samedi 4 octobre 2014

Ostentation






Ostentation

Monde de l'opulence et de la faillite du corps concassé, taraudé, cisaillé sorti de ses gonds, rendu par la parole partout assignée à l'identique déité de l'unique, pour continuer dans la grande fermentation de l'imaginaire crépusculaire du dire coagulé en kermesse pour un temps unique. Densité du risque de naître même, jusqu'à la répétition, celle d'une identité de la mort imposée comme érection de l'éloignement du corps humain de sa carnation. Vautré dans l'irréel, l'ondulation de la musique comme vérité, le chétif recours au ventre de la reproduction va sortir du cloaque renversant de la chair, pour jouir du discours moins oppressant et devenu impuissant devant l'idiome urticant de la naissance en série du corps étranger. Sonne le glas, depuis le haut, tumulus dans un tintamarre inassouvi de ces corps coordonnés de l'origine inappropriée de la naissance postopératoire, celle qui va faire naître les gloussements de la folie du génie humain. Échos à trop faire rentrer ces masses, griffonnages alambiqués du tremblement des corps serrés les uns contre les autres, vers l'illusion qu'une nature humaine prend collectivement ; vréel involontaire qui tente une entrée en force depuis le champ du forçage de la nature et sa narration chez l'homme. Une musique où l'espace de l'esprit sort de ce corps l'illusion d'aller du côté de la vie éternelle, vie qui rencontre la mort du tout-autre pour en mesurer la représentation qui manque à la mort ; celle d'un corps qui manque son grand autre dans l’indifférenciation du même, pour construire un objet libre, une sortie du même, vers l'autre image, répétition qui musique l'esprit de ce corps atomisé, image vasculaire, intérieur qu'une chair n'aura de cesse de décompter à mesure que la mort s'installe. Ouvrage incessant d'une remise en question de l'altérité du corps d'écriture, devenu loi pour rassembler les corps nus d'un dire impossible. Le temps vient outrager la musique pour mettre à plat ce corps d'écriture, pour le rouvrir, l'étirer et l'allonger jusqu'à l'identification-mémoire de la peau en surface ; la peau serait donc ce centre de la musique comme indice d'une écriture à venir, mortellement touchée par la voix qui ondule sous les notes affamées de ces compositions érudites. Vraisemblable authenticité de l'écoute d'une musique parallèle au regard troublant du corps, posé en charismatique âme de la vie, corps jeté en pâture depuis ces étranges charniers, déposé en un lieu, celui bien réel de la vie pour faire la lecture de l'éternité, depuis l'invention du corps chrétien jusqu'à la procréation de l'intelligence collective.





Thierry Texedre, le 4 octobre 2014.