vendredi 25 mai 2012

Dehors, l'infini...













Toujours ce risque
essoufflement de
l'erreur
erreur de vivre
de vite tourner
DEHORS
hors de soi
touché au fond du
soi ce cœur incertain
qui vous tient
prison tisons
brûlants
SOIT
en tiraillements
interdits qui perlent
dans l'infini
L'INFINI
du reste du silence
qui monte et se
montre
on croit encore que ce
soi disant braillement
de la voix se dresse
et que croire
NAÎT
nausée
et immortel
l'immortel corps qui
braille tout son être
pour enflammer les
âmes insoumises
et insouciantes
c'est dehors que
naît l'infini
pour augurer la
fin des temps la
toupie du temps
qui s'élève dans les
airs de ces voix
inaudibles
l'infini est
APOSTROPHÉ. 



Thierry Texedre, le 25 mai 2012. 



dimanche 20 mai 2012

Jérôme Combier

















Feux Noirs












Poignant isomorphe
tel que risque de brûler
sous l'esprit l'interdit
point de la tête rentrée
quand l'ombre après
se donne en spectacle
fournaise sur les braises
du spectre détenteur
et donner en spectacle
les songes invincibles
calcinés poussant au
crime concassés coupés
en retour par l'esprit sot
du corps calamiteux
feux du désespoir cou
tendu du foetus qui gît
pour entendre résonner
la noirceur esclave du
corps de cette tête tenue
tremblotante et toquée
pastorale du ventre vers
ce ténébreux fond dieu
de l'enfer soleil noir
de l'érection l'éjaculant
de tous ses feux jusqu'
aux lieux interdits du
centre véniel ouverture
vénérienne du sexe noir
collé à sa dégondée nue
au col touché par la
flamme lien enserpenté
de la peau pernicieuse
que ces corps enchâssés.



Thierry Texedre, le 20 mai 2012.



samedi 19 mai 2012

Première fois











La première fois c'est là
le la qui appelle à la loi
pour toucher à la coulée
de la foi vers ce temps
dépassé ou né dépecé
c'est la déperdition qui
me ment et m'entend lire
le livre ouvert à la dernière
page pour remonter le
temps l'emmener à la
couverture en hibernation
le temps appelle son ombre
vautrée là sans couverture
sans la loi qui ouvre au risque
obsession du vent sourd qui
me tire en arrière pour me
renverser me coucher et
m'ensevelir minéral ourlet
du temps qui peste testament
d'un grand balancement
au visage à découvert et
vivant vitreux ventru et
débusqué dans un silence
du quoi du dire qui n'a que
ça à dire de la dernière et
étroite voie du désir né du
commencement des coups
découpés dans le vide sidéré
de la vie née de l'éternité.



Thierry Texedre, le 19 mai 2012.




vendredi 18 mai 2012

Lisbeth Gruwez













Le début





 







Le jour se lève, rien n'est plus impitoyable que le commencement de quelque chose d'imminent, l'illustre inconnu d'un ressenti terrible, l'impuissance devant l'absence de voix; voix qui se retient, qui appelle le corps à la rescousse. On ressasse le travers d'un passé conquis, sous l'aile protectrice de la reconnaissance. Le début en impose. La fin de quelque chose sans doute! L'émerveillement d'une ère, d'une vague assaillante, d'une future commémoration pour marquer le sens des choses. La mémoire boit-elle sa source pour s'enivrer de ce qui l'absout: l'enterrement du croire en croître. Remplacement du jour par le croître, juste pour ouïr la tentative d'une parole, nommément intérieure, avant que sa rencontre avec l'air n'y soit pour quelque chose: la représentation. On entrerait dans un espace assujetti au risque de ne pas nommer cette irruption. Le jour se mêle à cet autre lieu, dans un commencement à deux temps, double hélice de la vie qui passe par la tessiture «intemporelle» de l'apparition. Aucun son ne peut rendre compte de cet état de dissection du fracassant jour juché sur la pointe du sommeil virevoltant de tous ses éclats, avant de retomber dans la clarté confuse de cette mémoire inondée d'images à résoudre. Le jour tant attendu, n'en est pas moins le contraire de l'acquis, le contraire du paysage mis comme tel là, au juste moment où nommer n'est pas encore le tragique affect du corps-postulat. C'est encore une charge émotionnelle qui tente de rendre au corps sa consistance, sa matière, cette économie damnée dans le dire primordial.




Thierry Texedre, le 18 mai 2012. 

