mercredi 5 décembre 2007

A côté du divan de la cure analytique et/ou une transsubstantiation de Dieu dans l'Art


















nu avec une jambe levée 1992 Lucian Freud

"Chez L. Freud, ce n'est pas lui le véritable modèle, mais le
vivant qui s'y révèle et que la peinture souhaite ré-incarner."

"Le motif du sexe exposé aux regards évoque la célèbre toile
de Gustave Courbet l'origine du monde de1866, qui montre
sans ambages un sexe féminin. Chez Freud cependant, il ne
s'agit pas de rayonnement érotique mais d'une corporalité
naturelle, chargée sexuellement, que son impudence dénuée
de prétention peut rendre acceptable."


Le dialogue ou l'amour ordinaire du regard 5/8
A côté du divan de la cure analytique et/ou une
transsubstantiation de Dieu dans l'Art.

- Pardonnez-moi de vous interrompre mais cet objet perdu
serait celui d'un pensant identifiable dans le cours des
siècles, comme étant celui de la voix de Dieu avant de
devenir au XXe siècle la voix de l'inconscient avec la
psychanalyse, combien même ce déplacement aura opéré
un retour plus particulier sur la subjectivité dans les arts
de la fin du XXe siècle?

T - Oui c'est en quelque sorte une révolution que la
pensée peut, mais elle reste idéologique dans une polylogie
de
s voix, des "chants" qui s'ouvrent au pensant, un pensant
collectivement pris dans un registre plus dense où le rêve
prend le relais l'imaginaire étant la partie visible de ce coma.
Le dialogue est avant tout une conversation avec un au-
delà une instance irréelle qui tient lieu d'accompagnement
d'accouchement: même le Christ serait venu avant d'être né
de la chair. La pensée peut encore produire des effets qui
sont de l'ordre du "marqueur", structure qui tient devant
le symbolique plus crédible dans nos moeurs sociaux, peut-
être sommes nous habités par trop de calculs influencés par
le nombre toujours croissant de l'humanité. J'en reviens au
hasard qui est une croisée d'espaces la trace qui ne fait pas
encore sens, donc il faut le souligner afin d'en tirer tout
l'enseignement dans ce qu'il a de vraisemblance. Ce qui le
fait être hasard, c'est l'instant d'imprévisibilité surprenant
toute action pensée ou lieu tel que le rêve le traverse dans le
temps de celui qui rencontre qui fait acte de baigner dans
l'impossible image fermée. Le hasard est surprenant par sa
présence, sa temporalité même qui le fait craindre d'une
partie de nous-même. Il impressionne par la négativité qui
l'anime puisqu'aucune rationalité n'a de prise sur son lieu
en creux, trou noir où tout objet va sombrer du désir au
meurtre. Sans substance ce vide prend l'allure du hasard
quand la pensée fait irruption dans le choc de deux corps
dans l'illusion d'un nouveau sens, d'une remise à plat du
temps: c'est la cause du questionnement. C'est de cet
hétérogène que va sortir ce qu'un hasard jamais n'abolira:
le nombre. A propos du questionnement qu'un pensant aurait
de donner au pouvoir exercé sur l'intérieur sur ce qu'un
corps peut de penser sa chair en retour, du hasard de prendre
peur devant cet état de fait qu'un corps pense avant d'être et
non l'inverse; le hasard prend place, s'incruste là au milieu
de cette vérité du sujet qui pense croyant, j'ai bien dit
croyant, nous y voila retour du croyant sur les lieux du dit:
le dire = hasard = croyance. Dieu est l'ancrage du sujet
prenant naissance de son pensant entrain de se faire dire.
Dieu est en présence perpétuelle puisqu'impossible à tuer
sans tuer l'homme par la même occasion, déstructuration
des sujets retours sur le sémiotique, seul repère d'une distance
liée à la forme, eh oui! L'humanité a pris forme par la figure
de son Dieu Un. L'imaginaire fait le reste replié sur le
noeud que l'inconscient dévoile dans le même temps, et non
quand Sigmund Freud l'avalise au début du XXe siècle.
comme Dieu est présent, dans le doute de la psychanalyse,
il est aussi l'étrangeté de ce corps livré à la segmentation
à cause de sa chair, à l'obsessionnel objet convoité désir
nourriture anthropophagie, mais amour d'un lieu impossible
à fixer: Dieu n'a pas de lieu, le Paradis ciel/terre compromet
la vision théologique au profit d'une lecture poétique, d'une
illumination comme je le dis souvent. par contre Dieu est
pris dans son infinité désirante qu'un être pensant aurait pu
en faire jouissance mais manquant son histoire, le Un n'y
suffisant plus, les corps ne s'y tenant plus voir en peinture
avec un Pablo Picasso et ses Demoiselles d'Avignon, les
charniers reprennent de l'intensité il faut multiplier les
démembrements les terreurs deviennent mondiales, les
mots restent sourds pendant trop longtemps; la création
musicale n'a jamais été aussi envahissante aussi la marque,
le symptôme d'une humanité qui perd son pensant à trop
entendre: c'est l'invention du temps qui se termine en trop.
Dieu n'en a pas fini avec cette espèce pensante, parce qu'elle
n'a rien à faire que se porter au plus haut point d'ancrage qui
la fait être, de pousser son corps à être deux pour le faire
penser. L'autre pluriel peut entendre l'unique dire, qui fait
que Dieu traverse par l'unique ce qui renvoie à la loi, une
parole qui traverse l'un dans l'instant présent. Le dialogue
peut entrer en conversation, l'oral qui est une pluralité et cet
impossible sujet désirant qui n'a pas encore d'identité; Dieu
y est la reconnaissance, et la peinture passe avec justesse,
avec les forceps pour répondre à cette voix qui plus tard
est devenue musique, produisant par électrochoc le présent
sans voix, les sexes en sont restés béants et tout en retenue,
impropres à reproduire. Le nombre ne pouvant faire nombre
qu'à faire parole et loi c'est-à-dire reproduire. Sinon l'Enfer
guette. Si le christianisme devient catholique, c'est en partie
pour fuire ce que le surréalisme a d'inquiétant: l'inconscient.
C'est la poésie qui en retour viendra clouer à jamais son
croyant laissant libre l'ouverture dans laquelle la peinture va
aussi s'engouffrer entre les deux premières guerres mondiales.
En avalant par la même occasion le pôle politique et idéo-
logique dominant : le Marxisme. Ce qui donnera naissance
à l'expressionnisme abstrait pendant la seconde guerre
mondiale. Mettant en avant jusqu'à aujourd'hui la question
du sujet pensant. Pourtant après l'annonce de la mort de Dieu
au XIXe siècle on peut dire que cette question restera au
coeur des problèmes artistiques du XXe siècle. La grande
question qui fait surface aujourd'hui est celle de l'altérité
de la subjectivité privée de Dieu et des idéologies censurées
et perverties à tout jamais. L'éternité la trinité la laïcité vont
relancer un autre débat sur la place de Dieu, sur la figure de
Dieu dans un espace matérialiste dialectique sous le couvert
d'une économie de marché libérale, de la place de tout être
parlant, de sa subjectivité, du corps pensant pris dans la chair.
Si la chair pense, Dieu est nourriture Dieu est chair pour
revenir faire parler les corps la dépense des corps, si l'esprit
ne suffit pas, il est traversé par la chair d'y voir (Di-eu) comme
le matérialisme de la matière du sujet parlant.