mardi 25 juin 2013

Jachère







Traitement de la lumière
galvanisée en sourdine
le grand chambardement
semble se mettre en quatre
pour hanter les voiles ici
étalés en plis rabibochés
face à ces monstruosités
qui réveillent l'enlacement
incertain d'un corps ajouré

Tohu-bohu insidieux du
cours des choses tombe
dans ces lassitudes étalées
au coin de l’œil qui s’essaie
autant le dire qu'il parait vil
d'attendre l'empressement
d'une irruption cutanée
vite endeuillée l'air éteinte

Point de trace ici encore lu
en vertigineux vers invisibles
vautrés sur un corps d'écriture
moins ténu quand il tend sa
courbe de dos déplacé tel
un arc prêt à visiter le corps
d'écriture pour le pénétrer
pour le déshabiller d'un cri

Chaque jour qui va se chante
en chassant les viles différences
dominées dans ces corps élus
domicile disgracieux d'une chair
inchangée et étirée en rond de
jambes trop grosses pour se
plier chair en jachère que voilà
pointé le nez aquilin à découvert





Thierry Texedre, le 25 juin 2013.

dimanche 16 juin 2013

Fabienne Verdier






















Fabienne Verdier, peindre l'instant par Telerama_BA




















L'atelier de peinture de Fabienne Verdier. Au centre, un immense pinceau constitué d'une trentaine de queues de cheval que l'artiste manipule au moyen d'un guidon de vélo. Crédit : Fabienne Verdier








vendredi 14 juin 2013

Danse en digression




Sussions inassouvies du grand chambardement oral, voilà l'appel au plus haut point de cette source, vie, ersatz, chuchotements de ces pulsions impuissantes; pourrissement du temps en danse oppressante. Frange de l'apothéose de la mort en ce lieu invité et invisible à l’œil. La mort soudain, se tait, pour usurper la vie qui s'invite à l'étalement de ces lieux trop nombreux pour être du ressort de l'intelligence. Lieux indécents de l'amour poursuivi par un plaisir inoffensif, jeu vraisemblable de l'altérité du corps face à sa propre fin. De ce rien qui descend de si près du précipice ostensiblement présent dans la nuit des songes insoumis à la mort, va, l'affolement du désir qui martèle sa chaîne de mémoire qui s'allonge telle une vie précédemment mise en histoire. Traîne! Oh vicissitudes de la mort inhospitalière! Et pourtant pleine de traces homériques, rassasiée par les ans passés à copuler avec la parole assise sur ces alignements pour les faire descendre jusqu'au fond impuissant du point final irrespirable. L'affolement du corps revient sur le devant de ses miasmes hideux, figure insignifiante, grimaces, fracture avec le temps poussé par son soudain souffle. Cœur qui fait perdre de ses battements l'invitation à la vie-oubli, improvisation à la décollation du temps, pour reconnaître ce qui du corps et de sa chair va rencontrer le vrai, l'immanente résurrection de ces deux évents en un; âme impossible à centrer. On entendrait encore ce souffle incertain, de loin, là où rien ne semble aller de soi. Vicissitude de quelle modération sur quelle atomisation de ce corps en une infinité d'exterminations des sons en musique. Là serait le paradis lugubre de ces couleurs si vives, qu'elles rencontreraient l'esprit encore en devenir chez l'homme né. Terre du rien engendré par les démons descendus des cieux pour inviter un corps sexué à d'autres errances, moins mise en chair, pour garder cette mémoire comme toupie d'une folie à venir. Face à ces remparts, aux branches ramenées vers la cime, les feuilles se dressent pour majestueusement prendre du soleil ce que ces dieux n'ont pas caressé chez l'homme aux pieds d'argile. Rater ce suc délicieux qui sort de cette bouche entrouverte, aux lèvres gonflées par l'humidité du corps trop nu. Point de linge, point de chaude vêture, ni de raisonnement dans ces livraisons paradisiaques, seul dressé se tient d'aventure l'animalcule vertébral inoffensif face à ces matières dansantes partout, en grande symphonie, pour couvrir de joie les grands oripeaux de l'homme au sexe dressé. Dans la grossesse couvent les enfantements, par mille possessions et éblouissements.






