vendredi 11 avril 2014

L'autre et le même









Prête-moi cette irremplaçable vélocité du cœur! Couché sur les hiatus d'un lit de fleurs, enfonçant de mes fesses encore rondes la légèreté de l'herbe mouillée. Frôlant les ans passés je respire encore cette sacrée pulsion puisant dans des souvenirs indiscrets! Rôdant dans d'impossibles aspérités du corps encore jeune, frêle et longiligne, pour y découvrir l'exultante envie de découvrir les plus petites parties soumises de ce corps à découvert, nu et imberbe en ces temps lointains. J'aspire aujourd'hui à plus d'envolée lyrique quant aux glissements de mes mains sur l'étendue ridée de cet opuscule vieillissant. Chié de sa mère insoumise, ce petit corps chétif ira bon train, la voix illuminée dans ce regard encore rosi par l’allaitement. Trop éloigné encore! Je rencontre pourtant ce redressement du bas, de l'entre-jambe, masqué par une pilosité abondante, un sexe en érection (un filet blanc semble sorti de ce jouet avant de le laisser pisser chaudement sur les mains), voilà bien là l'étreinte, ou la mortification; et par quelle occasion, d'avoir à cacher un acte insupportable, mais qui innervera ce gland pour le gonfler jusqu'à la limite du jeu. Bien tempéré, cet enfant désirant passer à l'acte, quelques années après, violé (envolé plutôt) par quelle beauté! Femme usurpatrice, aux formes exquises, les seins gonflés, avec au centre ces deux tétons rouges, et pointés vers moi!J'accuse ce tremblement de l'infant insoumis, divinement éjaculateur, Dieu que la vie est belle quand d'une rencontre jaillissent l’apothéose et la grandeur, pleine de cette illusion virginale du temps de l'infini, sans début ni fin. Installant un regard détourné vers un pauvre passé (à rebours le corps ne se souvient que des exercices sans intérêt), introduisant dans cette mémoire le songe diurne et crépusculaire pour tenter de résoudre - avant que l'action ne s'en saisisse – ce qu'une mort à venir aura de réalité pour mon corps respiré. Adieu foutre et caresses sur ce cadavre expiatoire des malfaisantes jouissances, à moins que d'un mal sorti, viennent se mêler douceur et maltraitance, en jeu mêlé du plaisir sadique et masochiste.





Thierry Texedre, le 11 avril 2014.