Doute
de quelle occurrence du risque d'insuffler au corps sa terreur
d'exister. Datation de la mort, vers sa chute, chuintement de la
chair qui se tend, dormition possible de l'esprit en gestation. On en
viendrait à regretter la venue de ce rescapé
contingenté à son double, à la mort pour retirer
à la chair toute sa jouissance, sa passion irrévérencieuse
et totalitaire. Le désir se voit, il progresse, et lentement
monte dans les yeux de ce pitoyable résidu, la flamme
flamboyante d'un regard béat. Touché dans le fond
traversé de ce corps marqué dans sa chair, l'ivresse de
celui-ci, corps morcelé, va rencontrer ce rien qui monte de
l'intérieur tarabiscoté et fouillé, pour
engendrer la pensée libre de tout regard. Point de regard,
point d'image, pas encore une cohérente pensée, c'est à
son avantage que de rester en amont. Paroles encore moins humaines,
taraudées - ce livre encore à écrire se fait
lignes - alignements et réservoir; rien à voir avec sa
chair engoncée dans les plis de l'inconsistante subversion de
l'inconscient. Bout du chemin, bas de cette irremplaçable vie,
jour de l'entre vie/mort; tabou qui vient se poser en tyrannique
ostentation du dire futur fabulateur. Honte de l'irremplaçable
frappe de ces lettres virées et enroulées avant de se
déposer en attributs d'un dire probable. On croirait l'homme
prêt à engendrer une sortie de la lecture aléatoire
d'un texte irréel. Tourné en dérision ce risque
d'explication de ces questionnements ininterrompus, va dans une
transgression, s'affairer à trop de désir d'apostropher
la lecture, jusqu'à ce qu'elle se renverse, se couche -
taches invisibles à l'oeil nu – on s'y traîne, en
plein mirage, délié de toute exactitude, certitude sans
lieu, le corps est gangrené par une coulée incessante
qui sort d'un « sang d'encre » avéré.
Sonne les épitaphes pour un corps déposé dans
ses aléas, aléatoire marquage, ligne de vision qui se
tourne jusqu'à en perdre la vue de face. Forme impossible à
tenir, la parole naît. Elle s'y proclame, parcimonieusement
peut-être, avant de formuler cet empressement à
rencontrer l'être-là. L'étrangeté de cet
ici formé par les lettres de la parole appliquée au
milieu des fractionnements musicaux de la phonétique abusive.
L'étant là lié à ces lettres allusives
voit son étalement des corps de lettres en lignes étalées
jusqu'à l'être étreint devant l'immanquable
glissement énigmatique de la force rectiligne de quelque
vraisemblable vérité dans le positionnement textuel. Le
souffle rencontrant ce vide intercalé entre deux images
déconcertant, risquant de se perdre à trop attendre une
respiration; reprendre vie dans l'allongement verbal naissant.
Épilogue du groupe nommé pour commencer à
rassembler des corps d'écriture, forme de la dérive du
verbe vers l'image atomisée, double attraction vers un corps
d'étreinte densifié pour faire partir ce réel,
le pousser dans les retranchements du temps qui sonne lascivement,
folle extraction du nombre d'un corps absolu et silencieux.
Thierry
Texedre, le 24 novembre 2012.