jeudi 21 juillet 2016

L'auréole à l'orée de l'aurore



Course inopinée
le nez raccourci
à compter par ici
et par là le robinet
ouvert pour finir
par noyer le pire
l'énormité du dé
qui jamais n'abolira
l'apparition du verbe
décousu et sans rime.



Thierry Texedre, le 21 juillet 2016.






mercredi 20 juillet 2016

D'aucune rive

 Quelles turgescences s'imposent au règne racorni de l'indigne refrain du fantasmatique corps d'écriture étriqué enquillé ankylosé et enkysté dans les racines du chaos sinon la plaie qui frôle la jouissance divine de la peau arrachée à l'entre-jambe macabre de la reproduction le temps s'efface fuyant et impropre à fumer un joint violé par la gangrène du bec poussif d'une expulsion de la pensée risible en gloussant tout autour de la voix qui crie ulcérée par l'impossible sortie de ces mots trop découpés en saucissonnage et le cut-up de ces monstruosités la congélation en phrases apocalyptiques et irrespirables phrases hachées par la décomposition de cette chair sur l'individu illusoire qui dort pour ne plus entendre chanter les graves régurgitations des pensées passant à l'essorage plus vite à sec aspect de la face penchée sur les pieds du corps redressé avant l'enterrement la mise en boite la programmation pour faire disparaître par un court-circuit d'excrémentielles paroles le dire immonde qui tue le monde avant que celui-ci n'entre dans l'hypothétique éternité du néant numismatique.





                       Thierry Texedre, le 20 juillet 2016.












dimanche 17 juillet 2016

Concertation





Concertation

Par quelle force
indécelable le corps
prend en charge
ce tempo nauséeux
qui gouverne la pensée
pour la décider à faire
face à cette perte d'énergie
qui explose depuis
la mémoire et l'espace
musculaire d'un corps
ce manque de décision
cette mémoire arc-boutée
sur un vide qui s'étire
et s'agrandit jusqu'à
ce que la matière cérébrale
retourne à l'origine
de cette glorieuse découverte
qui monte et montre
au nouveau-né qu'un
temps va apparaître mêlé
d'apprentissages ou
de constructions encodées
pour lier au social
l'esprit animé d'un partage
socle inusité nouveau monde
qui s'éveille à la reconnaissance
origine qui prend forme
dans un corps relégué
à l'expulsion la cessation
l'extinction pour finir
par ce moins qui tient
tout le corps dans sa
tyrannique exterritorialité
lueur de l'étreinte
avec la mort qui nous
initie au risque du rien
le néant l'égaliseur
du temps dépecé
qui avale par anticipation
signe qui nous convie à la vie
par cette mémoire
qui souffre du mal de vivre
au déferlement infectieux
l'infestation qui noue
l'esprit au corps
juste où commence
l'inséparable perdition
de la mémoire au corps.


Thierry Texedre, le 17 juillet 2016.