Thierry Texedre, le 14 juin 2013.             

samedi 8 juin 2013

Humeurs intérieures

















Soubresaut de la terreur
qui s'installe et saute de
toutes parts depuis ces
commémorations peur
de ce vide d'où il flambe
versatile la pulsion osée
de tous ces corps décapités
et puis les infimes infirmités
du temps vont aller forcer
par peur de piquer la peau
le grain de l'aversion saut
de ce petit corps jusqu'au
beau milieu de l'infiniment
petit depuis ces artères
qui gonflent à se gaver
devenus derniers instants
nourriture terrestre terre
de l'infini qui va trembler
on tire parti de cet étrange
droit à pourchasser le loup
paisible qui démange le
pire piqué dans la cervelle
du con qui pense partout
où les verges saoules folles
et trop belles tentaculaires
suceront à s'y méprendre
le plaisir inassouvi qui vient
découper la putain de chair
si inondée des yeux à rendre
l'âme voilà qu'attend le bien.



Thierry Texedre, le 8 juin 2013.



samedi 1 juin 2013

Paroles du sortilège de la peau.









Le risque qui nous reste nous précipiterait dans ce devenir, ce rien ombrageux qui vous suinte des orifices, jusqu'à cette terreur qui frappe aux portes de ces oreilles inattendues. Incertaine digression de ces errements involontaires, vers d'autres contrées, d'autres surfaces à découvrir, le temps de dissoudre un peu de ce dire qui soulève le rien dans une grande tempérance. Voilà ce risque d'élocution qui s'installe, et s'étale pour d'imposantes sollicitudes, de celles qui vous inondent un corps hirsute. Vu ce risque-souvenir, vu ce rapiéçage de la peau tant désirée, en coups incisifs, mortels peut-être, le corps s'évanouirait, au risque de ne laisser qu'un souvenir effacé de notre chair caressée, partout où des odes se seront soulevées dans la joie, et d'exister, dans l'extrême tentation d'être et d'aimer, traversé par l'autre enchéri de quelques doux attouchements. Risquer d'abolir l'aversion pour l'autre aimé, jusqu'à prendre un corps comme si une divination le rendait impossible à définir, impropre à le consumer, à le consacrer peut-être. Voir ce qui semble réservé à d'impossibles réalités, jusqu'au mensonge, celui de cette parodie-parole, de cette pantalonnade amoureuse du néant, du rien ouvert/fermé de cette face déchirée, pour s'entendre exciter l'acuité de l'audition-affection du corps improvisé. On traîne ce raz-de-marée de mots inaudibles, jusqu'au jour qui se lève, la nuit passée par-là, le temps d'extirper du dedans, de sortir de la chair comme une invitation à la compréhension, pour finir par interroger la langue de ses mots inassouvis. De quelle peau sort ce sordide mot, devenu lieu crasseux de la langue inviolée? Sinon de quelle réplique peut-on sortir ces lamentations liées au masticage verbal? Aucune lecture ne peut résoudre l'éloquente destinée de ce corps-cavité qui est l'ordination de la chair. Par quelle simplicité - l'air qui vous sort de cette gorge serait dramatique - se résout la langue? Vrillée, décongestionnée, traumatisée, la langue s'éteindrait à trop se souvenir de ses vertiges. Rassurée, elle se remet à écrire ces quelques aboiements intelligibles, pour que de cette lecture si aléatoire sorte d'une bouche béate et enflée, la verve de l'oratoire vie en un lieu habité, caverne de l'inspiration du temps en devenir, du commencement d'une rencontre de deux corps, de plusieurs corps, d'une infinité de corps jusqu'aux confins de l'univers, là où les étoiles dansent pour tromper l'homme sans tête.




Thierry Texedre, le 1 juin 2013.