mardi 16 décembre 2008

peau de chagrin

Ça vole au dessus des champs
champs du dire oiseau sombre
de cette circulation ventilée
ventricule endroit du souffle
de la souffrance ridiculisée
par la ligne droite recourbée
du corps suturé du corps entré
en crise crispation du régime
autoritaire de la Loi enfilée
Loi du risque de souffrir sourd
surdité comme possible position
redressée avant son allongement
allocution de la terrible ivresse
qui s'adresse au regard perdu
du dire pulsation temporelle à
terme du coeur double du corps
désuétude du corps au croisement
insignifiant de la tension du vrai
de la chair charriée par un toucher
touche en coin angle ouvert de
la parole qui feint sa peinture
qui entend le fort régime de la
musique sur la surdité du dire qui
croit qui croît qui court le long
de sa marge la marque manquée
troubadour transfert en texte lu
en texte chant direction du vide
qui rétrécit comme une peau
comme un chagrin en plein essors.

mercredi 12 novembre 2008

Dieu

Sol terre rouge du ciel gris va sortir une ombre
sanctifiée par l'état de grâce d'une absence d'un
lieu où tout s'ouvre paradis à venir à rencontrer
aux cieux drogue d'une terre affamée par l'image
qui la tourmente terre ronde dansée dans l'infini
diversion des peuples qui montent la garde pour
ne pas dormir de la mort immortelle si ce n'était
pas si simple que de naître dans les nimbes vers
la dénature la déraisonnable initiation du songe
qui remplace cette croyance infestée de poux de
tiques de nuisances vertébrales non rien que ces
nuages suspendus au dessus de nous notre vision
du passage vers ce paradis encore flou florissant
dans nos coeurs comme une pousse un bourgeon
au printemps pour que l'élévation soit plus rapide
du sol au ciel seul le cours de l'âme peut l'ériger
course de l'âme contre la pensée restant au corps
clouée au sol calamiteuse et vorace calculeuse et
trouée de par la peur peur de perdre la répétition
le signe qu'une mémoire existe pour créer une vie
après la mort mémoire résurrectionnelle et l'âme
mémoire et âme liées pour tendre vers l'autre vrai
tremblement celui de Dieu dont la parole seule va
permettre une phylogénie génétique de l'homme.

au commencement de l'autre

Acculé au souffle de devoir
s'y résoudre le soi se prend
avec une certaine conviction
de se tourner
vers autre chose quelque chose
d'une vue
d'un écho
qui n'a pas encore de sens
et qui tourne autour de la
division
divinité posée comme début
pour poser le verbe pas l'image
pas comme croyance ni la peur
ni l'opposition ni un mirage
en point de mire où la seule
perspective va naître comme
commencement du raisonnement
pas plus du rejet négation
du saut dans le grand vide
du temps
des sens
sans se soucier de rien
la créature sujet à souffrance
se tourne pour faire de cette
perte la face de l'autre
l'invention de l'autre
un appel d'air qui va tourner
les têtes les nommer les vider
pour jouer la comédie
invention de l'échange
le verbe peut se rouler dans des
airs errer à grand renfort de cette
illusion répétition pour installer
l'autre
l'établir
c'est le sujet divisé qui sort
de sa torpeur en invitant la
parole
à rejoindre l'acte
tabula rasa rayonnante
du soi
d'où tout s'évanouit
d'où tout finit
d'où tout s'ensuit faire
de l'impossibilité d'être
cet organe corps sans la chair
de l'autre la pensée comme
source et giration de cet autre
de ce corps étrange écoutant
à rebours le drame de l'étant.

dimanche 2 novembre 2008

Le son de l'écriture

Quelle espérance dans le choix des textes? Espérance, ou matraquage de la vieille mère culturelle, qui nourrit de ses outrances culturelles l'absorption d'une telle espérance? De quel droit joue-t-on sur de tels axes, ceux de la souffrance morale, de la croyance verbale en déclin? Les sociétés dans la vision sans cesse renouvelée par l'information informatique croissante vont tomber dans l'intrication infinie, le tricotage illimité de l'arbitraire pensant, pour la première fois initiation de la pensée au jeu de l'impossible plein d'une vérité subsistante. Les cultures se croisent et se fondent en un régime autoritaire que l'humanité va soudoyer, va rejeter pour s'immerger dans un autre monde parallèle à celui de leur temps présent, vivante déconstruction que l'individualité peut encore rêver. La grande musique qui court en ces temps de déconstruction est celle qui retient le verbe pour construire une ligne de représentation qui pose de nouvelles questions. Cette musique est en cours d'exercice, elle met en forme la peinture et l'écriture avant l'écriture et la parole. Ou plus exactement les voix qui vont opérer un retournement total, voir révolutionnaire de la vision, visitation d'une ère, errance obligée au début, espace pulsionnel en cours, temps vécu en fin de parcourt, quand l'objet est créé, donnant sens au régime pensant. Que ce lieu du musical soit le déclencheur intrinsèquement et diachroniquement de l'écriture « scripturale » tant livrée aux érudits dans un morcellement de genre, comme l'écriture poétique, la littérature, en ont été l'extrême confidentialité. Écriture et musique sans compter que la peinture imprégnera (emprunte, signe, collage, écrans, etc.) ces hémisphères temporels d'une traversée du corps dans sa chair, via son érotisation.

lundi 27 octobre 2008

l'expansion


l'art de la fugue, 1980-82 de Judit Reigl



Arbre de vie vidé de son texte
du texte enraciné texte enrichi
sur la terre d'une syntaxe de la
répétition orchestrée dans un
temps
de la rectification de l'image
immanquablement étirée tuée
vie sismographe en pointillé
tranche
de la répression du site du sexe
transcrit savamment en stations
sanction sous une aire respiration
risque
rature de la ponctuation enflée
par le gonflement vertigineux
du vestige arbre de vie oeil
glaucome
pouvant interférer le risque
d'entendre la polylogie des voix
tentation du sens oculaire contre
le son
travers de la langue qui manque
son but questionnement de l'aire
atemporalité du risque de tomber
ouvre
touche caresse sous le léger
glissement des extrémités sur
la peau suave érectile et sensible
aux sens
intermittence des postures simulées
redressement du sexe masculin
pour monter l'autre sexe respiration
livraison
les deux vont entrer en communauté
risque de sortir du cadre de la ligne
répétition redirection du corps course
pareille
au vertige de l'être commodité par
l'imposition du magnétisme sensé
restaurer l'irruption de l'infini travers
réminiscence du cours de l'eau vive
un temps.

dimanche 26 octobre 2008

Sous un rayonnement solaire ténu




Pietà, 1505 de Giovanni Bellini




Dans l'art chrétien, une pietà (de l'italien «pitié»)
est une représentation peinte ou sculptée
de la Vierge Marie pleurant la mort du Christ.

