vendredi 4 novembre 2016

Le jeu du dit replay


Infini ce suicide du cadavre exquis qui frôle l’insurrection. On entre soudain dans l'étrange réfraction de l’œil sur la ligne, lumière qui insupporte le regard fatal sur l'impulsion du front, de face, pour se fracasser sur le mur interdit de la dépossession. Ne pas se laisser déposséder de l'envers, à l'ombre duquel on s'enfonce pour attendre. On se dirait prêt à l'exploration de la face cachée du corps, un temps soi peu montré par ses contours trop flous pour sauter sur l'occasion de voir. L'attention est totale. Une musique proche de l'oreille se compromet avec l’œil incertain. Violence des violons, piquants ressorts de l'expertise orchestrale invitée à envelopper le corps insoutenable de la visitation. Mémoire qui s'invite au retours de la déflagration des sons en divergentes lectures. La mémoire semble inappropriée à émettre un quelconque tour de passe passe pour comprendre cette force d'attraction de la musique. Le corps tout entier s'assume, il entre en communion avec l'oreille assermentée. Les sons en tessitures entraînent l’œil à se replier à l'intérieur. Une certaine discorde se fait entendre, pliant l'écoute à la force intransigeante d'une caressante concomitance avec la suavité de la peau ; la chair tremble sous les accords de la composition. Voilà le cours des choses s'invitant au jeu du replay par l'affrontement, le recommencement, le renoncement à la finitude ; jouer avec la mémoire et le plaisir surdimensionné de la déperdition de la matière qui pense. Place qui s'ouvre à l'extérieur pour inciter ce corps à iriser l’œil, pour qu'il voit ce que la nuit intérieure se risque à transformer l'expertise de la chair en jouvence de l'instrumentale possession de l’œil absout de la vision.



Thierry Texedre, le 4 novembre 2016.