparence seulement et ensemble
avec lui ils ne font qu'usurper
ce qu'un corps a appelé
sujet osé figuré
tant et tande fois
soustrait au monde à l'empire
levant à l'est au rire
vulgarité de l'ouest
impérialisme des protestations,
du son qui monte à nouveau!
qui sonne l'amorce u statut,
sur l'ordre annoncé, l'ordre intime...
du jeu comme signe clos!
attendu que des corps règnent
en vainqueur sur le monde
infini des signifiés invoqués!!
les êtres en apparence vont longer
l'espace qu'il leur a désigné...
cela comme chute de chacun;
un peu ce qu'elle a d'irréel.

vendredi 13 avril 2007

réponses à quelques questions 8

Qu'en est-il aujourd'hui de l'esprit,
peut-être n'est-ce plus d 'esprit que
nous devons parler?


Thierry Texedre - Si nous nous employons
à ressortir l'esprit de sa case départ de
son contexte d'espace, de calcul, de
l'être possédé en somme!, c'est aussi pour
faire face à ce qui me semble naître au
plus profond de l'inconscient: le schisme.
Il y a un schisme entre l'esprit et le pensant.
L'esprit ne devient Saint qu'à penser la loi
par l'acte qui le tient du corps parlant. La
dérive de l'église est la même que celle des
sciences. Mais dans ce particularisme,
nous avons eu une secousse: la psychana-
lyse qui en partage la véridique présence,
d'un corps pris dans l'opacité de sa mémoire,
apprentissage de l'esprit loin du pensant,
par sa symbolisation et l'inconscient qui
en retour remonte comme étirement social
de tout ce qui n'est pas le présent, l'actuel,
le vrai, que le corps dans son entier expulse
sous formes d'actes manqués, de lapsus, etc...
L'esprit venant d'ailleurs (le chercher n'est
pas le temporel, le vrai, il doit être replacé
dans le réel qui le tient du pensant: c'est la
place du vréel, soit qu'un corps pense qu'un
corps est parlant), le penser passe par le
corps fait chair tout comme la peinture a su
réagir à son état d'impasse religieuse au
moment où elle découvrait la chair de sa
chair dans l'immaculée Conception, dans la
pure création de l'esprit Saint; de ne pas y
toucher sans réveiller l'affaire de la Figure,
de la Sainte Face. La matière de la peinture
s'est faite chair avec l'huile et la transparence
des couches de peinture qui amènera la
géométrie euclidienne à son point de non
retour avec l'esprit. Là est la rupture avec
l'esprit comme risque spirituel, pour en
ressortir au XXième siècle dans du spirituel
dans l'art. La peinture aura été Marie avant
d'être Esprit de Dieu fait homme et qu'elle
fut féminité avant d'être Un (le corps pensant).
D'où tant de représentations de la chair dans
l'histoire de la peinture. Corps /volumes,
corps voluptueux. Mais cela ne tiendra pas
devant un pensant rebelle, rétif, l'être prend
le devant de la scène la scène se prostitue,
n'a-t-elle pas d'autre choix? En peignant des
femmes des nus plus nus plus décharnés,
pour faire comprendre au corps qu'il est
pensant, mais encore qu'il est parlant!
Nous en avons eu un Manet, un Cézanne,
puis un Picasso, et encore un Cane; ça
n'arrête pas de faire sauter les regards!
Pour y voir non la représentation euclidienne,
mais la Vue, de cette vue qui est le passage
avéré du pensant pour que le corps soit,
dans une transfiguration,révélé à l'esprit;
dans sa chair en parole/peinture.
N'est-ce pas là une révolution à retourner
les esprits! Par l'importance de la
transmission de la parole par une scription
qu'en donne à visiter la peinture en état
de figuration.

le Christ aux limbes, vers 1450 -1516 Jérôme Boch


jeudi 12 avril 2007

à quia, deuxième mouvement 3

pour crier qu'elle peut l'infester!
qu'elle veut surtout tomber
dans la sombre affaire:
c'est là que se ferme la marche.
monter descendre remonter...
chercher à quia... ce qui
veut bien résoudre le sens, le pli
d'une telle affliction,
d'une telle descente aux enfers...
quoi? rien!
à quoi on crie que ça vient
peut-être du fond béant!!
on ne sait jamais ça peut virer,
ça s'ouvre, ça nuit, ça fuit,
ça rencontre, ça pense sans suite...
c'est lui le dire, lui l'autre face!

