samedi 17 septembre 2016

Patatras




Porter par ici
pour quoi faire
si seulement
la lecture était
facile ça se saurait
rien ne vous y oblige
là se tient le singe
qui pousse un cri
comme vous
ne pouvez pas
L’IMAGINER
si seulement
vous saviez lire
j’en tiendrais
pour responsable
le temps
LE TEMPS
de passer à autre
CHOSE
et l’affaire est faite
oui dans le sac
c’est bien ce qui
me chagrine
de PASSER
à côté de ceci
pour aller vers cela
à quoi bon
CONTINUER
j’en tiens pour responsable
tous ceux qui ont su lire
le risque serait de
DÉCOUVRIR
quelque nouveauté
insoumise et insupportable
pour la raison
RAISONNER
ou aller à l’instinct
sans ambages
ni fioritures et
ça ne tient pas face
LA FACE
n’est-ce pas
UNE FARCE
la vie serait là
quelque chose qui a
à voir avec la face
non pas la farce mais
et encore je pèse mes mots
elle serait cette irréalité
dont on croit
CONNAÎTRE
les faits et les gestes
mais on se trompe
on n’en connaît que
là est l’histoire que
ce sexe a trop évité
l’écriture ment
sur le sexe oui
sur l’histoire d’une
copulation qui immole
la chair jusqu’à l’os
et me direz-vous
qu’en est-il de la parodie
PARODIE/PAROLE
c’est le nœud de l’écriture
là où la voix interdit
qu’on parte en vrille
pour le sexe
parole d’évangile
me dites-vous
mais non on en est
revenu de l’être
pour toujours
L'ÊTRE
EST LETTRE MORTE
on vit pour consommer
et reproduire et
l’être ce petit être
ce reclus ce suicidé
sans présomption ni âge
oui l’âge est le temps
qu’il faut au sexe pour
JOUIR
de peur que cette
prétendue inspiration
s’évanouisse par les pores
de la surface mise
en PERSPECTIVE
par l’évanouissement
de la voix en cri
assourdissant celui
de la VIE
qui s’interpose à la MORT
cette insidieuse
CONSUMMATION
de la matière inspirée
en souffle mais pas seulement
vous est-il arrivé
de sentir l’air qui sort
venue d’on ne sait où
si c’est pour partir vers
d’autres airs chants et
PATATRAS


Thierry Texedre, le 17 octobre 2016.