lundi 24 septembre 2018

Les derniers jours

Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553)
Pietà sous la croix, 1510







Les derniers jours

Juste à côté
du risque étiré
étriper la chair
pour raconter
cette terrible histoire
la folle étreinte du monde
avec l’air le soleil et l’eau
arythmie saoule de l’orgueil
étiré de la peau galvanisée
sous le soleil de Satan
sous les airs de Dieu
d’un ultime corps cavité
encore trop bu pour être
de l’être qui frôle l’arrêt
ce sont les derniers jours
d’un temps dépassé pressé
de risquer l’asphyxie
à trop en parler de ces mots
morts depuis qu’ils sombrent
par l’égalité de la parole
écriture humaine éradiquée
triturant la voix pour mieux
s’en approprier l’interdit
celui d’un corps absout
de toute infirmité
l’infernale infirmité
qui plonge la parole
dans les affres du recommencement
due ce continuel intérieur disloqué
en un palimpseste sérénissime
la divine extermination du peint
encore expiant la parole pulsion
impulsée depuis l’astre vivant
animalité poussée en cris plis
et torsion de la cavité crânienne
voilà le retour de la peinture
qui s’offre ce corps au jus
du jugement dernier
le jugement du jet
jeté en pâture aux abîmes
de la bestialité humaine
contre l’animalité retirée
de sa jouissance en terminant
par ces quelques putréfactions
ces tortionnaires qui brûlent
les voix de la raison et l’art
dans d’interminables oraisons
et danses du plaisir cinétique.



Thierry Texedre, le 24 septembre 2018.











jeudi 20 septembre 2018

Ô froideur

Youcef Korichi (1974 -)
artiste peintre français






Ô froideur

Derrière ta plaie
immensité de l’extase
commémorée dans l’amour
improvisé depuis l’origine
de ces virtualités
imaginées du dieu
impulsé du dire
expulsé depuis l’art
immolé pour exposer
l’irréel sur l’autel
du désir insupporté
désir que soulève
ce corps enveloppé
et caché dans les plis
du cri intérieur
tu diras ce que bon
te semble en restant
indifférent à la mémoire
car c’est cet air qui ronge
et frappe dans l’esprit
la tête de l’insuffisance
ce qui frappe l’esprit
de marcher tout en parlant
l’évasion encensée
de la semence.




Thierry Texedre, le 20 septembre 2018.













lundi 10 septembre 2018

L'origine en cours






L’origine en cours

« Traque du sort sortilège du macabre voile du fond intolérable du temps secoué voilà le ressac l’eau étirement des veines saccagées par les sons sorte de halo polymérisé du risque monstrueux d’initier le vol animal en filigrane retard du temps sur un sexe encore inconsidéré consistance d’un tremblement du corps ablation d’un côté sans la douleur la douleur semble imminente luminescente et inappropriée à l’arrachement de la chair un peu moins que quand il y a la terreur et le tortionnaire le lamentable coup du sort dramatique existence qui frôle l’extinction cité inhumaine du défilement des êtres supposés détenir l’existence et la procréation probable insuffisance de l’esprit face au risque de mourir avant d’en finir avec la mémoire opération de suppression impression des membres inférieurs pour ne plus avoir le droit de marcher comme on le sent ça sent le sang frais qui coule sur un air criant de la cruauté la chair chassée de l’esprit qui coupe court pour penser avant de se montrer avec la mémoire ultime détérioration de l’être cause insupportée de la douleur prostrée devant l’infini du rêve opaque entrain de forniquer avec le corps cousu de ses mots désaxés depuis l’origine le né immortel de la foutaise des sons remonter le temps la cruauté du temps prostré aux pieds de l’histoire histoire hallucinée du corps traduit au moment où les sons de l’origine disparaissent. »


Thierry Texedre, le 10 septembre 2018.

Lungu Alina Ada (1995-)
artiste peintre roumaine
« hommage à Adrian Ghenie », huile sur toile, 140 x 120 cm
Adrian Ghenie, né le 13 août 1977 à Baia Mare, est un peintre roumain.









mercredi 5 septembre 2018

Voix... Silence





Voix… Silence

Sur l’immonde rétractation
du temps voilà le retournement
l’insidieux contournement
de la roue terre immergée
depuis l’aune le recours au vice
celui de marcher la tête relevée
les bras plongeant dans les rides
d’une tentation d’expier le glissement
là est le nœud d’une innocence
de la chair face au rite
qui montre et parle
devant le grand silence
d’une sourde exactitude
celle qui pense ce silence
pour mettre les mots en voix
et la voix en simagrées
lente rétractation du corps
sur l’appesantissement
la plaie d’un silence
entrain de dépouiller
le corps de son verbe.



Thierry Texedre, le 5 septembre 2018.




dimanche 2 septembre 2018

Ô Soleil


Vermeer, La jeune fille au verre de vin (La Dame et les deux messieurs), vers 1659, huile sur toile, 78 x 68 cm



Ô Soleil

Dans la noirceur de l’ombre
quelle jérémiade s’impose
soleil montré dans sa bonté
au plus près du jour passé
soufflant par sa bonhomie
chaleur de nos âmes errantes
la force qui anime nos cœurs
depuis les plaintes immuables
qui franchissent les monts
et les vallées tu nous voles
ces austères musiques
qui subjuguent nos paroles
et dont on n’ose pleurer
la joie du fond lumineux
de ta gloire qui nous aveugle.


Thierry Texedre, le 2 septembre 2018.