Igor Stravinski (1882 - 1971)

La première du

"Sacre du Printemps"

d'Igor Stravinski

fut donnée

le 29 mai 1913

au théâtre des

Champs Elysées

à Paris.

réponses à quelques questions 7

Que dites-vous du "cri " sinon que
ça fuse de partout, non? La parole
en France commence à rendre
compte d'un fait qui était jusqu'
alors plutôt élitiste: l'au-delà?


Thierry Texedre - S'il fallait évaluer
ce qu'un cri vaut dans l'écoute qu'en
fait l'individualité promu au rang
de gestionnaire de sa propre
digression pensante, nous aurions
bien du mal à rendre des comptes
quand au nombre de ceux qui ont
l'oreille de la "vision", de ce qui
s'entend en retour comme nouvelles
lois pour de nouveaux espaces de
pensée.
Il est évident qu'en ces temps de
tension en France, nous aurions
bien du mal à faire passer un
message qui n'a à voir avec la
culture que le " cri ", qu'à
permettre son espace, son volume
que celle-ci rendra à son compte,
s'évertuant à créer du social, du
spectacle, du jeu, mais vidé de son
format le tableau, "la toile tendue"
qui résonne aux sons des couleurs
/lumière vibrant dans cet immaculé
de la matière du sujet parlant.
C'est un mouvement qui a pris
naissance avec un Marc Devade
entre autre, comme théoricien et
lettré. S'il faut le répéter, c'est
dans la gravité de la situation en
France que va se propager ce
mouvement, et ce, sur fond de
Vide/Pensant, d'une lutte dans
ce social qui passe à côté de son
image, on le voit bien par le Cri!
Ça va créer une certaine
difficulté à dire culturellement,
c'est le sacre du printemps!!

mercredi 11 avril 2007

le cri, 1893 Edward Munch 91 x 73 cm


à quia, deuxième mouvement 2

les chants aussi n'écoutent pas!
s'il n'y a pas la lecture...
ils voient sur quelle rive?
les deux s'accrochent,
à quelle rive mimée, docile,
filmée plusieurs fois!
les doigts s'y soulèvent,
autant de fois qu'ils touchent!
diversement répété, innombrables,
rampant tel un lambin
le long de la verve verdure,
rasée, pour se plaindre...
que des reliques au sol,
enterrement des êtres allongés...
les pieds posés, passant
là aussi! allons, tenir encore...
qui donc a posé les pieds le premier?
barbotant le long de la rive
rose rosée un matin blanc trouble!
relève toi, qui est apprivoisé, improvisé?
c'est un viol, en terre, on le presse,
ou bien une envolée?
la laideur rend monstrueux à l'intérieur,
on e finit avec elle, elle est indéterminée!
naissance en un tour de main, à leur tour,
dans le sens, dans une érection
qu'une danse réalise revisite!
entend comme ça résonne,
parce qu'on tente de dire, d'un dire
humainement menti,
du très profond écart que l'art
divinise - proclame peut-être -
par ce à quoi on répond si!
d'un si dominé...
en fin de tentation, d'effraction,
du rejet jeté, expulsé...
c'est ainsi que va à qui?
à quoi bon,
ton rire vient rendre grâce
à ce sourire insolent!
lentement il lui tombe dessus,
lui rentre dedans pour plaire...
c'est on ne peut plus défait,
petit à petit elle succombe
à son dessous, à son milieu,
mime le fait de bouger...

dimanche 8 avril 2007

l'art de la fugue, 1980-82 Judit Reigl 220 x 320


réponses à quelques questions 6

Dans un ordre tel que le nôtre,
tel que nous le concevons, comment
pensez-vous que soit plausible
une pensée où le rituel scriptural
serait lié à celui de la peinture?


