jeudi 29 janvier 2015

Érotique zone


Marque insoutenable du trauma, vulgarité de la parole face au corps qui suinte de tout son être. Ventilation du souffle extrême dans l'apoplexie qui rentre dans cette chair inavouable. Connerie que ces mots orgasmiques, tant que leur viol ne sera pas consommé. Voir de loin l'inutilité de la foi, au risque de se faire sauter la tronche, dans un monde comique, l'ordre interne se met en marche vers l'asphyxie totale, contre toute attente d'une glissante jouissance dans les plis de l'orgasme ; sexualité dramatiquement double. Grande occultation de la peau qui sécrète la volonté de lentement mortifier l'envie de sonder l'intérieur du corps élu. Temps de la jubile excavation du sortilège insupportable de ces caressantes ondulations sur la peau. Un silence tente de s'installer, pour faire de la dissidence la vérité du corps martyrisé. Peine perdue du cloaque que la parole installe entre les dents du déhanchement de l'être infini du mensonge. On se ronge, et on défonce la vie, on se pique sur les raccourcis du genre humain, enfantement du songe encore trop jeune pour monter, par les formes alambiquées du pouvoir érotique sur le pénis et la vulve, l'excitation sexuelle, le coït primordial qui entre dans l'intime férocité de l'animal. Trou et érection continuellement qui forniquent pour retourner le corps de l'intérieur, pour comprendre la différence entre l'homme et la femme, montrer ce que la peau fait voir en surface de son désir ininterrompu. Cloué dans les schismes du cerveau inquisiteur, le sens indiscret de l'amour semble se montrer en montant sur l'indicible locution, avec ce corps narcotique. Tarabuster, courir après cette force indécente de l'indécelable martellement de ces mots de tête, jusqu'à leur vocifération, la maladie qui rumine ce que le gosier doit râler à la fin, quand plus rien ne semble sortir du sexe, magnifié dans l'impressionnante perversité de la représentation.




Thierry Texedre, le 29 janvier 2015.