Ostentation
Monde de l'opulence et de la faillite
du corps concassé, taraudé, cisaillé sorti de ses gonds, rendu par
la parole partout assignée à l'identique déité de l'unique, pour
continuer dans la grande fermentation de l'imaginaire crépusculaire
du dire coagulé en kermesse pour un temps unique. Densité du risque
de naître même, jusqu'à la répétition, celle d'une identité de
la mort imposée comme érection de l'éloignement du corps humain de
sa carnation. Vautré dans l'irréel, l'ondulation de la musique
comme vérité, le chétif recours au ventre de la reproduction va
sortir du cloaque renversant de la chair, pour jouir du discours
moins oppressant et devenu impuissant devant l'idiome urticant de la
naissance en série du corps étranger. Sonne le glas, depuis le
haut, tumulus dans un tintamarre inassouvi de ces corps coordonnés
de l'origine inappropriée de la naissance postopératoire, celle qui
va faire naître les gloussements de la folie du génie humain. Échos
à trop faire rentrer ces masses, griffonnages alambiqués du
tremblement des corps serrés les uns contre les autres, vers
l'illusion qu'une nature humaine prend collectivement ; vréel
involontaire qui tente une entrée en force depuis le champ du
forçage de la nature et sa narration chez l'homme. Une musique où
l'espace de l'esprit sort de ce corps l'illusion d'aller du côté de
la vie éternelle, vie qui rencontre la mort du tout-autre pour en
mesurer la représentation qui manque à la mort ; celle d'un
corps qui manque son grand autre dans l’indifférenciation du même,
pour construire un objet libre, une sortie du même, vers l'autre
image, répétition qui musique l'esprit de ce corps atomisé, image
vasculaire, intérieur qu'une chair n'aura de cesse de décompter à
mesure que la mort s'installe. Ouvrage incessant d'une remise en
question de l'altérité du corps d'écriture, devenu loi pour
rassembler les corps nus d'un dire impossible. Le temps vient
outrager la musique pour mettre à plat ce corps d'écriture, pour le
rouvrir, l'étirer et l'allonger jusqu'à l'identification-mémoire
de la peau en surface ; la peau serait donc ce centre de la
musique comme indice d'une écriture à venir, mortellement touchée
par la voix qui ondule sous les notes affamées de ces compositions
érudites. Vraisemblable authenticité de l'écoute d'une musique
parallèle au regard troublant du corps, posé en charismatique âme
de la vie, corps jeté en pâture depuis ces étranges charniers,
déposé en un lieu, celui bien réel de la vie pour faire la lecture
de l'éternité, depuis l'invention du corps chrétien jusqu'à la
procréation de l'intelligence collective.
Thierry Texedre, le 4 octobre 2014.