Fermeture du rayonnement solaire
voir et croire convulsion du dire
qui culmine avec l'aveuglement de
la fracture compulsive de la mise
en demeure de l'espace espèce suée
sudation devant ce solaire écueil
équivalence de la terreur des lois
lointaines contrées par le caverneux
corps érotisé sous le soleil saisons
irisé de couleurs lumière blanche
en rappel de la mort réserve ruminée
par des sens en réflexion angoisses
des passions pas si sensibles sur les
dire dévastateurs dérive de la vie
peau arrachée à la chair inversement
proportionnel au rythme du refoulé
qui suture le mal machination de la
passion passivité du corps mis à mort
grand débat sur l'utilisation des esprits
pris dans un ressac une errance de la
divination qui tourne tant que son Dieu
est mis au compte de l'impossible de
l'abjection comme refus résistance
risque devant l'arrachement des corps
pitié devant l'acharnement de la mort
risque d'une division de la subjectivité.

vendredi 24 octobre 2008

le verbe action

Ossification du temporal vers sa chute l'esprit
à partir duquel on peut choir tomber sauter
cloué au sol seule pesanteur de notre état lié
à l'urgence d'avaler la langue pas celle écrite
mais celle plus près du corps à corps avec la
posture position de l'inconfortable élision du
sacré qui dérange l'inconsistance de la pensée
passage vers une autre aire de la résurgence
renaissance à l'infini du hasard de la pulsion
pas une prévision mais un terme au ressort de
la raison qui emmène le monde abjection née
un ciel nouveau vient de s'ouvrir devant le
spectacle d'une désolation des ressors des sens
résolument inondés d'images tronquées trouée
de l'infestation humaine de l'ordre polysémie
dévastatrice du verbe fait chair de l'inconscient
comme seul traduction vraie d'un impossible
transfert de la chair vers un verbe infinitif.

mardi 21 octobre 2008

nativité


la nativité mystyque, 1501 Sandro Botticelli














Des forceps, difficilement, laborieusement;
comme si ça ne suffisait pas, va sortir une
poussée capitale d'invitation au risque de
respirer l'air insoutenable du temps qui vient
à manquer. Dans la douleur du manque de
méditation de la respiration quand on passe
à côté de la mort, qu'elle se dresse comme
objet désiré dans ce sas inconsistant de la
raison de l'inconscient qui mène la danse.




tentative d'effraction


Retenu rien ne rode
autour du premier pas
si ce n'est de descendre
dans les sphères théâtrales
du sombre tintement
circulatoire du dit battement
ininterrompu du coeur
de ses circonvolutions
qui vous sont données
sous l'infirmité de la peau
du corps condescendant
ravageant en haut dans
une métalangue l'attente
de la tension tant attendue
du souffle fendant l'air
du mot cri carnage de
l'homme central qui fend
cet air de la femme qui
ouvre à la chair l'onde
de l'aube humanité du
nombre dire cri hurlement
contre la naissance qui
veut passer avant son cri
pour manquer ce nombre
né d'un demi corps et d'un
demi son naissance du
milieu social avant les lois
de la reconnaissance
sciences à reculons mémoire
pour certifier que c'est la
science qui prend pied
stabilise entre dans la danse
pour régler le règne du
sujet central celui de la
stabilité profil du règne
des sens sans dessus dessous
quand on pense que l'animal
en dit long sur l'essentiel
du lieu de l'immortalité
qui n'est que le choc de
la présence pliée des
mondes dans cet émasculé
et cette féminidé du règne
retourné du monde des sons
sortis expulsés du corps
rythme lentement de la
pensée qui tente depuis
son pôle culturel de sauver
le temps pour vivre dans
la représentation non d'un
dieu ou de mythes impostures
ou d'objets désirés mais
bien vivre dans une cavité
respiratoire où l'oeil coupe
couvre tout le champs
de l'espace intérieur du corps
pour représenter jouissance
perpétuelle infinie contre
l'infection des corps du
dehors bâtis pour juguler
l'exhortation du dire giration
le temps du dire poussé
dans celui de la parole
immonde de l'être
attention du cours des
choses sans cessation sans
fin sans suite sans tessiture
sans cesse soustrait au
stationnement du corps
quatorze fois tombé dans
sa chair quand l'être vient
le pousser le chasser du haut
des songes sudation du sang
dans la nuit du pulsionnel
au grand jour généralisé
dans la dévastation hérétique
de la parole retournement des
gènes sous une faramineuse
danse de la reproduction
danse du sexe érection de
la somme athéologique.


vendredi 17 octobre 2008

L'extraction de la désaction


peinture sur papier, 1913
Giacomo Balla


Intransigeance des actions humaines, rapidement écartées; quand à la saisissante continuité de la pensée, vont passer par cette sensation courte du son qui frôle le corps. Comme il convient de risquer une approche de cette virtualité qui passe par le trait d'union, le silence; risque de se perdre dans une rationalité textuelle, nous pouvons passer sur un temps elliptique, un temps qui se tourne en deux occasions passé/futur, passage qui croise en un centre (présent) l'altération du pensant. Ce pensant n'en reste pas moins pris dans une surface, transfert du pôle masculin vers celui féminin pour tomber sur la reproduction; naissance du pensant, noeud qui vire au cauchemar quand de se nouer l'être se risque à penser à cause de ce qui soulève la question de toute création: l'impossible naissance du risque de penser. De ses actions l'humain descend de sa vertigineuse verticalité dans l'état pulsionnel, sens, investissement, trouée dans le disque de l'aveuglante réalité: celle du soleil. Commencement qui ouvre à la clarté contre l'invisité, l'invisible dans la nuit du début du désir. Transgression du jour sur une onde porteuse, celle de la nuisance psychique de la nuit. Progression d'une lutte qui prend en chasse la tribu, pour tenter une irradiation, la tentative d'une tentation de la sphère sociale. L'espace n'est plus clos, il est temps. L'esprit d'effacement du conscient va entraîner la mise en pensée, d'une couche sur une autre, jusqu'à épuisement de la visibilité d'une transparence du lieu ainsi découvert, à découvert; c'est l'invention du réel transfiguré dans la réalité, pour faire sens dans son vréel. Quelle action anthropologique soit-elle, qui ira restaurer l'esprit d'un corps socialisé, corps qui pense de trahir sa mise en posture de risquer d'être? L'être n'est-il pas une posture, un traitement? Peut-être s'agit-il d'une exaction, acte lié à la désaction, sortie de l'action de la représentation. Action du délire pris dans son double (le temps), pour en extraire une figure divine, puis une transfiguration dans la parole du fractionnement d'un dire (succession de temps courts, musique et/ou peinture)?