 

jeudi 17 mai 2012

Aléatoire
















L'autre raison d'espérer
de l'autiste raisonnement
qui indiffère l'étirement
du dire sur lequel la ligne
mélodique drame du hic
la circonvolution du son
en atmosphérique corps
coordonné convoité du cou
tissé sur la feuille de dessin
choie systématique le coin
enfoncé en bouche béate
en corps béquille couché
sur le côté virage cassé
de la locomotion du corps
décapité coup du sort
s'arrête sur l'image de l'art
sous d'immenses espaces
esquissés en temps réel
sur la peau gravée grave
affaire du martellement
des doigts sur le clavier
rouage digressif du temps
saccadé sous la peau ténue
distance insupportable
qui s'opère quand l'esprit
vient se substituer au reste
quelle peau reste renverse
l'affolante gesticulation du
rendu sombre de la voix
pour calquer le corps posé
là en souffrance pour le
mettre en vrac claque à plat
faute majeure qui résonne
aux sons répétés du piano
sourdement tapé en bruit
le bruit couvert de la bouche
couverte par les ondes
choc électrochoc chasse
au dire virevoltant au vent
pour s'éloigner en une pauvre
poignée de mots inaudibles
coup sur la tête pilonnage
matraquage de ces errances
érudites pour implorer la
gorge tranchée du sang qui
monte qui serre le temps
qui inspire l'évanouissement
qui tente ce redressement
posture avant de vider dedans
avant la fin inespéré de jouir.



Thierry Texedre, le 17 mai 2012.

dimanche 13 mai 2012

La Folia












Corps noué corps volupté
corps énoncé corps encensé
corps du corps coupé carré
ment en montrant sa peau
déposée sur un nombre au
oh combien dramatique du
temps tenté partout parti
et souffler sur les flammes
du désespoir encorder le
corps pour le serrer saoule
éparpillé aux quatre vents
corps de la nature ventre
de la vie qui s'en remettra
au dernier instant en tout
dernier ressort vertigineux
triturant tirant les viscères
de l'air respirer la dernière
bouffée d'air l'erreur de ne
pas retenir les battements
cœur qui fait pareil vieille
lune amoindrie desséchée
dommage que le corps s'en
foute du temps le temps de
partir le reste du temps qui
lui revient en mémoire pour
choir vers quelle folie nue
du nid désiré en tous sens
répéter à l'infini de mourir
en folles secousses rythme
violé du dit corps décharné
pâle reflet d'avant de l'écho
d'une échéance fatale voulue
tout s'éteint du dedans dédié
au ventre de celle en dentelle
du jour ajouré enfant de celle
torturée dés le jour où la mort
blanche viendra lui refermer
les yeux dame damnée douce
vue du vrai visage de la mort.



Thierry Texedre, le 13 mai 2012.






samedi 12 mai 2012

En corps du temps













Oh cité interdite du corps
oh tentation du corps ici
touché par la grâce de Dieu
voit sur toi tout ton être
fécondé pour qu'un étirement
impétueux lance au-delà
de nos deux amours cette
buée éruptive qui annonce
enfin l'élan de ces caresses
inassouvies du présent trop
lent pour respirer la vie
oh quel éternel refrain voue
notre cœur à d'autres ébats
d'autres tentations hermétiques
le présent viendrait à s'empresser
soudain pour longer la veine
claire du dépaysement de la
peau qui tremble sous les
caresses irréelles de quel appel
en cadence recouverte de
fleurs odorantes aux pétales
savoureux irradiés dans
l'huile brillamment passée
sur ce corps conversé constellé
convulsé courtisé couturé
constamment remis sur le
métier même amour même
sortie du vide pour entrer dans
l'interminable rengaine de
cette musique sans mots
sans entrer dans la chair chaude
juste le temps de couvrir la
peau de cette même mémoire
mémoire de la peau jusqu'au
plus profond émoi de la chair
qui se tord de plaisir sous les
doigts innocents de la vie invitée.



Thierry Texedre, le 12 mai 2012.

lundi 7 mai 2012

Nocturne











Intransigeance de la
nuit qui sort de son
lit irrévérencieuse et
crépusculaire sauts
dans l'incongru songe
qui transperce l'âcre
désarroi de l'être las
d'en passer par quelle
cauchemar pli tressé
serré épongé dans le
grand noir du saut le
saut dans l'incertain
le saut dans l'invisible
quelle étreinte que ce
ravissement d'errer là
où ça prend le corps
de travers juste pour
le rendre plus innocent
immanence du rejet
jusque dans cette chair
insolente plongée des
profondeurs du songe
jusqu'au cri réducteur
qui réveille ce corps
affadi par l'éclair ténu
qui pique à vif la peau
du défunt moribond
mort pour avoir bu à
cette eau tumultueuse
d'une visite à l'insoumis
du tréfonds pouvoir
de recréer un autre lit
libre de conjurer le sort
pour danser le matin
même privé de sa main
courante mémoire d'un
autre sort ressort ressenti
de la mémoire embaumée.


Thierry Texedre, le 7 mai 2012.




samedi 5 mai 2012

Un temps attenté




Pourtour dans ce champs
onomatopée du chant
qui outrepasse le temps
du trou étiré d'un rien
invité à sortir du sort
de la rencontre de la fin
des temps jeter le sort
de soi juste pour ouïr
juste en surface surdité
des contours chuchotés
un rien du déplacé passé
pour ressasser et rater
le jour du début du levé
lente perte d'un temps
devant soi dans un être
don de soi solstice d'été
ténu soit nourrit de cette
langueur affligeante qui
passe sous la paupière
davantage avant de cligner
des yeux face au rejeton
posté là juste pour faire
peur au corps découverte
de la vie vitale virevoltant
regard d'une voix voilée
sourdine du temps tempéré.




Thierry Texedre, le 5 mai 2012.