vendredi 18 mai 2007

MANIFESTE / 1 à 8

"partition"ou le
regard sur la peinture,
Thierry Texedre, 2000.



MANIFESTE / 1 à 8


1 - Intrinsèquement, pas de
lumière comme élément
moteur dans une peinture;
c'est affaire de point de vue
et non de vision.

2 - La peinture ne peut exprimer
son état matériel que si celle-ci
prend à bras le corps une
résistance à la forme du sujet
supposé s'inviter à naviguer entre la lumière et la forme.

3 - La peinture qui peint ne peint pas un sujet, c'est le sujet
de la passion qui dicte et transforme, transfigure ce qu'on
appelle couleurs.

4 - Les couleurs sont la somme de ce qu'un corps peintre
peut de subvertir la loi en vigueur au moment ou l'image
apparaît.

5 - Les ondes porteuses de la matière comme couleurs sont
reçues en tant que format, qu'une lecture rend possible, selon
que celles-ci ont de soustraire à l'Histoire une parole pour
la rendre, la remettre au corps-vision.

6 - Ce corps-vision est un corps de chair qu'une peinture ira
chercher et conduire, continuer avec lui un bout de chemin,
une certaine parole/lecture possible; non de la peinture en
question, non de son format, ou de son image matérielle, mais
d'une parole qu'un corps qui pense peut d'être après une telle
vision de cette peinture.

7 - Il n'y a pas de peinture figurative et encore moins abstraite
pour révéler le vraisemblable format d'une peinture, et qu'elle
ne doit pas s'en remettre à un sujet, comme s'il s'agissait
d'une narration, d'une histoire, ou d'un mythe.

8 - La peinture prend en charge dans sa réalité matérielle un
sujet d'avant la peur primordiale, d'avant l'Histoire, d'avant la
mise en place d'un principe de société établi par des lois, avant
que la peinture soit Art; cette peinture n'a pas à faire avec l'art
passé autrement qu'en prenant comme lien une découpe du
corps dans la matière-dépense qu'il faut du faire voir. Et ce,
au même titre que cette matière qui insiste comme retour en
force du sujet, énigme du projet-image.

Thierry Texedre, Mai 2007.