jeudi 16 octobre 2008

soleil



aile de papillon, 1947 Wols














Ce soleil seule apoplexie
pourvu de cette tempérée
rature ronde silhouette née
d'une pause dans l'immense
cité un jour de sommeil
une éternité qui nous fait
dire quel regard se tourne
se risque de voir et sentir
une chaleur immatérielle
une vue aveuglement de la
prolifération des corps nés
pour sentir ce chaud présage
qu'on peut vivre sous son
destin tempête du temps qui
vient se glisser dans la partie
porte ouverte sur un monde
explosé expulsion exporté
du néant monde céphalée
aile de papillon l'éphémère
soustrait à la splendeur du
silence de l'envol ou rien
que la jouissance moment
maux jugulés maux roulés
en rond pour jouer à l'autre
bout de la chaîne pour tout
toucher tout sentir tout vivre
de ce rien qui vous emmène
rêve de la tendre douceur du
spectre qui va du jaune au
rouge arc dans un ciel venu
par évanouissement des sens.

mercredi 15 octobre 2008

aspiration de la pesanteur


l'attraction de la pesanteur, H80xL67cm
photographie et peinture montage polyptyque
de Viviane Canggeloni


Vie du marasme vide sondé dans l'infâme géométrie du texte divinatoire transmission autour du sanctuaire sous-cutané désirant de la peau rituelle de cette peau passée sous silence qui va pousser le haut tête à respirer autrement enfantement de la béance inaudible de l'acte reproducteur action du terrain couche d'une opposition barbare au risque d'association culturelle qui court vers sa fin fine résistance du coin d'un corps suspendu à ses bribes de chair chassée cloaque risqué du trou sans fin de l'aspiration dans le rêve de la réversibilité ravage rature rotation pour ouvrir le corps à sa sexualité sinueuse station des sens sexes doubles doubles de la production trop tard de son sujet qui pense pour avoir été le signe seulement du temps pas de la vie pas sans lois seulement de la location lourdeur poids de la retombée d'une pesanteur en physique.

non-lieu


Steve Reich





collage sur You are (variations) de Steve Reich




Presque rien outrageusement rétréci le dire entre en transe rite ponctuel de la fin respiration du temps donc mort du moi mortelle fracture de ce qui va tempérer l'effacement d'une représentation de l'homme homme replié sous forme de déposition de la couleur dans les plis sang veines concision du dire qui fait mouche après cette mort vite menée vite repérée et transformée en un vide du poids ponctuel du temps de la vie irréversible sens du désir crépusculaire de toute vie visitée art perdu science derrière le corps sondé et déplié double hélice du coma attendu traversé de toutes parts par l'enfant né de la répétition du son multitude de l'air sous un temps béant ouvert avant la parole pour que la vue s'interpose au son dans le sens qui le met en acte sens multiple du désir polyphonique drame de digérer les signes d'une circulation du jeu des membranes respiratoires trouée de l'indice que penser relève d'une abstraction qui mène à la réclusion du temps sa fin dans l'espace esprit en demeure sauf à écouter la petite musique d'un répertoire allégorique où l'image du présent emporte tout corps sensible pour fondre sa masse dans le redressement de la multiplicité de sa terrible doublure risque de rencontrer l'étrangeté qui soulève le fond indiscutable de l'errance humaine de sa vision lisibilité comme questionnement et avance pas du franchissement de la constitution de l'inconscient renversement du pôle de la croyance monothéiste en un lieu qui se saisit du drame de l'imposture de l'inquiétante étrangeté.

jeudi 2 octobre 2008

le son











composition VI, 1913 Wassily Kandinsky




En rien il ne nous tient de posséder
le moindre morcellement tant attendu
de sa tessiture trouvée traduite touchée
du bout des doigts soit dit en passant
sans cesse en attente tentation de la
dérive langagière lentement qui prend
même le pas sur tous les marquages
intentionnels de l'esprit inventeur à
l'heure des atrocités du monde humain
maints fois répétées et socialisé pour
réussir quelque exploit quelque folle
création par l'engendrement du nouveau
à chaque fois étendu sous l'impulsion
du son qui mène la danse nous mène là
où sa tension est la plus grande dans un
martellement des instruments entrechocs
des corps qui hurlent à la mort faute de
ne pas être le son être n'est rien sans ce
son soudain structure soudain terreau
de la fertilité de la reproduction des êtres
être est une phase du cloaque qui s'ouvre
sous la peau du bipède à cerveau au son
duquel tourne le temps qui n'est rien sans
l'être girouette giration gîte gangrené
par le microbe qui saute aux sons de la
mort mort de la chair qui perd son temps.

dimanche 21 septembre 2008

la nuit du temps pressé














Laocoon 1610-14 El Greco 137,5x172,5cm


Le temps en deux

pans de l'histoire

du temps pressé

en tête sortie

tout droit du

songe sans jeu

est jalonné de joies

où le je jet gêne

tous les gènes sous

lesquels est donc né

le jeu de la chair

qui enfle et entend

entrer en action

pour trouver cette

forme trop ferme

et fermée du corps

avec tous ses puits

de jour des orifices

fichés aux bouts

desquels dehors

le risque en joue

mais si d'aventure

ce corps est capté

il campe se coupe

du monde prend le

dedans pour dehors

là est la vie

qui pousse à jouir

pulsions de mort

du corps éteint

de la mémoire

qui frappe de lever

par la force virile

des choses le

seul sens celui

des sens du dehors

pour parcourir au

delà de sa vie

la vacillante et

vasculaire poussée

d'entrer dans un

espace de mémoire

l'espace de l'espèce

mémorisée né

de cette chair

soufflée soudain

l'herbe folle

qui plie policée

dans ce dehors

horrifique du pli

ombrageux lien

enfin retourné

qui touche le fond

feinte et fin

de ce bout du

corps obligé

de voir tous ces

corps décharnés

du dehors du damier

du jeu qui soulève

un corps nouveau

son corps délité

qui incorpore

encore une fois

dehors la nuit

du temps passé

par la respiration.


Thierry Texedre, septembre 2008.





samedi 20 septembre 2008

une lueur dans l'abîme





















peinture de Christophe Hohler


collage sur « Streams » de Philippe Hersant


Fixation fixité qui dure à entendre
vu la cessation des sons des veines
vibratoires qui ont eu un impact
sur l'esprit pour le dévisser de sa
position posture verticalité de la
réalisation chair vertébré la chasse
investie du nombre contre l'un lente
exposition du corps vidé de sa suave
envie de vivre vidé de sa terreur du
vide vidé de l'ombre portée au corps
incarné immanence de l'immaculée
conception de la divine imagination
fond de l'homme assis sur ce fort
essors essuyé sous les coups de sa
mort prématurée imposition des mains
pour revenir au dire au son au ciel
clair d'une levée de jour chaude excision
du mal qui sévit qui rime avec la psyché
l'aval l'irréalité du corps sans sa tête vif
traitement du regard qui tombe sous
l'effort d'être d'entendre de l'entendement
d'exister pour rien comme ça simple
glissement des couches du temps qui
s'allonge qui trempe sa tentative de
tentation de risquer la question la seule
qui vaille la peine de sortir du trou noir
de la poésie sans fond sans fin sans lieu
la dernière question qui est cette lueur.


