jeudi 23 août 2007

dialogue dans l'urgence de l'improvisation 3/3 1

















nativité, 2004 Louis Cane, 75 x 101 cm



Femme ou Peinture? Peut-être l'Amonde qui tourne
encore autour d'un lieu qui n'en est plus à un Enfer
près! Et pour cause Dieu trempe dans cette affaire.

Dialogue 3/3 1

[La reprise du dialogue semble poser la question
de la femme qui est superposée à la peinture.
Ou plus exactement la figure Christique n'est-elle
pas entrain de glisser sous celle de la femme, à
moins que Vénus ne vienne trouer la femme, la
prendre pour la figure de Dieu, la peinture s'en
souvient à travers les nombreuses représentations
contemporaines qui font de cette figure idéelle
un espace libre pour une autre peinture figurable.]
T- Si la peinture a un rôle social à jouer, n'est-il
pas celui qu'une grande révolution doit produire,
doit annoncer, en prouvant au sujet sa terreur du
dire, d'un dire qui n'a pas d'exclusivité à appartenir
à une langue, à l'apprentissage que celle-ci demande?
S- Effectivement la langue d'une telle peinture est
celle qu'un sujet contemporain peut dans l'ivresse de
de sa vision impropre à supporter son image, l'unique
événement qui peut opérer un calcul, un nombre, une
spatialité, une éructation inaudible mais début d'une
mémoire donc d'un début de socialité, parce qu'une
parole naît de ce nombre qui fait signe dans cette
modernité; à trop chanter le changement de la
consommation de masse! Ça prend du pensant à
faire de la pensée une ouverture, le futur d'une espèce
d'humscription, sentir le sens, pas le bon, pas l'irruption,
le Mal s'en charge! Et l'espèce est obtuse, la lenteur
n'est pas le mot pour dire l'espèce, mais plutôt
l'allongement que son refoulement produit "ce qui
se passe biologiquement", donc du pensant qui
fait une spatialité qui a on ne peut plus d'importance
dans l'immédiateté du son!
Le sujet produisant un saut qualitatif (on ne peut penser
en voyant seulement), en voyant (de l'ordre de la vision,
voir Dieu ou sa parole en somme si c'est de l'Amonde
qu'on tient le lien le milieu son fou la Figure Christique
transmuée dans la Vierge Marie qui tourne à 360°du
retour à Dieu, là se cache son sujet passage obligé
écho vague lumière son lecture multiple comme si
d'une instabilité naissait son nombre corps chair dépliée
repliée mise en picturalité effacée dans la scription)
sa picturalité se faire, mais encore pourra-t-il la lire
collectivement (l'individu n'a pas seul un pouvoir de
lecture, c'est une partition qui se joue à plusieurs) puis
faire socialement ce qu'on nommera une prise de
conscience (la loi), le sens possible d'une techné
toujours déjà distante de son objet, en retrait, à côté,
ou plus probablement qui produit en retour la Vue vraie
où se tient l'hébétude de l'espace objectal à côté de
celui biologique séparation du champ pictural d'un
"Nell Mezzo"de 1981, par exemple chez le peintre
Marc Devade. La peinture peint la chair mais encore
de cette chair remonte une couleur qui pense, la
peinture pense son sujet à l'envers de ce qu'on croit!
Il peint dans sa somme athéologique et le sujet
divisé (visible dans La Peinture), c'est pour cela qu'il
y a du peint et du non dit malgré le son (la petite
musique qui monte en vous du dire lecture écoute)
qui toujours laisse un fond un passage possible pour
entendre la loi et l'approche probable d'une signifiance;
de quelque chose qui fait sens du sens de la
polyphonie des voix. Nous touchons là à une implosion
une onde de choc balayant tout sur son passage.
La lange avec et l'écriture qui malmène l'écrivain
détenu et sans le garde fou de la locution. Au risque
de perdre le Nom du père, de se mettre en situation de
refermer la femme comme la page sauf ... à faire de
la partition son oeil son point de décentrement de
reconnaissance du corps d'écriture.
[La pièce est chauffée par les deux hommes qui
respirent dans un air empli d'une substance
évanescente qui réapparaît compacte et se déplace
lentement au dessus de leur tête, les yeux
semblent injectés de sang, la fumée piquante est trop
imposante, il leur faut interrompre la conversation
pour que l'atmosphère redevienne supportable après
qu'ils aient quitté la pièce .]
[Un peu plus tard, la conversation peut reprendre,
comme si rien ne s'était passé. Sauf peut-être S qui
laisse de côté pour le moment la cigarette. Il pose
le porte cigarette sur le coin du cendrier qui est
plein de cendres.]
T- Vous portez par un parcours "tabulaire" pourrait-
on dire, un travail sur le dire au niveau de ce que la
peinture abstraite a dénoncé; soit la figure comme
centre impossible dans la lecture, mais encore un
retour sur la fonction du corps parlant, l'ondulation
que produit toute entité pensante.
S- Remettre à plat ce que le dire déverse dans la
discontinuité du vivant revient à faire vivre la peinture
pour ce qu'elle travaille dans la continuité. La fin
d'un langage c'est aussi la marque de la répétition
au niveau du signifié, quelque soit le signifiant en
cours. Donc pour en revenir à la peinture, la couleur
est la seule matière colorée vivante (le dessin n'est
qu'une déviation, une dérive de la liquidité matière,
sa "rive", en passant par son épandage et son séchage;
la matière du sujet de la peinture), dans le sens que
c'est par la couleur que passe tout parcours de fixation
donc de loi donc de socialisation donc enfin de
forme en bout de souffle! Et peut-être de la Figure!
La difficulté qu'il y a à extraire les corps de la
couleur, c'est comme apprendre une langue avec
tout ce que cela implique de retour sur l'image, donc
sur la répétition; sachant que c'est un matériau, mais
encore que le vide laissé à tout sujet indice de son
vivant de son histoire à "en faire", font qu'il manque
encore un travail parallèle sur la conscience que la
matière pensante mémorise au niveau du corps qui
n'est pas l'identité socialisation et être, mais pas
encore du pensant. Nous touchons donc à quelque
chose que la peinture peut représenter, peut remettre
dans une spatialité encore au début du XXIe siècle.
A défaut de Figure il en retourne qu'on peint
maintenant la question! Le questionnement de Dieu
et plus à rebours, une histoire de castration symbolique,
et qu'à s'y résigner à cette question on passe à l'acte,
au plus près du résurrectionnel dans le fond dans
l'imaginaire dans la réponse à refaire un "moi", une
"épiphanie" de la subjectivité.
[Silence évident avec pourtant un bruissement
latent, celui que tout corps entretient face à son être
face à l'impossible Face, à l'impossible résolution
que tout dire prend en écharpe; l'insondable et
insoutenable bruit du corps parlant, sans qu'aucune
identification ne soit nécessaire pour tout ce qui
s'entend au milieu dans l'air allumé maintenant.]