vendredi 29 mai 2015

S'en suit le sommeil inapproprié



Logé dans la glotte du monde, le sexe horripile, se réveille, ultime retour sur l'anamorphose du vent qui tombe sur le tremblement inhospitalier de la mort. Quel mal ronge l'affect, pour le dévisser, le déloger de sa gangue sacrificielle, vers sa terreur nocturne ? Les mots en moins, le réveil sonne sur l'oreiller de la délicieuse déportation incarnée dans l'orifice œil. Qui fut soudoyé avant, par ce sang trop injecté partout autour de la pupille. Terne et affadi, par l'extension de la télé. Les yeux rivés sur le plafond, pour y voir la sortie d'une araignée insouciante. Insulte à l'orage intérieur qui gronde par ses tentaculaires éclairs sautant du lit jusque par terre. L'intérieur qui démange jusqu'à l'insupportable, l'insoutenable résolution de couper court, court-circuiter les mots qui viennent, les repousser, attaquants de l'indésirable purge du cerveau cuit par la carnation que ce vent violent souffle sur toute signifiance, et qui résonne aux oreilles du temps présent. Présent en perpétuel déplacement. Présent dont on sait que la mémoire réitère les codes de vie en société. Lui, se dresse - dans un pyjama à rayures, innocent de ces rêves diurnes sans suite; serait-ce aussi exténuant, horrible qu'un cauchemar? - pour chasser l'animal obscur entrain de laisser s'échapper le liquide odorant. Tache diffuse dessinée sur l'entre-jambe du pantalon.




Thierry Texedre, le 30 mai 2015.





mercredi 27 mai 2015

Étirement du vol de l'oiseau



Venu du ciel tombé sur
les ans l'oiseau à tire d'aile
le ventre ouvert se meurt
vertige du corps cornu
de quel état suintent les
pores assourdis du corps
souillé vers les grandes
glandes bien pleines
de ces aspérités de la mort
qui entre où se tient un
congrès sur la possession
de cette mort qui grimpe
et contamine la souffrance
pour faire succomber la chair
quand celle-ci n'a plus la
peau comme désir ultime
dans la promesse d'extirper
ce désir du fond intouchable
de ce corps de l'absolu
dernière réminiscence
d'un être entrain de sortir
du coin de l'impossible
tableau aplati par la locution
verbale hirsute d'apparaître
tableau fermé dans la
représentation que l’œil
injecté et malin n'a de cesse
d'exclure du désir d'exister
excitation du recentrement
de la vie sur l'exercice
douloureux de posséder
l'existence contre cet état
indubitablement de la marche
sur cette fin et ce bien avant
la grande cessation de la vie
volutes des chants sur l'infini
du dedans entrain de chanter
le sang lieu du désert
entrain d'exister par de
petites morts soufflées
le temps passe par la gloire
intolérable qui le rend
lumière avant qu'une
immonde reproduction
ne s'en prenne aux couleurs
ludiques invitées à prendre
la foi dans leurs ligatures
d'où le malin sortit
pour ne plus jamais
tremper les couleurs
sauf à les découper
image calcinée du
risque d'imaginer
ces sens sans dessus
dessous vrai plaisir
du croire au nier de la
feinte de l'existence vraie
contre l'exclusion de vie
en cette fin d'exercice
de cet amoncellement
social hystérique de l’œil
quelle dévotion à la
parole que sa vulnérable
volupté qui touche aux
seins gonflés par le lait
du désir jeté en pâture
à l'interdit de dédier
les sens au corps soumis
parole d'où vont sortir
les maux maladies du
corps social inventé pour
plier la fin dans un format
celui de la lecture jeu
aujourd'hui mouvement
à perpétuité qui va
de la lumière à l'ombre
insoumise de la fin
du temps voué à la
percée du sujet de la
dépense sujet incessamment
qui n'a de vie qu'à rencontrer
une extériorité de l'image
dans le mouvement vite
cinématique virtuelle
qui met en acte l'internement
de l'être et le livrer aux
dérives de l'enfermement
de la lecture en cris
qui fulminent pour
déplier le corps vertige
de l'amour contradiction
que le verbe n'aura de cesse
d'exalter four des corps
comptabilisés impression
qu'une lecture restera
toujours insoutenable et
incommensurablement
l'origine manquée du nom.



Thierry Texedre, le 27 mai 2015.







lundi 25 mai 2015

Que ma joie demeure



Tracé par les ordres
ce chant s'élève là
où sonnent les jeux
interminables du temps
quel ourlet déplié
depuis l'envers pour
laisser apparaître
l'exact habit qui
colore l'espace
ruisselant des songes
agacés par l'eau vive
du grand renversement
opéré par l'esprit sur
le corps extatique
corps d'élection qui
sort du ventre de la
terre sourde partie
qui se joue pendant
l'austère occultation
du divin reconverti
en un astragale poussé
de l’œil par le spirituel
vertigineux aussi
troué que le noir peint
pour n'y voir que
ces ébats lumineux
qui clôturent toute
parole liée à l'image
du peint peinture de
l'artère rouge jet
par dessus les lettres
tordues du supplice
que l'inconscient
indifférent draine
tel un sang impure
celui du vieillissement
cérémonieux de la
scène orgiastique
du col cérébrale.