Thierry Texedre





lundi 1 septembre 2008

Habitations















"Etat d'esprit: les adieux" 1911
de Umberto Boccioni

Habitations



Gnoses polymorphiques
Habitations
collage sur « La nuits des éplorés » de Sunleif Rasmussen

Coeurs d'enfants sondés soudés scandés
sous l'interpellation du rythme lent d'ores
et déjà cloué sur la rencontre inhérente
au rivage musical orchestral tempéré et
mordu de l'enfoncement du jeu musical
sous-jacent sortie des poussées hurlements
cris invertébrés du corps ahurissant grave
compromis de l'éclairage ténu des coeurs
transposés transfigurés sous le regard vrai
musical et composé des tintements posés
comme site stase strate de la violation du
régime temporel ouverture du chant long
ivresse hermétique qui fend l'air intangible
ordre du port de chair habit hardi harangué
sourd silence de la démesure orchestrale
entrecoupée des nuits éplorées des sourdes
évocations polymorphes éplorées démesure
qui monte jusqu'aux coeurs cavité du vide
qui est entrée de la chair dans une musique
franchissement du dire poussé par l'ombre
rayonnante l'ondulation possession vitale.

Double incrustation dans l'asthénie du dire
transparent translucide traversée musicale
rentrée des corps en nuits enfantées étrange
tourment du coeur qui bat sourde effraction
éplorée des enfants entrés en gutturales clés
de la possession infernale du chant sorti tiré
ici bas vocal quand l'orchestral vaquant tire
du jeu sa durée envoûtement intempestif de
l'irrationalité des voix transversalement au
corps d'écriture musicale au temps recours
à face d'immortalité face fastidieuse de la
lourde pression pourrissement verbal entré
dans le son qui monte et redescend à même
l'inflexion phénoménale de la transverbale
irruption de la voix courte mais éruptive
lâchée pour entonner l'air le rendre spatial
l'orchestre est moins perçu moins audible
c'est un fond que cette voix rétractée va vite
remplir va vite entourer l'instrumentation
la tenir comme arc-boutée sur un régime
de transmission des pouvoirs échange sur
quel silence quel contre-point réforme du
dire ponctué avant et sans vision après de la
lecture autre que celle respirée ponctuation
insaisissable du matériau sonore du souffle
qui finit par soulever dresser la vivante voix
du fond infini de la mort de la nuit des lâches.

Thierry Texedre, septembre 2008.

vendredi 15 août 2008

La créature temps






















Transpiration du recours aux
choses de cette chasse aux
errances où le regard hagard
saute transmué en lignes en
courbes modulations posées
sur l'esprit de liberté retiré
rouge de peur d'être nu de
la traversée pêle-mêle de
la fonction charismatique
qui craint l'être père même
le corps souterrain stationné
au plus profond de la hantise
verbale verticale vieille veine
de la plus inorganique lueur
de la plus improbable fiction
la fixation du sol sous l'être
fonction qui mène là-haut
où le vide s'installe se nomme
se fond dans une couleur ocre
d'y voir du noir matière chair
quelle musique qui monte qui
fractionne qui tente une sortie
lente agonie d'une tempête
sous la transition du son suite
aventureuse sortie du son
suite ténue pour voir du voir
de la vie créature ondulatoire
créée par la vue tombée sous
les coups du musical frottement
qui enfle qui tape tente l'oeuvre
ouverture du son contre l'objet
clos aventuré arrivé dans la
masse informe sans rappel et
sans suite une mise au tombeau
du dire qui n'en dit plus assez
pour choir voir seule une ligne
de parole indistincte se dresse
pour donner à voir une liquide
corpulence évaporation de
la dérive de la locomotion de
l'asens de l'aspérité sensitive
l'astre se voit on voit le temps
qui s 'étire se distord et s'éteint .

Thierry Texedre, le 15 août 2008

samedi 2 août 2008

3 Hymnes autour du corps

Contracter
constituer
converser
contribuer
concilier
réouverture du
seuil de la vraie
écoute du fond
d'une certaine
musique faite
pour n'être jamais
écoutée mais bien
pour tenter alors
de trouver l'âme
vive vite vérifiée.


Traverser
transcrire
transpirer
terminer
terrifier
cet acte avide
de terroriser
l'engourdissement
des gènes générés
grande preuve de
l'incessante peur
qui monte de ce fond
improbable du corps
déprimé mais qui jouit
qui enveloppe son sang.


Façonner
frictionner
fertiliser
fortifier
fabriquer
ce rien qui pousse
et monte le long
du corps placé
comme si sa force
devait pousser
un peu du dedans
et frôler en plus
en surface la peau
la laisser tactilement
la surprendre mortelle.

mardi 22 juillet 2008

Le son

collage sur 7 études pour piano de Pascal Dusapin


Ficher le son au coeur
fuir ce martèlement seul
faire dire aux coups ce qui
formera le présent prêt
fastidieuse lenteur qui
fascine l'oreille de l'ordre.

Lentement le son sort
librement de l'air en l'air
lueur encore invisible
lassée de ne pas s'y tenir
limite de la raison sur la
ligne qui ouvre à l'affaire.

Ivresse du corps d'audition
irascible impression d'un
irritable livre ouvert à la page
interdite pour quelque temps
infernale mutation du son
impossible à entendre avant.

Passer par la pulsation
pour produire du rythme
provoquer du son station
primordiale du saut sur
plus de vol valeur vite
pliée sur un train d'enfer.

Pourtant rien ne laisse voir
partout une irruption du
parcours pulsion primaire
probable inflexion du corps
plus près de sa fin et vite
propulsé de manquer le saut.

Éradiquer le son reste moins
enthousiasmant que sa vie
entrouverte par quoi il résiste
encore au bruit qui le soulève
erreur du son du bruit masqué
entendu avant ce son sonnet.

Radicalement le son est
roué de coups par le bruit
rendu permanent ici même
rare est le son qui semble
rayonner partout pourtant
rougeoyant au corps chaud.

