Au loin tintinnabulant
L’espace restreint
titube voilé il sonne
cache ce qui s’évanouit
tutoie totem du vivant
triture tinte terrasse
l’articulé se déplace
les jambes écartées
le ventre allongé
le sexe retors se lève
pour durcir l’espace
le rendre vulnérable
à toute attaque à toute
pénétration dévoyée
ça fonce ça va trop vite
les sourcils devant
la sombre histoire
ni ouverte ni fermée
à en croire les on-dit
de la divulgation vile
celle commune celle close
de l’articulation gestuelle
du désir tombé du ciel
l’entre-deux s’extasie
du rien du vide de
la béance originelle
alors que ça sonne mal
en maux de mauvaise augure
l’impossible a lieu
puisque l’art d’articuler
se défend de peindre
l’image illuminée
au milieu d’un jeu dévasté
musique qui martèle
des sons romantiques
pour faire taire ces articulations
nauséabondes et aveugles
celles de ces jambes
retenues de la parole
qui renverse le cul
pour d’insensés sens
cachés et faire croire
qu’un inconscient existe
à tenir ces corps à leur place
celle d’une densité
d’un poids d’une pesanteur
pour faire parler jusqu’à
la décharge au trou l’ourlet
la blanche réserve
de ces couleurs asexuées
en gestes et germinations
pour montrer l’immonde
temporalité du peint
juché sur l’entrave nocturne
de la belle lune en surplomb
quel oiseau de mauvais augure
pousse l’esprit à tremper
sa déformation dans le bol
qui déborde de la foi
la touche la caresse depuis
ce joli nœud de surréel
la jouissance d’une possession
en trop le regard injecté
du sang désolant
du sang déshabillé
par les poux du corps écarté
les grimaces du temps
délivré de toute ivresse
des braises électriques
aux baisés trop longs
d’un amour elliptique
de la folie qui jette un œil
par dessus la plaie du monde
un timbre puis un autre sans fin.
Thierry Texedre, le 8 février 2024.
D'après "Fur Alina" d'Arvo Part