Thierry Texedre, le 25 mai 2015.







lundi 18 mai 2015

Le clapotis du sang qui joue avec les nerfs



Le sac du savoir est plein
La pluie tombe
Je sort du sac
Torche vive le cul tordu
Pour vider le sac
Sacré poids
Il faut sauter
tuer bon sang les mots
Prostrés au fond
Oubliés depuis
l'origine des temps
oubli du temps caché
Renverser le risque
pour le coller
en pleine face
Et tomber par terre
Avec les objets trouvés
De la pantomime
Je coupe ces liens
Obscures en poubelle
Ligature la peau
Bien serrée
En averse aversion du
Corps matraqué
Pour l'embarquer
Le cœur s'emballe
Soufflé par le sang
Vomi depuis ce choc
Des nerfs à fleur de peau
Allons-y les yeux en retard
Pas si sûr le sac est vide
Partout sur le sol ces
Éclats de mots démembrés
Puzzle du monde
moribond à ramasser
Menacent les mots
Du doute inachevé.




Thierry Texedre, le 18 mai 2015.




dimanche 10 mai 2015

Passage







Raz au raz du sol se tient oh monstruosité la foi comme si ce sacerdoce pouvait se tenir en pieds pour contenir cette grandeur à venir voilà que se met en marche la communauté penchée sur ce qui fait sens irrigation du chemin vers ce sang sans fin soustrait au risque de la chute illustration image qui longe les bords marges encadrant cette commémoration qui touche au barbaresque dieu immanence dans d'infinies êtres pour commencer ce dialogue entre les dieux et l'humanité invocation et sortilèges de la nuit qui sort ses affres la nuit caverne devant la peur de cette lumière inassouvie de la faim juste retournement de la famine qui sévira longtemps conscience immatérielle qui se retournera lentement pour laisser apparaître comme une surdité aux dieux voilà l'origine des écritures face à cette face encore trop floue pour épuiser les lois inappropriées un ciel une terre un opéra un mur d'où émerge le peint début de la laïcité vraie où se dévisagent la conscience trop grande et l'inconscience du temps divisé terre de l'indistinction entre le sang versé et de la mémoire qui monte redressement de l'esprit mort de l'homme pour la gloire de ce dieu jusque dans quelle illumination...




Thierry Texedre, le 10 mai 2015. 




vendredi 8 mai 2015

Nuit de l'enfantement



Enfonce un coin délivré de la fin
dédicace au corps insondable
délice que ces onanismes disparus 
instinct de l'insatisfait et démon 
de la démesure inavouée des sens
orgie que la chair impudique
et voluptueuse incarne ouverte
par quel plaisir insoupçonné ici-bas
le cul tourné vers ces hautes
herbes renifle pour faire
vibrer ce corps délictueux
jusqu'au creux rencontré du dedans
inassouvi par cette soif de visitation
juste pénétré le va-et-vient chaud
du jus qui sort de la soif organique
se gargarise du fond du lieu
pour faire bander la volupté
devant ce sexe dressé et gorgé
qui va venir au monde impuni
depuis les plaisirs qu'une chair
ira progressivement faire monter
langue d'une lumineuse cène
aux seins de la délivrance 
et ce jusqu'au matin mouillé
de la rosée qui parfume qui allume
le risque infini de respirer par quel
émoi le désordre qui lèche la peau
sort sortilège supplice du cœur insoumis
voilà le recommencement du temps
tatoué sur la surdité des mots
par d'exquises torsions des songes
trop lente disparition de la voie lactée
oh herbe folle qui cache la vallée
une nuit pleine douce lumière
laissant sortir comme un chant
édonique qui attente au silence
venu de ces tombes asséchées par
la mémoire usurpatrice qui fornique
quelque chose de la liberté criée
entre par la grande porte du ventre
ouvert pour jeter le trouble l'apologie
de penser pour discourir ce corps
empli d'une extase d'être excommunié.


Thierry Texedre, le 8 mai 2015.




dimanche 3 mai 2015

Lamentations






Lamentations

Sur quelles morts la vie installe sa mise en demeure de la parole ? Vers une austère mort, macabre délivrance qui met en porte à faux l'origine dénominative de la parole, dans une sortie du sacré, un état primordial qui sera délivré de son corps avec l'apparition du sens que la chair investit en mettant à mal ce nom, en le dématérialisant, pour préfigurer l'existence d'une éternité dans un dire occlusif. Le seul temps qui peut renverser ce fait indiscuté à savoir qu'un corps qui pense n'a de fin qu'à rendre son corps jouissif, est un corps qui frôle le texte en l'éclatant dans une fragmentation de sa signifiance, jusqu'à rencontrer la peinture comme naissance d'un lieu où le corps et l'esprit se rencontrent pour donner à penser la mort comme écriture interminable du déluge que ce corps de chair incise dans l'extase d'une mort, là où ça jouit. Douleur insupportable d'aller vers ces plaisirs oniriques pour suicider ce nom, au lieu d'exalter cette mort du moment de la douleur de mourir, rivage double d'où se séparent les êtres indifférents à l'outrance de l’œil comme image unique d'une mise en perspective de l'espace mis au présent. Rite dans l'incivilité du dépassement de la parole comme seuil de l'image, point d'interminables ostentations d'une exposition pour mieux faire valoir le risque pour l’œil de saisir une musique qui range l'image au rang des accessoires, reconnaissance donc pour saisir cette chair là où rien n'a encore eu lieu de l'existence comme vrai, vérité du jeu incessant entre la mort à rebours et la vie déterminée à jouir. Peut-on encore croire en une unicité qui soit le dire ou la science ? Sinon d'esquisser une immanente introspection du corps juste au moment de sa perte d'existence dans un retour sur la chair, retour du risque de perdre sa parole à l'instant où le temps s'empare de ce mal qui commence à la naissance. Mystère de la mémoire qui inonde l'état de dépendance du fœtus, pour faire croire déjà que la douleur se dresse comme hominidé le temps d'inventer une parole qui gît au milieu d'une apothéose de l'amour.



Thierry Texedre, le 3 mai 2015.