Thierry Texedre juillet 2008

dimanche 20 juillet 2008

La gravité du Temps




Ascèse n°1 2006 Fabienne Verdier




La gravité du Temps

Triptyque/3

Le Temps est plus important qu'il n'y paraît ou
ce qui force le temps c'est l'homme être parlant
le temps est hors de portée de l'homme mais
aussi il le traverse c'est le temps de la conscience
que les religions ont imperturbablement vissé
dans nos esprits par une structuration qui encore
aujourd'hui rend compte de ses effets non pas
pour une cause destructrice ou déviationnistes
application dans certains courants terroristes en
ce début de XXIe siècle mais aura permis une autre
voie plus matérialiste celle-là par laquelle l'image
culturelle se décentrera perdra son centre au
profit d'un élargissement législatif une vision
périphérique où l'étendue n'est plus idéelle mais
idéale révolution Copernicienne révolution aussi
dans les Arts qui vont se libérer du joug de l'église
et aller voir où les sciences ouvrent parallèlement
au monothéisme une voie plus temporelle que
spatiale et c'est là l'erreur cette scission programme
annoncé d'une dérive d'avoir diviser le temps pour
mieux y voir son corps celui de la jouissance en
représentation pas ce corps carné compressé coupé
divisé mi-tête mi-chair sans cesse prêt à prendre le
temps pour l'espace qui lui n'est pas encore un choix
de société pour preuve la reproduction effrénée que
nous vivons reproduction d'objets représentation
au lieu de sens du sens de [l'espace /Autre /espèce]
pour lequel l'homme semble passer outre poussé
par une suffisance qui le porte à préférer plutôt que
de vivre extérieur à son ego son moi irréalité de ce
monde secoué par le mouvement substrat inventé
pour inonder les corps d'un pouvoir incommensurable
d'altérité mentale jamais atteint à ce jour et faire croire
à un heureux futur que la maîtrise humaine n'a de
cesse de faire croire encore addiction drogue douce
ce qui est relayé ici c'est d'être dans un temps et non
un espace on s'en doute ce qui est caractéristique à
chaque époque dans une nouvelle déraison inventée
d'une histoire exhortée par l'arrivée de la consumation/
consommation portées à l'écran de la temporalité
compressée autre illumination autre illusion qu'aucun
texte de loi ne veut mettre en suspens faire du futur
semble aujourd'hui de moins en moins probable contre
vents et marrées pourtant la subjectivité résiste et se
met en avant dans son rôle de pensant travail sur ce
qu'est l'espace hors du temps l'horloge interne du
vivant n'ayant que peu à voir avec le temps divisé que
nous connaissons la vie n'est pas une abstraction mais
c'est par une abstraction du temps que la peinture
par sauts successifs va ouvrir ce champs impossible
à saisir qu'est celui de l'espace pas architectonique pas
architectural pas en volume objet minimaliste mais
regardez bien ce que la peinture est entrain de livrer
l'ouvert/fermé du Texte/Loi où s'engouffre l'espace
qui annule le temps dans sa conception socialisante
le temps a été divisé alors qu'il aurait dû être mis enfin
en espace pour clore en dernière instance l'intelligence.

collage 3 sur The Canyon de Philip Glass
Thierry Texedre Juillet 2008

vendredi 18 juillet 2008

Terre neuve





A bigger Grand Canyon 207x744,2cm 1998 David Hockney

Sous un ciel clair et tendre
l'irréalité se fait plus ferme
formation de nuages au loin
dans le milieu du jour la joue
semble être tendue comme
pour s'élancer contre ce qui
la claque l'interdit divinement
de l'apostrophe de l'interdit
de ne rien répéter que la soif
d'amour amour du dire pour
qu'une impression vienne se
calquer sous l'oeil là où naît
la forme infernale de l'image
imaginaire d'un espace chargé
d'amour de l'amour du voyage
dans les grands canyons de la
traversée du nouveau monde
sous un ciel plombé par les
ondes du sable chaud et de la
vision sans eau du sol rouge
qui court le long des grandes
sinuosités des vestiges qu'une
terre arrogante va interdire va
rendre rayonnantes tellement
la vie semble encore impossible
humanité à l'aube transgression
de sa civilisation sur les traces
de l'animal encore chassé aux
plus illustres heures de notre
contemplation ici maintenant
au plus près de cette ère viscère
inconsistante de la société du
temps plus que celle de l'espace
contre un dire jouisseur d'un
autre sexe par quoi on pense.

Collage sur The Canyon de Philip Glass
Juillet 2008
Thierry Texedre

dimanche 13 juillet 2008

D'une lamentation à une résurrection




















la Résurrection du Christ 1634-39 Rembrandt



Lamentation lente de la division
du dire qui rend l'âme à la liquidité
autisme de la parole qui fond sous
le soleil liaison au corps absorbé de
l'homme humanité de la conscience
livrée au pire la féminité la réalité
de cette insipide rhétorique du pan
privé obligé de regarder obliquement
sentant l'aire de la parole se liquéfier
l'absoudre pour une éternité impossible
à rêver il y a eu comme une pression
devant un devenir ivre de grandeur
malgré l'homme à ses dépends ou si
on veut dans l'introspection probable
de l'inconscient qui va rivaliser avec
l'animalité plus générale et encore
à découvrir à tenter ce qui revient au
volume voir n'est pas une affaire liée
à l'apprentissage ni à la culture mais
c'est bien une histoire de la disparition
de sa surface découverte par l'abstraction
en peinture voir est une surface pas un
volume tel que un peut se diviser en deux
ce vol intempestif du dire doit aussi se
diviser pour découvrir son volume sa
césure est ce qui marque et manque à
l'homme pour se sauver de l'incalculable
erreur qu'il prend pour le vrai et qu'il
atomise de trop dire et de dire dans la
dépense autre erreur majeure de la seule
civilisation dont nous avons dépendu
celle du monothéisme qui tend à son
autre face une ouverture celle diptyque
quelque chose qui a à voir avec son
raisonnement et l'image la résurrection.

Thierry Texedre Juillet 2008

dimanche 22 juin 2008

la vainaissance

" Le cri de la naissance est un
dérapage, celui du démon qui
inaugure une fête galante, une
lumière blanche vient tourner
autour pour l'ennivrer, le posséder,
pour l'enlever et l'élever, le
soustraire aux codes humiliants
de la vie, de la visitation."

interdit l'amour

Sur quoi l'amour
vois comme tout
tourne
autour de nous
et ton visage radieux
irradie
toute mon âme
et mon corps se penche
sur toi
pour lever nos ombres
les doutes
les peurs
les pleurs
seuls sortent
tellement mon coeur
entre sans voix
ni lieu
que celui de ta chair
douce amer
folie que cela
en pire peut-être
sans prise certainement
sous le voile
d'une infinie tendresse
quand les ténèbres
s'envolent
et s'enroulent
pour s'ouvrir à la paix
entre tes seins
contre tes reins
entre tes jambes
pour intriguer le temps
le disputer
à tes courbes
et embrasser ta faim
d'un amour sans fin
avec celui
qui forme l'union
insondable de l'un
contre ce rien rouage
ensemencé
grande porte des sens
grande affaire que
nos vies
toute la vie
l'éternité
s'en remet au glissement
sensuel de l'apparition
du corps plein
d'effraction
du corps cavité
du corps paroles
anonymat du frottement
intempestif
dans l'affection
un temps saint
station de l'acte
acté et volé
au temps
du grand choc de
nos deux corps
enlacés
comblés et convertis.

