vendredi 22 juin 2012

Le moyen-dire













Liberté, libre-échange, soubresauts exténués par la perspective frontale du sens. Libération, livret de quelle détérioration de la folie factice; face aux récits de l'avènement Christique. La ronde se tient de ces chants idéaux qui tournent les yeux de l'hystérique d'avant. Les guerres enflamment l'Europe dévastée par la peste, la faim aussi. Les rêves depuis la fin des temps, fondent au soleil devant les massacres et les arrachements aux croyances encore liées aux mythes. On s'évade de ces tortures pour se lancer dans les grands océans impénétrables. Peine perdue, le corps est à son apogée, on le renâcle, on le falsifie, on le décolle de sa chair. Que ces prières forment en plaintes obscures la foi du divin. Partout on danse avant de guerroyer, on mange l'homme et on empale la femme, on joue avec le diable, le feu s'élance à grandes envolées dans d'immenses forêts, pour que la terre nourrisse ses sujets. Livrés à eux-même, les outranciers bonshommes mal fagotés s'arrogent le droit de hurler au loup avant de parler leur langue, l'argot du pays d'oc. Quelle église soumet ses sujets jusqu'à la folie, tous hérétiques s'ils ne jouent pas à musiquer leur intériorité muselée par d'innommables flagellations au son de la terreur, villes impressionnées par ces remparts qui emmurent l'esprit, encore interdit par l'expulsion du péché dicté. La peau est encore l'extrémité de la putréfaction de la parole face au désir du corps impulsé, traversé, tapé, déchiqueté et happé par les horreurs de la dépression latente du corps qui sort de tous ses pores. La peau est le mystère du Moyen Âge, pas sa conservation. Les morts enterrés, les fous sous l'emprise de la démence seront brûlés. Entendre des voix, chant intérieur de ces crissements des os pendant la torture, on en usera encore plus au vingtième siècle.





Thierry Texedre, le 22 juin 2012.