Le corps palimpseste
D’un pourrissement du temps comme site de l’émasculé qui vrille chasse change de registre le temps alors alourdi par ce manque de pression s’étire se convie à d’autres jouissances peut-être celles qu’un corps peut en caresses en attouchements en rencontres en délivrances du dedans celles de la chair qui se couche en cris de la plaie d’un dieu absent d’un sens recouvert par ceux de la déploration l’existant entrain de naître loin d’une psychanalyse psychotrope loin d’un réel touché par l’excavation d’un scientisme obsessionnel le corps n’est meurtri qu’à oublier ce qui lui déforme ce qui le pense ce pourrissement ment depuis le temps qui le compose le corps saute à trop penser le temps comme sujet le sujet n’a rien à voir avec le temps.
Par dessus ce qui disparaît naît une certaine cooptation de l’image c’est qu’il y a à voir avec le temps mais pas celui d’un réel imaginé par le matérialisme c’est plutôt ce « vréel » dont on mesure à peine la transformation la discontinuité du temps qui dans un absolu reste encore celui qui vaut pour un réel occultiste et destructeur ça sent le massacre ça ondule par une musique qui forclos tout sens toute information qui se soude au temps de la langue parlée.
De cette indistinction naît une peinture de la pression de la compression de l’idéologie impossible de la théorie improbable tant que l’artiste qui peint touche à l’image de l’avant tout raisonnement et de l’après-coup de pinceau trempé dans l’illumination malgré un coup de dé innocent la peinture peut-elle sortir de ce service de sa servilité de sa temporalité malgré elle peut-être par cette course effrénée contre une saisie historique en cours peindre reviendrait à vivre sans plus ni moins une mise sous tension du sens partageant les signes d’une inaugurale instabilité d’une traduction verbale en cours plus vite et plus transgressive que la langue parlée présentement.
S’il y va de la peinture c’est parce qu’un corps possédant l’image de sa transparente coupe de la transcendance que cette même peinture nous permet une reconnaissance un lien sacré s’y opérant transversalement à cause d’une charge non stable une charge qui oblige le récit à faire temps afin de se risquer au corps de l’ensemencer du doute et que vivre est un risque pour montrer par la peinture que le mal s’y invite à trop laisser ce corps s’esquinter se blesser et parler la langue du plaisir soustrait à la mémoire.
Les gestes de Celia Lees nous donnent en spectacle une certaine ouverture de la chair, quelque chose de marquant peut-être. Ici, c’est de l’ordre de la ponctuation que s’anime, se superpose à cette peinture abstraite et minimaliste toute rythmique d’un corps qui danse sur la toile dans un mimétisme oculaire, une écriture du présent qu’un corps qui peint peut d’exister. Celia nous détourne sans cesse de notre croyance, de nos acquis, de notre savoir ; l’artiste place sa peinture dans une vision binoculaire. Sa place fait souffrir la langue parlée. Elle la détourne de sa livraison, de sa consistance. Le jeu des couleurs sourdes divise les lignes, les surfaces transparentes et les erreurs supposées masquer ce qui vaut pour une fin en soi, un état de la peinture qui se suffit au regard qui englobe. Celia Lees retravaille alors sur ces erreurs, ces manquements comme départ ou déviation, nouveaux sens à la peinture. L’artiste a commencé à peindre en 2017.
« Je commence toujours par préparer la toile dans une couleur neutre pour l’arrière-plan. J’ai alors une idée générale des couleurs que je vais utiliser et j’en sélectionne une pour faire la première marque. Une fois la première marque posée, cela devient une exploration additive et soustractive jusqu’à ce que je sois satisfaite de la composition visuelle. » L’artiste aime peindre sur de grands formats, et utilise les mouvements de son corps pour neutraliser les gestes classiques de la peinture.
Celia Lees aime à parler de ces peintres connus qui l’influence, ponctuent sa peinture ; comme Cy Twombly, Willem de Kooning, ou Yann Houri peintre contemporain.
ThierryTexedre, le 20 décembre 2024.
Celia Lees (1996-)
artiste peintre canadienne
basée à Toronto, au Canada