Une textualité qui recherche en permanence son écriture et sa peinture, sans toutefois entrer "en représentation", le lieu ? Une musicalité, pas dans "le son" d'une lecture qui reste aléatoire, mais dans ce qu'un sujet peut de penser: où en est son image, la scription ?
Peinture/Musique
vendredi 18 mai 2012
Le début
Le
jour se lève, rien n'est plus impitoyable que le commencement
de quelque chose d'imminent, l'illustre inconnu d'un ressenti
terrible, l'impuissance devant l'absence de voix; voix qui se
retient, qui appelle le corps à la rescousse. On ressasse le
travers d'un passé conquis, sous l'aile protectrice de la
reconnaissance. Le début en impose. La fin de quelque chose
sans doute! L'émerveillement d'une ère, d'une vague
assaillante, d'une future commémoration pour marquer le sens
des choses. La mémoire boit-elle sa source pour s'enivrer de
ce qui l'absout: l'enterrement du croire en croître.
Remplacement du jour par le croître, juste pour ouïr la
tentative d'une parole, nommément intérieure, avant que
sa rencontre avec l'air n'y soit pour quelque chose: la
représentation. On entrerait dans un espace assujetti au
risque de ne pas nommer cette irruption. Le jour se mêle à
cet autre lieu, dans un commencement à deux temps, double
hélice de la vie qui passe par la tessiture «intemporelle»
de l'apparition. Aucun son ne peut rendre compte de cet état
de dissection du fracassant jour juché sur la pointe du
sommeil virevoltant de tous ses éclats, avant de retomber dans
la clarté confuse de cette mémoire inondée
d'images à résoudre. Le jour tant attendu, n'en est pas
moins le contraire de l'acquis, le contraire du paysage mis comme tel
là, au juste moment où nommer n'est pas encore le
tragique affect du corps-postulat. C'est encore une charge
émotionnelle qui tente de rendre au corps sa consistance, sa
matière, cette économie damnée dans le dire
primordial.
Thierry
Texedre, le 18 mai 2012.
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