Oui, cette question est posée en
terme de paragrammatique, de
délire pris dans un autre délire,
où vont se perdre et l'image et
la "bande son" d'un groupe
humain socialisé dans la société
des signes. Elle vise à mettre en
liaison un amas de couches
culturelles, de strates de superpo-
sitions de codes culturels qui n'ont
de mémoire qu'à être mécaniquement
revisitées. C'est un ordre terroriste
qui nous fait mal, mais d'un mal qui
est plus profond que celui de la
maladie. C'est un mal incurable
impropre à la visibilité. Seul un
pensant peut se résoudre à déplacer
ce mal et ce, dans des compositions
d'écriture scripturale. La musique de
ces compositions n'est pas très loin
de la musique contemporaine d'un
Arvo Part ou d'un Pascal Dusapin.
La question générale de l'instrumental
et le rôle de la répétition dans l'écoute,
dans l'approche qu'en font Michael
Levinas et Mauricio Kagel aussi en
musique, n'ont pas à envier l'écriture
textuelle qui elle n'a que trop répété
l'oraison funèbre de la peinture.
Heureusement que la masse d'information
(le Marxisme à son point d'éclatement:
l'infini comme masse produisant de
l'information, où est l'épuisement des
ressources d'une telle idéologie?) qui
est à disposition du commun et son
renouvellement dans une dépense
effrénée et sans fin, n'en est plus qu'à la
copie de la copie.
Histoire de refuge par manque de
composition! C'est l'infinité qui est
prise pour l'infini, et qu'en vérité çà
n'est que la pénétration le "all over" du
langage qui cherche l'image, mais à la place
n'a que la question de la figure à résoudre.
Par contre, il faut bien se dire que la
peinture n'étant pas du ressort du
mouvement (le mouvement Futuriste
en a été l'écueil), mais de la pensée pure,
il y a un travail sur le format pictural
(sa découpe à la Matisse), et la
symbolique qui s'y joue (qui structure)
à l'intérieur (son sujet). Cette intériorité
déclencherait en quelque sorte non une
histoire ou un savoir, mais un "déchirement
du voile" comme dans Jonchaies de Yannis
Xenakis, non le mythe, mais une poussée
(c'est un passage vers quelque chose qui
prend au corps et donne à penser son sujet).
L'audition d'une langue qui pourrait être
"leslangues"; James Joyce l'avait bien
ritualisée et Philippe Sollers comme
dernier écrivain sur la Figure peinte aussi,
s'il n'est pas l'autre Picasso qui a fait faire
un quart de tour à l'écriture en ce début
de XXIème siècle!

jeudi 5 avril 2007

sortie un dimanche, mars 2007 Thierry Texedre 20,2 x 21,2 cm


à quia, deuxième mouvement 1

à quia, à qui? à quoi?
il arrive qu'il soit là ou ici
voir au dessus de l'aire, l'enfer!
pour reprendre de toi ce qui se tire,
le relire, entre-temps, çà dure...
pour rendre ce qui a le droit debout
de se livrer à ce qu'il y a d'ivresse...
ce qui revient à donner un peu
de tirant, tient! reste! retire-toi de moi,
de là, qui lie le mien à ta face-sas!
rien n'allant jamais de soi, à quoi on répond?
relie ce qui te retient et te plier-lier,
déplier au bout, debout,en bout de course...
bien sûr!
il s'en faut de peu que çà vous tombe dessus!
sur lequel on est deux! à quoi on
réplique plaqué dessiné distrait...
faut-il s'en souvenir de cette ronde?
ode aux caresses ambulantes, faute
de ne pas s'y lier, trop rapidement,
saans allant sans redressement...
dressé, grand, belle erreur!
à quoi ressemble qui?
dressé ici, pour tout dire ça fait rire!
et quelle belle peur!
à l'heure où les culeurs
se font d'encre,
elle fait entrer la phrase qui lui va
le mieux, la mienne pour la sienne!
pour sombrer dans un tempo...
élargis les deux corps,
transport léthargique du fond vers...
vers le texte allongé étiré,
jusqu'à ce qu'il s'étale!
qui est-il? va-t-il s'entendre raisonner,
n'évitant pas les sons!
ceux qui n'ont pas la parole...
aucune!!
il n'est pas là où on l'entend,
sur le vide impressionnant!
il brûle d'une improbable impatience...
de ses yeux larges et dépités,
où voient-il, à quia quoi?
inégales faces!! et la loi!!!
es-ce un choix illisible?

