dimanche 22 décembre 2019

Aux plages de la chair





















Aux plages de la chair 
 
Par quel hasard le temps s’éloigne 
Au regard inventant l’austère livraison 
Sur les cycles de la vie délivrée 
Lumineuse fantaisie qui régit 
Le souffle douloureux de la plaie 
Vertige insupporté des langues 
Pour parler la parenté langues 
Occultées au temps désordonné 
Et infranchissable devant ce Paradis 
Animal qui crie le ventre en creux 
Puisant la vie de jouir jeté aux voix 
Qui vocifères leurs actes sans cesse 
Mis en paroles inavouables l’inaudible 
Trempé le temps désavoué sort  
Immaculé à cause de ces paroles 
Qui se frottent indistinctement 
Mêlant l’esprit à cette chair cassée 
En accidents du sens que l’esprit 
Sans fin insuffle par l’entendement 
L'enterrement au viol voltige 
Devant l’art que l’œil étreint 
L'œil entrain de frôler l’Enfer 
Pourquoi questions sans fond 
Et risque réponses en surface 
Du jet un certain jour burlesque 
L’imminent trou souffrant et comblé 
Puisque le non déborde le Nom 
En introduisant un corps 
D'où sort ce né impromptu 
Interrompu pour avoir craché 
Au visage de la mort inventée 
À cause de la parole voilà 
La naissance sous l’œil en peinture 
Qu'un front insensé pense 
Sourdement juste pour douter 
De ces vertiges mis en paroles 
Pour faire passer le temps 
Histoire de déhancher l’os 
Bancal et dépendant du sexe 
De sa mise en parole vertébrale 
Quelle cathédrale poussée en prière 
Ose enfermer la loi pour jouir 
Ce qui se tient d’un accord manqué 
Point nu d’un acte insensé et hurlé. 
 
 
Thierry Texedre, le 22 décembre 2019. 
 
 
 
 
 
 
peintures de Marie Rauzy (1961-) 
 
 
 




jeudi 12 décembre 2019

La montée et/ou Flottement





































La Montée et/ou Flottement 

 
Travers du commencement 
En vrille tombée sur un corps 
Loin de cette maudite aliénation 
Comme poussé par le souffle 
Soudain de la nudité 
Immatérielle en fragments 
D'un jaune poussé par la terre 
Jusqu'à l’immersion en poussée 
Hors de la poussière en écho 
Au rite futur la quête 
Bestiaire d’une montée 
D'un enfoncement du bleu 
Dans la chambre l’évanescente 
Exhortation du désir 
Insupporté de la vie le cosmos 
Hallucinatoire de ces âmes 
En devenir pour tenter des cris 
Une musique anthropomorphique 
Une entrée en emboîtements 
Paradis du temps 
Lumière inondant l’espace et  
L'esprit naissant pour parler 
Cette distance au vrai du réel. 
 
 

Thierry Texedre, le 12 décembre 2019. 

sur les peintures de Simone Adou (1958-)
et John Adams « Grand Pianola Music 1982 »






 





dimanche 8 décembre 2019

L'outre-peint
















































L’outre-peint 

Dentelle de l’insécable contusion 
Du désir infini de la perte de la fin 
D'une énonciation sans voix ni lieu 
Voilà ce qui tient la parole dans un 
Délire sans cessation pour montrer 
L'imaginaire en un lieu immanent 
Un lieu d’où se mirent les sommes 
Infinies de l’extension en peinture 
D'une textualité du drame et de 
La négativité et tirer l’immonde 
Indécence du corps au plus près 
De cette peinture irréconciliable 
Voile obscurci par l’iniquité d’un 
Doute sur ce qui s’offre au réel 
Du vrai en pleine illumination 
La plus improbable peinture 
Dont on sait qu’elle œuvre 
Sur un non-dit et une sonorité 
De l’endolori des mots en maux 
Ces maux montrés dans le peint 
Qui caracole avec la parole  
Et l’impossible lumière au temps 
Présent présence qui sourdement 
Va toucher la voix qui souffre 
D'une perte de ces couleurs 
En inventant un lieu substituant 
La pleine peinture au risque 
De rencontrer la vérité 
D'une parole abstraite qui 
Jouit à mesure qu’elle construit 
Son inconscient sur les plis 
D'une subjectivité qui outrepasse 
Le peint et l’image d’un jeu 
Entre l’interdit et l’immanence 
Du temps infiniment risqué 
D’un rétrécissement de la vue 
En paroles qui font lois 
Passage vers cette peinture 
Dont l’acte abstrait manque 
Sa cible celle du présent. 


Thierry Texedre, le 8 décembre 2019. 

Marc Devade (1943-1983)
artiste peintre et écrivain français












lundi 18 novembre 2019

Démons




























Démons

Cloaque du temps dénudé 
Sous ces ombres irascibles 
D’un déracinement confus 
Se mêlent des monstruosités 
Leur beauté s’étire illuminant 
L'astre mort du commun 
Entre les mains de la plaie 
En grappes humaines déformées 
Par l’histoire les yeux vides 
Aux yeux fixant de par la folie 
Qui résonne par ces plaies 
Ces intériorités de la méditation 
Côte à côte les mains croisées 
La poitrine lascive le cœur spirituel 
Les désenchantés de la gloire  
Déformée par l’au-delà 
Sombrent lentement et la mère 
Derrière dans une folie née 
De ces fantaisies incomprises  
Du temps inventé par la vie 
Pour le couvrir tentent la mort  
De l’interlocution par devant 
Qu'une peinture fait danser et 
L'œil de l’étreinte l’enlacement 
Démoniaque aux figures  
De la prière de ces nus animaliers 
Se joue de leur indifférence.  