samedi 21 juin 2008

on danse













Danseuse à la barre 1900 Edgar Degas



Du bloc pensée au pire sens
du jet d'encre qui va tomber
sous le coup d'arrêt du désir
se livre une guerre celle de
la lisière du terrain vidé et violé
de l'image entendue comme
sens sans futur ni lois ni droit
autre temporal lobe impression
incessante sur le jet rougeâtre
qui sort quand on le presse
oiseau de mauvaise augure
que cet hominidé décidé à
statuer sur son sort et celui
de la chair sa jouissance idée
des charniers passés chasse
de la socialité du pensant futur
en attendant qu'on soit plus et
qu'on pense moins il y a les mots
un moment où l'irréversibilité
va jouer en faveur du moins
cause de cet inconscient inventé
pour prendre la place du rêve et
remettre en cause la psychanalyse
via l'image insoutenable travail
de sape de la vitesse pas celle
de la lumière qui opère une
surdité de l'image mais celle
qui a soulevé tout le XIXe siècle
pour libérer les masses de joug
des croyantes oppressions et
pour tenter une approche subjective
mentale sur quoi ça se passera
collectivement quel leurre que cette
bifurcation soudaine qui essouffle
le rythme et le coupe ce souffle
ce monstre apparaît comme d'une
sortie du manque de son au-delà
d'une moindre mort des corps
engloutis dans l'anévrisme du
haut découpé des codes immoraux
morceaux de vies sans suite
pour mettre en place la dépense
celle économique elliptique du site
phrastique qui dit en analyse
ce que le nombre passe sous
silence la mort de l'énergie
virale vitesse qu'on dévitalise à
grands pas plus on avance plus on
danse plus on vit plus on reproduit.

Thierry Texedre

samedi 14 juin 2008

à nu




















cliché d'Ava Brodsky de Gouttes


Transpiration, sous quelle transaction
réagit-elle? Sous une seule et unique
fonction, celle de la respiration par tous
les pores, efforts sous le poids de la
relation intérieure à la mort; celle de la
chair. Quel calme tempéré sur cette
tempête recouverte, pour quelle âme
infamie ouverte au bord de l'écriture:
érotisme à venir. Le poids des corps va
moins peser à mesure qu'une économie
va s'installer: celle de la vie. La vie rend
compte de la naissance d'une mort libre,
d'une liberté que l'érotique prive de voir.
La respiration est la mise à nu du corps
plein d'une effraction: celle du voile qui
tombe sur l'économie érotique: le désir.

Thierry Texedre

lundi 12 mai 2008

l'oeil


















"le Paradis de Dante, série 4, Empyrée" Micheline Lo



"De l' inspiration, quand la chair en un clin d'oeil
vient faire taire l'effroi au fond du trou, et la voix
monte avec dans un coin l'instinct, la tête baissée."

jeudi 8 mai 2008

l'apocalypse 1




















Moïse et le buisson ardent XIVe s. Haggadah dorée



Libre cours des choses allant chase
choix charrié au plus haut fait de cette
altérité humaine de la chaîne parlante
aidant sur le terrain fertile imaginé du
temps clos ici bas enfin le futur revient
comme l'a été celui d'avant l'un l'union
cause la castration cause du commun
mieux le véritable intérieur reste l'âme - du nombre
indice de ce qui va dépiter toute cette
raison et lui donner d'autres priorités - ce qui revient au présent
c'est là le coeur même et l'âme vraie - dire
qui est et du quoi de quel objet substrat
l'humain se souvient -il de cette image - à rebours
ce qui tombe sous le poids de l'ivresse
du savoir qui éclate de moins envahir - la langue
contre de la vulgarité de la circulaire
langue mais aussi de la linéaire langue - morte
contre une croisée des temps introduits
contre de la langue indécidable celle
qui est une sortie du registre de la lecture
intellection pour comprimer ce corps - continent
d'une pluralité des voix et des plaintes - de la fin des temps
crépusculaires changement comme ce
qui est somatisé tombe sous les coups
d'une musique comme symptôme car
nous voici dans un flottement musical
où les repères défilent ficelés feux fous
forçage fracassant d'une nuée d'anges
onde porteuse naissance nativité nausée
perte des repères sens retournés chair
de la césité comme fermeture de pouvoir - en moins
la parole qui s'éteint telle la flamme vie
champs dévasté de l'humanité agonie
mensonge de la voix cri ponctuée par le
feu intérieur montant paysage sombre
libéré des lois théologiques voies louant
l'accès au centre plutôt physique gènes
matière chair jouissance intériorité plutôt - l'extériorité
la vision horrifique et véridique du présent
contre la vision imaginaire autre paradis - de la quintessence.


vendredi 2 mai 2008

l'âme sens












Sei Shônagon par Otsuka



collage sur le Requiem de Rey Eisen


La représentation temporelle et sensible
contre de la représentation symbolique
question de devenir passage après d'une
désolation via un temps entre nostalgie
et mélancolie contraste qui va marquer
une lumière un point nodale à partir duquel
tout devient possible et la symbolisation
après-coup peut alors entrer par la grande
porte du devenir pas de l'enfer mais de la
mémoire qui se remodèle et du rythme qui
relaye la répétition du jeu du dernier degré
de la décomposition un degré qui n'est pas
le degré zéro de l'écriture mais bien celui
de l'imaginaire qui s'inscrit dans un autre
espace les sens dans un espace couvert
que l'hébétude nomme ultérieurement soit
de mettre en place une autre progression
celle du symbolique dans un retournement
un refoulement du jeu social en cours pour
faire sauter le verrou du discours commun
voir de la représentation si encrée dans
cette postmodernité la désolation n'est-elle
pas un leurre celui d'une belle infamie qui
rend la mort plus douce sinon qu'en est-il
de la résurrection d'une création qui sort
d'une naissance sans dessus dessous et
d'un autre dire plus incertain plus improbable
que le précédent d'un devenir qui prend en
écharpe l'espace restreint de la musique
qui emplit la cavité boite crânienne plus
sourde à cet appel qu'à celui du délire un
délire est ce qui représente symboliquement
et un sujet est ce qui perd son délire en le
doublant d'un autre délire transversale et
mélancolique plus près d'une mort que de
la naissance d'une temporalité sensible qui
renaît du site phrastique naissance d'une
mortelle addiction rite du signifiant changeant
signe dentelle coupé ouvert l'âme intervient
et va s'étendre d'un deuil au champs de
l'ivresse qui passe par la sensibilité du temps
de la plainte retournement de la pulsion de
mort sur un coup d'arrêt celui de la fin des
temps des temps de la vraisemblance vérité
du cri chanté ici tout près de cette divine âme
sensible et induite d'un jour qui se lève des
plus grands songes vocaux de la plus
intestine et mortifère des lois chapitre qui va
commencer chasse des sourdes écoutes.