mardi 3 avril 2007

à quia, premier mouvement 2

à quoi il impose la question
toujours en mouvement
mouvoir ensemble devant
sa séparation du ton tonal
en insistant sur l'ouverture
qu'un corps va tenter de transparaître
être après sa longue évasion
de sortir impossible de retenir
pourtant en souffrant de tout dire
dire on ne peut plus dédié
à cette folle parole qu'elle proclame
qu'elle exerce sur lui sur sa vision
visiter la vision qu'une parole tait
de la taire pour qu'elle arrive ici
lentement longuement énumérant
le va-et-vient d'une ode d'un lieu
et que l'ensemble créera le corps
élu ça va se soulever ça va irréalisé
nommer à quoi faut-il s'attendre
sinon sombrer dans ce vacarme ce son
indésirable qui opère une expulsion
excisés qu'ils sont et vont au second plan
pour en sortir pour se lier entiers
à deux à cet exergue à ce fracas
de mots qui convoquent la loi
soit qu'il en soit ainsi pour toujours
soit qu'elle suppose qu'on sonne le glas
jamais de ces deux choix démontrés
l'un comme l'autre ne partageront
on ne sait qu'elle musique parole
par ici par là au plus près du rite
majeur qu'un corps envahi
ira inonde de sa chair peau
au lieu d'une indécision allons
commençons le seul traitement
en tant que sens humainement
en pensant que trois corps vont
rendre l'affect coupable d'un seul
qui a dit qu'un dire s'écoute
qui a fait ce qu'une parole est
qu'elle soit l'être n'a pas reçu
l'audition qu'un corps déchu
seul puisse rendre véridique
ouverture écho en réserve
de la chair faite entendement
son sonner le glas avant qu'elle
essaie de soustraire au vrai son réel
elle le réel qui opère par bribes
par chair interposée par dire
masquant étirant le chassant lui
l'autre le corps être elle qu'elle
peut ne pas entendre à qui la faute
sauf à s'y remettre au traitement
au choix à l'éternité comme site
situé s'y trouver s'y décrire s'y
reconnaître enfin quoi quelle fiction
attention mesurée calcul des idéalités
calcul de l'image qui tue la tue
celle qu'un corps peut lui avouer avorter
sa prime origine ça y est c'est là
la naissance se fait remontée çà sent
elle divinise elle est à l'origine c'est
la seule vivante vérité à qui on dit

accouchements, Louis Cane 1980


à quia, premier mouvement 1

à quoi ça ressemble
sinon au dire pris dans
la tourmente qu'un corps
qui a crié l'a suivi
l'a emprunté pour remonter
au plus près d'avant qu'un
corps d'élision aura
suffit à résoudre sans dire
sans souffle sans savoir
que l'être au fond ne vaut
que parce que ce corps
n'en est un qu'un peu
livré à un autre et ainsi
de suite dans l'immensité
des raisons qui n'en sont
que d'arrêter de penser
pour voir l'être pour le dire
pour entendre dire son autre
sa face de la face rivée
de la face amoureuse entière
impromptue face contre sol
apathie aplatie et irréelle
atome insondable
qu'on invite au regard
qu'on substitue à sa muse
elle qui n'est pas la face
mais sa tentative d'évasion
à n'en plus finir ni douter
à se situer au plus près
du lieu de sa plénitude son vide
elle réalise comme si elle
soulevait un monde
enveloppé dans les sphères
éthérées d'un monde ailleurs
elle réalise ce qu'aucun n'a
pût démontrer sexuellement
l'acte intemporel d'affects
qui parcourent tout le corps
laissant comme réalité
le touché le glissement léger
qu'une chair recevra
d'être érotisée là la langue
ne parle qu'à condition
qu'un corps à qui on éructe
la naissance résiste réside

lundi 2 avril 2007

l'Origine du monde,1866 Gustave Courbet


réponses à quelques questions 5

Le Déjeuner sur l'herbe de Manet est un scandale
dans l'histoire de la peinture au même titre que
l'avait été la fresque du Déluge universel de Paolo
Uccello. Pourquoi dans l'écriture contemporaine
pensez vous qu'il s'amorce une autre voie, toute
autre que celle des surréalistes qui ont échoués à
écrire ce que la psychanalyse a écouté?


