mercredi 6 mars 2019

Violence




 Ronald Ophuis (1968) 
Artiste peintre hollandais 
















































Violence

Prêté par un corps 
Feutré un corps attaché 
La lecture du temps 
En impose avec les frasques 
Du glissement sur la peau 
D'une main tendue  
Maintes fois serrant 
Le vice caché du temps 
D’une peinture qui sort 
Par les pores de la peau 
Il est jeté ce sortilège 
Ventre à terre pour 
Laisser pourrir 
Une sempiternelle 
Expulsion du dedans 
Dans un sang contracté 
Des coulures en peinture 
Pour y voir les couleurs 
Et lire ainsi la folie  
Qui frôle l’intemporalité 
Que le peintre exaspère 
Par l’inondation le réel 
En train de se jouer du temps 
Tempête sur la toile au loin 
Passage vers une monstruosité 
La prostration des corps depuis 
Leur initiation au risque 
D'encombrer la vérité 
Quelle visite d’une vérité 
Le bien fendu de la peinture 
Qui peint à trop y voir depuis  
Cette reconnaissance 
De l’ensevelissement  
Toujours d’un présent face 
À la toile encore à peindre 
Et la tension naît du corps 
Suspendu au jeu des atomes 
Qui forcent le plaisir qui en tombe 
Étranglé par la fin  
Celle du début du corps 
Dénoué délivré 
Par l’œil étreint. 

Thierry Texedre, le 6 mars 2019