Thierry Texedre, le 18 novembre 2019. 
  


peintures d'Adèle Bessy (1946-)
alias Geneviève Mabillot
artiste peintre française







jeudi 14 novembre 2019

Le monde et des fleurs


























Le monde et des fleurs 

Glottique et jouée 
La langue en apnée 
Soulève cette immersion 
L’eau du début 
Liquide en deux 
Par intermittence c’est cette 
Rencontre avec l’intime 
Et l’érotisme féminin 
Juste avant les rêves 
Sur quoi le mystère 
Intente à l’autorité 
De l’immonde et de la sagesse 
Aussi tentative de sortir du deux 
Du monde marche du yin et du yang 
De la mort qui fuit pour libérer 
Du bleu en fleurs dehors 
Première couleur l’imminence 
Des couleurs de la reproduction 
Contes et histoires 
Qui naissent en langue 
Souffle de cette nage 
Qui crie quand la lumière 
Apparaît en peinture. 


Thierry Texedre, le 14 novembre 2019. 

peintures de  Rosa Loy (1958-) 
Artiste peintre allemande 
épouse de Néo Rauch (1960-) 










lundi 11 novembre 2019

Micrographie chromatique























































Micrographie chromatique


Telle une intention 
Remarquée en gestes 
Gestation d’un pouvoir 
Racial ou facial 
La liberté comme livraison 
Délivrant la peau 
Tel l'orgasme microcosmique 
Léché d’une partie obscure 
De genre en vie 
En corps désorganisé 
Lutte omnivore  
De ces corps pluriels 
Dressant un monde fini 
Défini par ce cache-cache 
Obsolète de l’obscénité 
Divagante et de l’étrangeté 
Sans fin de l’identité 
Peinture absurde 
De ces corps dépliés 
En fantasmes fentes 
Pour laisser passer 
Le jeu étranglé 
D'une luminescente 
Expansion du corps 
Visité corps déhanché 
Corps démembré 
Corps en graphie couchée 
Sur le lit saturé du blanc 
Renversant de cet excès 
Couche coupée du monde 
Obscur de l’immobilité 
Vue de l’immanente 
Déformation biomorphique 
D’un coït exhibition.  


Thierry Texedre, le 11 novembre 2019. 






dimanche 10 novembre 2019

Talisman



































Talisman 


Par quelles couches l’art 
S'étend-elle au risque 
De recouvrements intuitifs 
Coups de pinceau 
En grilles détrempant 
La forme jusqu’à l’extension 
Objets aux fonctions récréatives 
S'agit-il d’une adéquation 
Qui tente une saisie du sujet 
Ou le corps d’une main  
Libérée ostensiblement 
Perturbe-t-il le rationnel 
Pour y voir un coup défigurant 
L'esprit qui fait système 
Éclatement vulgaire 
D'un énoncé qui trempe 
Le pinceau dans la séparation 
Le vide absorbant toute figure 
Pour l’immortaliser  
En couleurs qui en découlent 
Pour avoir retiré ce corps 
Volume non certifié 
De sa mise en grille 
Mise en peinture 
Surdité de l’image 
Devant la toile illuminée 
Aux signes étirés 
Jusqu'aux confins 
De cette protection ô magie. 


Thierry Texedre, le 10 novembre 2019. 



peintures de Anna Néro (1988-)








mardi 5 novembre 2019

Icônes composites
































   Edé Kardy Atila, dit Atila Biro (1931-1987) artiste peintre hongrois, naturalisé français.



...“Figures prises de vertige, en suspension dans l’arc-en-ciel des couleurs qui les fécondent comme des flambeaux”... “L’image nous revient, et nous échappe, dans un chant polyphonique dont les réverbérations électrisent l’espace aux transparences tendues”... Voilà des bouches-vulves qui s’éparpillent, se divisent, s’abîment, se transmutent, lèvres entrouvertes, aussi en des yeux superposés ; figures qui flottent en drapeaux, créatures hallucinatoires qui poussent au vertige...      











lundi 21 octobre 2019

Cérémonie




















Cérémonie

Pluie d’éros
hérétique sexe
illusion d’un œil entré
glissement sur la foi
entrée en chair
fornication chienne
en pluie en veines
mouillées par l’intérieur
ouvert au grand large
en pluie incessante
attrapée par la langue
léchant l’entre-jambe
avant d’en parler
en circonvolutions
en interdit dehors
danse en sortie
par quel chant
en cris répétés
la plaie ouverte
du temps foutre
semé en bouche
dans l’allégresse
et la joie d’aimer
comme ces verges
assises sur le ventre
de la terre insupportée
comme penser
dépense en paupières
baissées sur l’art
l’art étreint au jouir
en jeu dans l’extase
caressante des cieux
dans une marche pour
la cérémonie des dieux.


Thierry Texedre, le 22 août 2018.


peintures de Nathalie Bourdreux (1976-)