Michel Hénocq dessin








samedi 16 juillet 2016

Plein comme un corps trop nu




Plein comme un corps trop nu

Plein en ce début de journée dans l'ombre d'une ruelle aux murs rapprochés et trop hauts pour laisser passer les rayons du soleil il se réveille presque impuissant à se lever tant des relents nauséabonds lui montent à la tête les yeux mi-clos restent encore collés aux paupières le temps de faire surface il est encore dégoûté par la soirée si bien arrosée avec les potes mais la tête tape comme gorgée aussi des alcools vidés la veille il se souvient un peu de cette superbe rencontre avec une blonde un peu dans le ton du spectacle offert à l'endroit en cette fin d'année scolaire et l'examen fêté aïe quelle torture que ces mélanges cocktails et alcools forts tout ça pour en arriver là mais bon il faut bien s'amuser pourquoi pas se défoncer pour oublier le train train de la vie et les soucis hein bon assez juré il faut se lever maintenant il essaye à nouveau de se mettre debout se tenant à une gouttière toute proche les pieds un peu rentrés et les jambes tremblantes il reprend un peu ses esprits avant de se stabiliser à la verticale les bras joints enserrant le tuyau comme pour espérer se sortir d'un mauvais pas il secoue la tête tel un chat au réveil et regarde autour de lui puis sur lui et retient sa respiration comment est-ce possible qu'il soit torse nu et la moitié du buste peint et passé au feutre et un bras aussi avec la main en plus toute noire il se touche d'autres parties mais ne voit pas son visage peint aussi quelle saoulerie c'est pas vrai que je suis imbibé de la sorte ou quoi pour m'être mis dans un tel état vers midi les rayons du soleil entrent dans la chambre à travers les rideaux tirés et il se réveille se frotte les yeux puis soulève la couette d'un mouvement brusque et regarde attentivement tout son corps nu le touche longuement et se retourne vers la glace au dessus du lit pour se regarder avide de comprendre l'histoire et là rien la peau est lisse et sans la moindre tache avait-il seulement rêvé ?



Thierry Texedre, le 16 juillet 2016.






    

mercredi 13 juillet 2016

La mort Polichinelle




La mort Polichinelle

Quatre à quatre les marches
sont descendues et remontées
par le temps pressé et dépressif
partout se montrent les langues
dédiées ou déliées autour du vol
inconnaissable de la terreur
qui manie l'ordre et l'indifférence
recluses les paroles se terrent
tant et tant de fois qu'un écrit
le demande pour démanteler
un lieu du social soulevé par
le lien inapproprié de la vie
à l'image qui se réverbère dans
l'illusion de la lumière qui luit
pour insuffler au corps un délire
d'exister l'existence de l'immortalité
de la terrifiante inexactitude de l'âme
qui vrombit en sourdine rayonnante
et immatérielle au cœur de l'être
ulcéré par la mort celle Polichinelle
d'un secret qui court partout
et surtout là où l'extrémité de la vie
vire au cauchemar l'être se masque
la face pour mieux faire croire
au secret devant l'accord social
qui frôle l'indifférence pour avoir
pris en charge l'éternité l'air de rien
que la parole reflète elle parfaitement
depuis le devant et le derrière
voilà fatidique le discours parole
qui enfle et grossit et sourd
se met en chasse d'exorciser
le cours des choses l'aventure
du corps suspendu à l'expulsion
celle de l'histoire de la terre
qui ordonne à une intronisation
avant de dépenser ce que la parole
a invité massacre primaire de
la parole en sens inverse de la vie
vraie qui marque pour passer
et non pour avancer le temps
jusqu'au point de non retour
là où l'on ne perd pas la face
pour en passer de la vie usurpée
dans un ciel glaçant d'indifférence
d'un bleu parfait au noir improvisé
du coin de l’œil n'ignore pas la
langueur de la larme qui touche
au fond dramatique de l'amour
en musique qui peint cette autre face
dans la solitude du désert fatidique
et feutré encore entrain de dire...


Thierry Texedre, le 13 juillet 2016.








dimanche 10 juillet 2016

Avant le mot né






Avertissement
Ceci est une fiction dont on
ne saurait sortir quelques
agrégats liés à la temporalité
du langage via la compréhension
de l'écrit.

Avant le mot né

Agglomérat de cellules porteuses
tendues en arc de cercle comme
pour envoyer de la matière en
état d'apesanteur vers des sites
grammaticaux encore interdits
à l'ordre actuel de la rhétorique
sous une constellation de lettres
irréconciliables et ignorées le temps
se couvre d'évitements et de remise
en forme des mots en chocs et liens
improbables mêlant sens et objets
qui vont se contracter et se couper
de la vue encore inhibée par la seule
mémoire occlusive quand à sa portée
identitaire par un pôle imaginaire
un rôle déterminant le montrant
du point de vue de l'étirement
du temps en sections liées à l'objet
inventé qu'un lien peut objectiver
l'antimatière se manifeste projection
d'une excitation du niveau rétinien
pour innerver les neurones cervicaux
et influer sur l'image qui commence
à se manifester intraduisible en mots
ce qui pense montre alors un sens
qui inaugure une multitude de circuits
entrain de passer de la matière à l'idée
idée qui interdit encore au corps d'écrire
sa pensée en mots le néant semble se
soustraire de l'extinction d'un fragment
intelligible précédent se noue un signe
en un ensemble intriqué dans la mémoire
pour commencer un recouvrement
une temporalité nouvelle onomatopées
d'une sortie en voix avant le mot né.


