vendredi 18 juin 2021

Un parc extraordinaire

 

















Un parc extraordinaire



D'une peinture qui ne serait ni abstraite ni figurative, voilà bien une vulnérabilité mentale dont on sait maintenant que figure et médium sont ce qui fait la densité picturale pour un monde recréé, un monde où matière et imaginaire sont les tenants et les aboutissants d'une peinture sans fin ni début. Au début était le verbe, d'une vulnérabilité de la parole face au paysage qu'il soit imaginaire ou tangible, vraisemblable ou réel. Ici, on entre en concession. Une lutte a lieu. Un pouvoir s’esclaffe. Et pourtant, point de parole à ce sujet. La peinture parle d'elle-même, on s'en doute, notre discours n'a de cesse d'interroger ces mondes sans fin compromis avec l'irréel. De grandes lumières s'adonnent avec majesté au risque des profondeurs, au danger de l'inconnaissable vertigineux. La peinture s'écoute aussi dans l'organique effusion de l’œil éclatant, de l’œil effaré devant l'huile qui brille. Ce qui s'invente chez Élisabeth Sandillon, c'est une lutte contre les démons insupportés de l'existence qui montre ces monstruosités comme des merveilles à la lisière du concret, là où notre imaginaire reconnaît ce quelque chose d'extérieur, en songe, loin du sommeil sombre de la vie commune. Nous en sortons émus de nous reconnaître, dans cette introspection soudaine, la visite d'un parc extraordinaire.





Thierry Texedre, le 17 juin 2021.


peintures de Élisabeth Sandillon (1962-)

artiste peintre française

vit et travaille à Cercy-la-Tour