vendredi 20 avril 2007

regard ordinaire 1, "avide d'être" 1989





















Un petit tour flash dans le temps, des
années 1989 - 1990, où l'écriture prenait
un tour figuratif, images immédiatement
reconnaissables, lecture au plus près du
lecteur-locuteur. Les textes sont illustrés
des dessins d'enfants de Laetitia Texedre.


avide d'être

derrière la vitre
c'est d'un regard
blafard qu'il tait
sa parole suave
our figer ses sens
et s'endormir
lentement
dans le silence
de la nuit profonde
que ses songes
effacent
sous la voie lactée
qui scintille
de tous ses feux
un à un
disparaissent
ses attributs
son visage coule
jusqu'à se fondre
derrière la buée
des carreaux
froids et salis
entachés de traces
humides
qu'en est-il
dans l'instant
qui suit
sa défiguration
de son regard
caverneux
et creusé
de ses mains
crispées sur le bois
de la fenêtre
comme d'un
appel
d'un dernier
souffle
avant de tomber
sur le sol
étendu
qu'il est
privé de sa voix
coupé de toute
respiration
sans promesse
à quelque
personne
d'un au-delà
dont il serait
avide.

décembre 1989,
Thierry Texedre.





Nicolas Copernic (1472 - 1543)


le savant humaniste qui a définitivement changé
notre conception du Monde en plaçant le Soleil
au centre de l'Univers

(peinture de Jan Matejko)

a quia, troisième mouvement 3 et fin.

l'horreur le déchirement orgasmique
tantôt elle tantôt plutôt lui qu'elle
elle se retire le laissant disposé et coi
de ne rien entendre au non de quoi elle
rend compte en son absence soit otage
en charge en indignité que ce corps
revêt d'errance l'air sent moins que l'être
ravage ce qui a résout n'est pas
attentif au libre arbitre amoureux
de se balancer çà et là à qui la place
sans affres sans éclaboussures sans vertige
probable a chute des corps file
le long du dépeçage des genres non-sens
absence de lois écoute impossible
sans l'image absurde qu'une mémoire
à rebours va imaginer. Il n'y a pas encore
d'impensable, c'est ainsi qu'il soit dit.

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en remerciements à Pascal Dusapin pour
tout ce qu'il m'a procuré d'avoir écouté et
entendu maintes et maintes fois son très
grand concerto pour piano et orchestre

à quia

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