lundi 17 juillet 2017

Peinture, tu parles...


Daniel Richter peintre








La peinture, tu parles...

Touché par ce temps de la possession, voici que penser s'en suit par ce lent dispositif de la peinture, produisant l'informel, la répétition, l'immédiateté, pour tenter de résoudre ce qui finit, ce qui maudit la langue et sa musique. Entrée dans une invitation à se soustraire à la langue, par cette insatiable éloquence la peinture frôle l'alternative qui montre que la vue ne suffit plus à satisfaire la sexualité humaine (j'entends par là que la sexualité ne se soutient pas de l'acte sexuel en soi ni de son érotisation, mais passe par une translation du corps hyperbolique de l'érogène pris dans la langue à trop voir ce qui fait sens dans l'insignifiance de l'acte sexuel); l'amour pour ce corps est un amour dépossédé de l'être comme déploration de la langue, risque de rencontrer son fou, pour convaincre toute parole qu'une folie n'a de cesse d'accentuer l'impossible étirement de la pensée sur un sujet qui joue sa perte. Penser passe donc par la peinture, s'il en est ainsi l'esprit révulsif qui déjoue la langue pour la recomposer dans un autre espace refuse sa langue pour penser et visite donc la peinture comme vue irrépressible d'un lieu social à rejouer, celui qu'une peinture peut à n'en jamais finir de se soustraire à la vue présente dans un temps de la dépense ; vue qu'une représentation saura reprendre à son compte pour risquer, dans la langue d'un temps présent, l'irréparable tentation de montrer le paradis comme vol (kidnapping) d'un sujet mortel (mise en mémoire d'un sujet de l'immortalité).



Thierry Texedre, le 17 juillet 2017.