Thierry Texedre, le 10 juillet 2016.








vendredi 8 juillet 2016

Âmes étrangères






Âmes étrangères

Déperdition de ces âmes contaminées
par l'ange noir figure tabulaire du bon
retournement de la foi en douleur de l'âme
vilenie qui détermine l'incertaine vérité
d'un délire pris dans cet autre délire
délivrance de ces maux qui grattent
et consument l'immortalité du rêve
encré dans l'astre insupporté par la mémoire
astre de ce déviant caractère qui montre
et jette l'opprobre à l'image vulgate
l'image qui coupe dans l'histoire
d'une peinture monstrueuse de la douleur
âmes du désuet discours encore prêt
à entamer l'irréparable carnage du lien
en cela concrétisé par la parole affect
lien de la vie à l'ouvrage dans l'immensité
qu'un désir n'aura de cesse d'exalter
en jeux interdits depuis la fin insupportable
de l'érotique livré au risque de l'insignifiance
figure image bloquée dans la peinture
qui tient le temps en otage ouvrage né
de la douleur d'intenter au massacre de l'être
présent depuis l'autre rive l'animalité
d'un temps dirigé par celui de la perspective
qu'un drame puise sa chair dans
ce que la musique essaimera durant des siècles
soit dit en passant la parole musique encore
ce que la peinture n'a de cesse d'exclure
de son format la chair insignifiante
qui loupe la mort dans sa recomposition
entrée dans la danse d'une musique
illusion de l'esprit qui souffre de penser
à cause de ce rêve qui explore et implore
l'indiscrète rencontre avec ses mondes oniriques
torchis qui tombe jusqu'au dessous ossature
de l'indistinct de l'offertoire musique
du temps osé de l'os qui claque des dents
entré dans le vent des sons obliques
en joie de l'expiration de la vie depuis celle
de la souffrance excommuniée dans l'étreinte
tension de ces âmes damnées qui parlent
l'incompréhensible détention qui s'offre
à la vie trop obtuse pour être de l'être là
en réalité d'un présent impossible
à montrer et à dépasser là se dépose
la gloire du vivant en un lieu arqué
arque-bouté et prêt à entrer en guerre
avec la prière guerre des mots et sens
depuis l'entrée de la chair en mots
dépense de cette gloire qui vient
inonder la parole femme de ces pleurs
ultimes mort qui entre dans la joie
résurrection des mots qui se risquent
devant l'indicible jouissance
qui tient bon en dansant sur les corps
fantastiques de ces rêves assermentés.






Thierry Texedre, le 8 juillet 2016.











lundi 4 juillet 2016

Suture



Plage inaccessible de la raison
vois ce renflement qui montre
le crépuscule et l'austérité de
l'emberlificoté indécis baissé
prêt à montrer son intime lot
gorgé de ce suc salé ignominie
insulte au sexe brandi hautes
herbes qui ondulent dansent
et couchent l'énergumène cru
bannit sous le soleil drastique
saturne remonte à sa semence
sème la fleure depuis ce palis
surdité du carnage des veaux
qui vocifèrent de long en large
avant l'agonie devant l'autel
stase improvisée de l'extrême
onction d'un dieu intermittent
étrange circulation de la fuite
en avant de ce sang qui plonge
dans la profondeur des veines
incultes tant que la vie tient
le verbe suture fugace étreinte
fantaisie d'un corps somptueux.


Thierry Texedre, le 4 juillet 2016.