Thierry Texedre - Si la psychanalyse a fait un
travail considérable sur le sujet, mais encore un
sujet socialisé, les surréalistes eux en ont ouvert
le procès. Ils sont allé chercher dans l'inconscient
ce qu'un corps d'écriture pouvait déverser,
produire d'irréalité plus vraie que la parole sur
le divan. Échec, comme à chaque courant
esthétique, mais avancée significative sur
l'économie du corps d'écriture, au moment de
la séparation sur l'interprétation de l'écriture
automatique entre Breton et Artaud, et ce
dés le début de leurs rédactions. Gustave Courbet
a aussi perturbé l'analyse avec l'Origine du monde.
En réservant à l'image un statut érotique moins
fort que l'entrée du sujet dans l'insondable
vérité de la lumière inspirée de tout corps nu,
de tout corps/ chair/érotique/pensant.
Quand au déluge d'Uccello, c'est comme si
rien ne pourrait venir après l'image, comme
matière, comme la "dernière peinture du
monde", à cause de l'écriture qui n'en finit
pas de prendre à rebours ce corps morcelé,
que la psychanalyse autorisera dans sa lecture
au XXe siècle, dans le langage de l'inconscient.
Et qui donnera un coup de buttoir à son sujet,
s'ouvrant sur un plis qui fait foule; le regard
ne s'opère pas, il faut le résoudre, il faudra briser
la scène en passant par un Déjeuner sur l'herbe!
Que Louis Cane n'aura de cesse d'inciser, pour
son Picasso c'est le figurable; et ce pour faire
rendre l'âme à ce pensant dénudé, devenu
femme ou loi?

Hermaphrodite


"à quia", monologue en trois mouvements, préambule 2:
"Une des nombreuses représentations de l'Hermaphrodite,
symbolisant les deux manières d'être au monde: le masculin
et le féminin. Soit, avec le Soleil, l'être homme et avec
la Lune, l'être femme. Mais aussi, avec le premier la
masculinité latente de la femme et, avec la seconde, la
féminité latente de l'homme. L'un n'existe pas sans l'autre."

dimanche 1 avril 2007

Wassily Kandinsky, sketch for Deluge II, 1912.


"à quia" monologue en trois mouvements, préambule 1:

"Être "à quia", c'est ne plus savoir que
répondre, éprouver un grand embarras, une
lassitude profonde etc. Mettre en "scène"
musicale l'extrême tension des rapports qui
naissent spontanément dés que le piano ou
l'orchestre se rencontrent.
Le "devenir orchestre" de ce piano-là peut
donner le sentiment d'une grande tristesse.
Sa parole devient alors très intérieure,
abandonnée, comme un chant d'enfant qui tourne
sur lui-même, il est démuni... Ainsi, celui qui ne
cesse d'être "à quia" n'est sans doute jamais celui
que l'on croit mais alternativement l'un et l'autre."
Pascal Dusapin 2001/2002 concerto pour piano
et orchestre.



Notes sur une textualité en trois mouvements
de "à quia":

Cette lassitude est permanente dans le texte qui
va prendre en écharpe un dialogue sans jamais pouvoir
le solutionner ou le mettre en mesure. C'est ainsi qu'
un monologue s'instaure sans jamais le vouloir, car les
"mots" vont dominer la "textualité", et ce, dés qu'un
sujet rencontre son propre texte. La ponctuation est ou
n'est pas, selon que tourne le chant entrain de se
recomposer; sans jamais parvenir à former une "scène"
à l'identique d'une orchestration ou d'un jeu social. Là,
l'orchestre c'est la lecture, une lecture que mesure un
sujet visité qui serait dans une temporalité de l'instant
furtif, effaçable et caché.
Thierry Texedre - décembre 2006.