lundi 21 mai 2007

MANIFESTE / 19 à 22
















"untitled", 1985,
cliché de Cindy
Sherman.



"Ici ce n'est pas
seulement un rôle
étranger que l'artiste
adopte, s'appropriant
que l'identité masculine,
elle franchit la limite
entre les deux sexes."
Margherita Leoni-Figini

MANIFESTE / 19 à 22

19 - Pour qu'il y ait conscience dans tout pensant
visant à prendre la parole, il faut un travail sur le
sujet, un sujet qui soit structuré à partir de l'image
réelle qu'une peinture peut, d'aller chercher son sujet
où le sacré a été visité comme dans une vision du
réel et de sa vérité. Ce sera un "vréel", une entité
qui donne lieu à un passage de la figure à la matière
colorée. Un va-et-vient qui donne à tourner, à
prendre appui sur ce socle qui déclenche en retour
le dire, la parole, et par là le faire-loi, dans un tout
social.

20 - L'état de transversalité qui a lieu dans l'expérience
culturelle internationale donne lieu à retourner sur
l'Histoire, en particulier celle occidentale, qui seule
peut créer une structure parlante, qui opère un
retournement ethnologique, qui ne peut faire loi
sans l'image refoulée. Cette image n'est pas l'image
fixe, ni celle du mouvement. Cette image tient du
signe sa parole et, du sujet sa scription pour, en retour,
donner à penser l'être inséparable du commun.

21 - Toute visitation d'une telle peinture est un état
d'urgence, une peinture du sacré qui structure tout
conscient, avec ou sans croyances, car tout est pris
dans l'Un. L'Un est la somme comme Dieu est l'indice
de la conscience que tout être est parlant, sans retour?
S'il l'est, c'est à rebours, donc pris dans la croyance
parce qu'il est socialisé, pensant parce que conscient,
et que l'invention est un passage nécessaire au format
duquel toute existence humaine peut en lire un état
pulsionnel, et par voies de conséquences l'inconscient.

22 - Tout art passe par cette inscription dans le dire,
mais seule la peinture vient subvertir le corps en son
entier; parce que le verbe se fait chair pour que la chair
se fasse verbe, est une action de grâce, que seul le
peintre peut, dans une transsubstantiation de ce qui
s'ouvre, de ce qui s'expose non de mort, non de chair,
mais de pensant, puis du sens en son extériorité, en son
double homme/femme.

Thierry Texedre, Mai 2007.