lundi 7 juillet 2014

Un temps ressuscité













... Insidieuse fin du désir atomisé et déchiré dans un jaillissement d'une pluie de sang sourdement écartelé, tel une flaque perlée de grains brillants, d'un bitume réparé... À plat, le corps plus loin, se contorsionne encore, comme pour s'évader du sol moins crevé que lui... Une voix s'élève, en cris qui saturent l'air encore chaud d'un soir humide et orageux... Ondulation dans l'espace ouvert de la libre interprétation des sons, lancés à tire d'ailes, dont rien d'étrange n'excède les bruits des véhicules sur le périphérique tout près... D'un balcon, à quelques mètres, s'exhibe une ombre à peine masquée par une haie taillée, sur un air manouche qui s'élève jusqu'aux étages supérieurs... Le corps serait-il tombé d'un balcon, plié par un trop vif désir de vivre intensément, d'une jouissance insoutenable, jusqu'à la souffrance suprême de sauter par-dessus la rambarde ? Douleur de vivre un état de désespérance telle, qu'aucune personne, à un moment de dépassement de la douleur, ne puisse alors retenir tout son être vitrifié, déchiré et désenchanté... Le temps sort de ce corps comme si tout, autour, dansait une farandole, et tourbillonnait jusqu'au milieu insoupçonné, là où l'âme s'évanouit en songes éparpillés, dans un rayonnement d'étoiles qui filent à tout va pour rattraper le temps, pour ne plus faire qu'un avec lui... 









Thierry Texedre, le 7 juillet 2014.