jeudi 8 février 2018

Le désir en excès



Le désir en excès

Couché sur le lit du feu
ignorance insidieuse du rat dégoûté
ravagé par l'extérieur du trou bouché
rogne en risque la peau
jusqu'à sourdement rencontrer
la folle fissure de la vie
qui puise et s'épuise danse
en saut sauterelle sur la main
à portée de main drame
de la vie visitée en terre
l'ivresse sur la peau du coup
d'essai qui n'en finit pas
de fermer la porte d'un tour
de clap de fin de vie
la peur montrée l'animal
rencontre et ressort en retard
l'homme rassasié de la bête
amoureuse c'est pas ça qui vide
la plage en lignes noircies
de la chanson écrite en virage
l'état tatoué sur le bras en signes
indiscrets monte la couleur des songes
sur les draps repliés dans le placard
de la foutue transgression du son
qui crie plus fort qu'un corps
dehors monté sur la face cachée
de la mort consumée qui saigne
dans l'obscure bordel du ventre
ouvert du désir en sang
en soupir trempé sans accès.


Thierry Texedre, le 8 février 2018.




Aurore Pallet - les Annonces Fossiles, 2014










mardi 6 février 2018

Soulèvement




Soulèvement

Faramineuse expulsion recentrement la parole
vers sa cessation mise en demeure sa coupure
sur son tremblement ses gouttes d'insignifiance
car la vitesse d'une parole serait la putréfaction
l'exacte opposition d'une parole en loi du temps
l'insignifiante exactitude de l’œil qui voit l'un
à chaque fois que son droit d'accès au réel est
de l'être agglomération des songes et du dire
en une inépuisable extension de l'image pâle
floue et opaque par l'internement de la parole
point d'achoppement cloaque film en coupe
par un arrêt sur image vertigineux le vestige
d'un drame l'occurrence l'extermination peur
passant par l'enterrement de la langue vidée
exaltée étreinte avec l'éternité qui frôle l'art
d'asphyxier les sons auriculaires et musicaux
entré dans l'existant un soulèvement monte
inexorablement pour jeter le discrédit sur
l'élévation du corps sur l'homme pléonasme
l'homme voué à penser sa perte danse de fin
danse de l'extinction espèce entrain de jouir.


Thierry Texedre, le 6 février 2018.


Fred Kleinberg - Le chant d'Amar, huile sur toile, 200 x 400 cm, 2017




























dimanche 4 février 2018

Au tour de l'esprit

Dominique Martinet (1948-2000) – Fragment de mémoire, la fin de l'idolâtrie, 1999/2000 – détrempe sur toile, 177 x 204 cm
























Au tour de l'esprit

Sur quelle irruption
le temps massacre
le né pour l'élever
l'envelopper en maux
de l'irrésolution de la vie
comme si de ce suaire
naissait une parole
un suintement
une douleur
une fêlure
un effet
de cette mise
à mort du récit
pour expulser sauver
sauter sur l'art
de la représentation
sciences de la vie
qui sortent de ces orbites
infructueux du temps
entrain de se déliter
pourquoi la décomposition
passe par un jeu
improvisé des sons
sur l'air de paroles
à venir à en vomir
vocifération de ces voix
tentations obscurcies
par la foi du présent
suturé partout danse
illicite de l'illumination
le corps caressant
sa séparation de l'idée
qu'on se fait du je
jeté par dessus bord
sur l'océan de feu
poussé jusque sur
la terre enflammée
la terre effervescence
de la vie qui vire
au cauchemar
au couché de soleil
qui passe par le violet
viol de l'espace de l'esprit.


Thierry Texedre, le 4 février 2018.






vendredi 2 février 2018

Prière au rideau

                                                Dieric Bouts, vers 1450-55, l'Annonciation


Prière au rideau

Lieu de la sève inondant la soie
tablier en nœuds et plis relique
de la vue austère qui transparaît
l'irruption d'une lumière ange
de cet au-delà soulevé le grand
pardon des péchés recouverts
dans un tremblement du temps
dans cette mémoire qui s'ouvre
et en souffrance à la naissance
désir de la procréation dialogue
vulgaire avec un sujet sortilège
voué à l'enfermement de la loi
sur cette parole invitant l'art
sur le lit du corps et de l'âme
du sang et de la chair annonce
du temps arcane de la foi prie
instant pour faire voir le rideau
lumière et l'orbe du vide scène
devant l'immanente résurrection
qui souffre à un désir d'amour.

Thierry Texedre, le 2 février 2018.