Thierry Texedre

lundi 14 avril 2008

Le soleil pourri













Bleu II, 1961 Juan Miro 3,49 x 2,68 m



collage sur "petals (1988 ) de Kaija Saariaho


Rive rivée sous le toit trait
du corps rayé enfoncé suturé
souscription du dire divisé
rouge rizière où pousse le lit
de quelque nourriture fade sous
le soleil pourri par l'ancien
testament du seuil couleur
croisée des dieux aux lectures
textes interdits textes illisibles
fin du socle nom division de
la terreur nocturne du dire
qui effraie les plus réceptifs
jeunes appuyés sur la mère telle
une sainte à la tétée têtue nue
nudité du corps reproduction
du corps asséné par la chaude
sexuée cette irrecevable tempête
temps du jeu jouissance occulte
rêve diurne pour nager dans
l'élévation du trait dessin
dessiné sur le sol terreux très
en deçà de la direction diction
sous les traits de l'astre élevé
de sa chaude réverbération
dans l'eau inondée du sang
menstrues coulées colorées de
l'astre encore chaud pour un coeur
indistinct tant qu'une parole
parcourt les ondes d'un corps ténu
porteur de l'astre sous le ciel bleu.


Thierry Texedre

samedi 12 avril 2008

symétrie













triptyque 1966 Mark Rothko
"peindre à la fois le fini et l'infini"

collage sur Oi Kuu (1990) pour clarinette
basse et violoncelle de Kaija Saariaho


La peinture dure et chasse
l'accès au dire pour le refaire
le faire sauter et aussi l'interdire
que ce Dieu opuscule rivé use
ce dire pour enfreindre la vision
mentalement la retrouver faire
trembler l'indice qui soulève
des monts et des rivières lieux
du liquide et du solide sourds
l'écoute se fait entendre des mots
supposés quelle interprétation
et raisonnement avant le nombre
avant la lettre après la peinture
ressaisissement des sons orbites
longeant le cours de la rivière
ronflement du vent dans l'oreille
intériorité maligne liberté du
traitement du corps qui souffre
souffle de voir créer et appeler
se faire sauter la tête dans le futur
se redresser au passé verticalité
du corps qui gronde devant le
saut de l'animal symétrique pour
sordide qu'il soit souffrant en
entrant en confession pour passer
du sol au ciel perspective effacée
la peinture dure et chasse.

"Si l'art prouve quelque chose, c'est bien
le seul pouvoir d'occultation du dire qui
passe par l'ouverture à cette chose: la vérité."

Thierry Texedre le 12 avril 2008

mardi 26 février 2008

imprudence




















photographie de Mâelle Anne



Infestation du lieu du pourtour
de ce qu'un mâle va toucher
pour enflammer tout autour de
ce rire rite rondeur de la mère
maternité martellement du lait
sous le couvert de sa tétée tant
désirée omniprésente frange de
ce court extrait du récit perdu
du recours au sein de la sainte
révélation sous les plis du corps
matière irréelle du temps tendu
du temps pressé de la nourriture
étalée au grand jour et au cul
de la chair charriée aussi saoule
que de boire le lait pulsion pis
encore veine perdue dans ce
chantier celui d'un chant entré
entendu pour que ce corps bénis
soit celui de la nourriture terrestre
passage entre une féminité et le
coeur annonciation de la venue
vérité en son sein de la passion
selon cette imprudence l'ivresse
du démon devant sa terreur sa
résistance au cours des choses à
la tentation d'élucider le mystère
de la nativité oraison d'un corps à
venir d'une corporéité qui sonde
la terrifiante effluve des charniers
qui vont revivre être revisité au
moment où le tremblement se fait
entendre se saisir de l'enfantement
infestation de l'être qui va naître
aussi de ne pas pouvoir traduire
de ne pas encore livrer toute son
hystérie devant un autre ordre une
autre lecture d'autres Lois ouvertes
à cette humanité qui boit le lait
jusqu'à la lie jusqu'à moins d'espace
de l'espace qu'un temps manque à
rediriger les lectures en musiques.

Thierry Texedre

lundi 21 janvier 2008

L'adoration de l'enfant





















La Sainte Famille vers 1507 Raphaël

Un texte écrit sans ponctuation, qui va se former
comme un récit, implosé et coupé du monde de
l'imaginaire, quand il fait un retour sur l'inconscient.
Dictée stéréotypée, mais aussi collages de différentes
phases d'une subjectivité. Errance entre l'extériorité,
la peur, et les réflexes innés venus du somatique, ce
qui relève de l'intériorité.


L'enfant et sa mère vont dans un sens celui
que la mère détient conforme à une habitude
hebdomadaire celle du va et vient du domicile
à l'extérieur de l'extérieur au marché devant un
étalage le désir de l'enfant s'éveille soudain à
la vue de l'objet plaisant peut-être est-ce de la
nourriture ou des vêtements alignés sur des
présentoirs que va naître le dénouement qui s'
en suit offrant au passage devant ces étalages
une curiosité par ses couleurs et provoque chez
l'enfant comme une impression de dépendance
à la reproduction à la répétition du niveau de
socialité la mère peut lui refuser ce changement
de position en repassant en remontant le cours
des choses le cours du sens le refus du sujet
devant cette attitude provoque chez lui une
surenchère au niveau émotionnel sur le registre
du pulsionnel et du fonctionnement de sa mémoire
de son état de refus de compulsion ici c'est une
simulation du principe de réalité pour conforter le
lieu de toute vérité par l'inconscient en jeu en tant
que prise de position de l'enfant dans un temps
qui est un temps court en une autre temporalité
il y aurait eu ce que l'on nomme un blocage et
le fait éducatif porteur de négation pour la formation
de l'identité nous nommerons cela (les pleurs de
l'enfant face au refus prolongé de sa mère à céder
devant l'envie qu'il a de l'objet du désir) comme
faisant partie du réseau de fonctionnement de la
limite du corps social l'enfant comprend le refus de
la mère et pourtant il insiste continûment vu que
le sens est biface et dans l'infinité de son dilemme
l'analyse de l'adulte produit son avenir dans un
retour du pulsionnel sous l'aspect sous l'impact de
la simulation tant par l'image que par la scription
c'est l'inconscient qui fait retour dans une remontée
au pulsionnel au réel au corps action mais surtout
dans ce que l'étrangeté a pour effet de provoquer la
découverte du pulsionnel (soudain la mère cède le
sens perdu est retrouvé mais pas dans sa quiétude
c'est ouvert de sa doublure que le sens opère la
communication n'est pas close la réalité créée par
l'information est rompue par une figure celle de la
famille figure qui change le registre de ce qu'on
nomme aujourd'hui le sujet parlant pour une
simulation un simulacre du pulsionnel dans l'écriture
en retour l'enfant aura l'objet de son désir alors qu'il
pleure encore quelques instants après l'annonciation
le retour au signifiant c'est l'inconscient qui fait
fonction de butée de retenue quand l'enfant fait
l'apprentissage de ses sens au même moment mais
c'est le retour de l'inconscient dans l'énonciation
sous la forme de la pulsion de simulation un retour
du sujet de la langue dans une retombée de la
peinture ou grain de la picturalité qui bouge l'enfant
le fait agir intentionnellement dans l'image registre
que la mère porte c'est dans l'instant du retour à la
cessation des pleurs que l'enfant maîtrise la socialité
dans un état de sociabilité le jeu du pulsionnel
réalise son double dans l'anamorphose dans la
lecture de son vréel la vie est plus indifférente que
la mort.

Thierry Texedre, le 21 janvier 2008.

vendredi 11 janvier 2008

Un temps parlé






















Le temps dévoilant la vérité 1615-20 Charles Dauphin 142x108 cm

"L'allégorie semble vouloir dire que l'écoulement
du temps est nécessaire à la manifestation de la
Vérité. La Vérité est drapée de bleu, le Temps est
vêtu de rouge vif."

Un temps parlé 2

Les interférences ou les interactions des projets
d'expressions écrites vont dans le sens, ou vers
un appauvrissement du site scriptural, au profit
d'une oralité éduquée et dépendante du seuil
de l'écriture prédicative. Notons que cette
recherche d'une écriture dont la communicabilité
reste à démontrer, est asociale, ne va pas sans
sombrer dans une reconnaissance formelle, et
dont les rythmes qui la génère donnent le pouvoir
d'un temps entre la représentation et le sujet de
cette reconnaissance. Le sujet est donc une
individualité commune à chaque être parlant sexué,
c'est-à dire masculin/ féminin, singulier/ pluriel.
Nous sommes loin de l'humanité pensante, ou des
masses populaires des idéologies globalisantes
calquées sur le code religieux. Les bases sociales
et culturelles ne sont pas que transversales aux
rythmes des corps pensants. Il y a aussi comme
une verticalité qui opère un retour sur la subjectivité.
Des disciplines comme le structuralisme et la
psychanalyse vont débloquer le sens que
l'inconscient découvre: l'avortement de tout dire
sans un continuum dans l'infinité pensante de toute
subjectivité. L'écriture risque en retour de perdre sa
Loi, le nom n'y suffisant plus à recouvrir une Nativité
par une autre à ne plus y voir que l'objet qui perdure,
et pas sa jouissance. D'un développement en dehors
de la langue, parlée, comme productrice de sens
labial, d'une lecture oblitérée. Pour sortir la respiration,
ce corps perdu récitera syntaxiquement, dans une
écriture virtuelle, pour mettre en forme un sujet ouvert/
fermé et pris depuis un délire pour dans un autre délire
re-présenter. Là, l'Image-auditive va pouvoir jouer un
rôle dans la structuration commune/unitaire de tout
corps pensant. Ce qui va en découdre avec l'Être qui
fait surface en retour. Une représentation diachronique
comme au cinéma, ou synchronique comme dans un
tableau: pas de représentation dans le Vréel, c'est-à dire
le vivant qui hoquette, action qui acte, qui secoue
quelque peu. Tout cela pour dire que nous devons
produire une littéralité dans l'écriture, qui fasse loi, par
un travail du pulsionnel et de l'inconscient, de l'unique
et du commun, qui engendrent mémoire et social,
dépense et loi, harmonie et abjection dans l'étrangeté
du mouvement ; dans le Vide de l'Univers.




mardi 8 janvier 2008

Un temps parlé






















D'Edgard Varèse (1883-1965), la première oeuvre
hybride pour bande magnétique et orchestre,
"Déserts" est jouée en création mondiale au théâtre
des Champs Elysées le 2 déc. 1954 sous la
direction d'Hermann Scherchen. Varèse a inventé la
musique contemporaine, il fut un grand visionnaire.


Un temps parlé I

Comment sortir de cette production de
thèmes, de sujets aussi variés soient-ils,
comment résoudre cette énigme qui veut
que chaque fois qu'il est abordé, un
événement peut devenir très vite un réflexe
et une mode, une approche qui nourrit les
illusions des pratiques économiques dans
le Tout Social, sans en évaluer pour l'heure
ce qui sera l'Histoire, le Mythe ou l'Idéologie
ainsi transmissibles. Si ce n'est par l'écoute
de ce que l'oeil vous donne à voir par sa
transsubstantiation. Il n'y a pas de paradoxe
entre ce que l'oeil vous fait voir et ce que
l'oreille vous permet d'entendre. Car de l'un
à l'autre il y a cette transformation qui passe
par l'Esprit rivé à son pensant (un corps), pour
dans ce passage de l'un à l'autre venir rendre
intelligible toute nouvelle image, mais parce
qu'il y a langage, du parlé visionné donc
écouté du son qu'un Esprit est d'Etre pensant.
Sans ce son pas de pensant. L'Esprit ne peut
avoir lieu sans son lien à la parole, mais ce
lieu n'est pas l'espace restreint du temps court.
Entendre n'est pas écouter mais définira plus
en amont ce que l'inconscient va trouver comme
ramassé: le sens, qu'un signe va rencontrer dans
ce temps court. Si un signe c'est ce qui se répète,
c'est par cette même répétition que le son,
l'écoute va produire de la loi: la parole liée au
Verbe livré en cela au langage du temps court.
Le Verbe fait Loi n'est pas légitimé par un temps
court, mais par le temps long, celui de l'Eternité.
Le dualisme des deux temps est absolu et le
discours n'est pas celui du temps long. L'Esprit
seul peut transmuer le passage d'un chant à une
loi et d'une loi à un temps long. Un texte qui est
un temps long est double par la connaissance
qu'il peut donner au Sujet pensant. Cette
connaissance passe par la lecture de la Matière
qui est la chair de ce corps pensant. Ce sujet
pensant contient en ces termes l'âme, l'essence
vitale, le Plein qui se déverse dans le sang
transfiguré par Jésus Christ comme d'une
visitation de l'Esprit par tout pensant trinitaire.
Mais en passant par l'écoute, la voix la voie réelle
s'il faut parvenir à ce que l'écoute devienne la
première des deux perceptions (la vue , l'ouïe).
Cela devient une "vue" sur l'engendrement de
l'écriture, de la cursivité de l'écriture linéaire, et
par là même, une importance à la lecture
transversale des énoncés, ainsi "noircis" dans leur
chute; et l'éclatement des lettres en surfaces
apposées les unes près des autres pour faire texte.

samedi 5 janvier 2008

Dominique Lièvre






















Dominique Lièvre et Jean-Louis Agobet
Deux concerts donnés à l'Opéra-théâtre d'Avignon le 28 juin 2007

Dominique Lièvre:
OBSIDIENNE pour cor, trompette, trombonne et orchestre,
en création mondiale.


Jean-Louis Agobet:
CONCERT SCORREVOLE pour cor et orchestre,
en création mondiale.