vendredi 30 septembre 2016

Être sûr de rien






Être sûr de rien


Posé sur une branche
l’oiseau renifle un peu
histoire de montrer
à l’homme assis
sous ce vieil arbre
que chanter n’est pas
une preuve d’avoir
de l’esprit ni d’imiter
le chant des oiseaux
et pourtant le regard
baissé le garçon
n’écoute pas le bel
oiseau si haut perché
celui-ci s’impatiente
devant l’indifférence
et l’entêtement
de l’homme tête nue
comme un verre
une volaille voilà
comment me regardent
les gens pour leur festin
mais là ce gamin lui
ne semble pas comme
les autres  je crois bien
qu’il va se montrer
sous les meilleurs
hospices c’est à espérer
à force d’attendre et
en proie à une impatience
l’oiseau ne pouvant
plus se contenir
lâcha comme qui dirait
un résidu bien mérité
et la fiente s'abat
sur le crâne chauve
du jeune homme
qui brandit d’un geste
fatal une pierre
qui s’était glissée
sous ses fesses avant
la pause et la lança
en direction de l’oiseau
pris au dépourvu
par cette méprise
qui l’avait poussé
aux pires désagréments
dans la foulée celui-ci
s’envola en battant
des ailes un peu
douloureusement
la pierre l’aurait-elle
touché et l’homme
les bras en l’air
debout lança des
grommellements
en se frottant la tête.

Thierry Texedre, le 30 octobre 2016.





jeudi 29 septembre 2016

A tout vent






A tout vent

Tel un oiseau maudit
le vol s’empresse alors
et se retire vite d’en bas
sordide liberté à la volée
que ce monde trop pressé
vol insurrectionnel
d’un autre temps
revenu pour souffler
sur les braises de la ville
ce vol serait-il celui
ce clair obscur
hilarant de la vallée
aux adieux enterrés
en route pour un ciel
qui ressemble à la sage
concertation du monde
passant par des tours
et des détours autour
du haut clocher
qui donne le vertige
et puis plonge sur
les voies piétonnes  
pour jeter le discrédit
avant le grand départ
secouant ses plumes
comme pour s’éveiller
d’un long sommeil
l’ordinaire de l’oiseau
et d’un battement d’ailes
il remonte soudain
jusqu’au début ennuagé
du ciel qui s’assombrit
d’humeur maussade
comme un humain
assiégé par sa fin
proche maudissant
dans un dernier sursaut
la vie qui l’a vu naître.


Thierry Texedre, le 29 octobre 2016.











A tout vent




Tel un oiseau maudit
le vol s’empresse alors
et se retire vite d’en bas
sordide liberté à la volée
que ce monde trop pressé
vol insurrectionnel
d’un autre temps
revenu pour souffler
sur les braises de la ville
ce vol serait-il celui
ce clair obscur
hilarant de la vallée
aux adieux enterrés
en route pour un ciel
qui ressemble à la sage
concertation du monde
passant par des tours
et des détours autour
du haut clocher
qui donne le vertige
et puis plonge sur
les voies piétonnes  
pour jeter le discrédit
avant le grand départ
secouant ses plumes
comme pour s’éveiller
d’un long sommeil
l’ordinaire de l’oiseau
et d’un battement d’ailes
il remonte soudain
jusqu’au début ennuagé
du ciel qui s’assombrit
d’humeur maussade
comme un humain
assiégé par sa fin
proche maudissant
dans un dernier sursaut
la vie qui l’a vu naître.



Thierry Texedre, le 29 octobre 2016.











lundi 26 septembre 2016

Te Deum









Te Deum


Nous te louons certes ça se mesure
nous te remettons au plaisir de revenir
de revoir ce sacerdoce en une doctrine
répétée pour monter la mémoire vers
sa gloire vers sa source vers la terre
de tous les pécheurs du péché de voir


Restant au ruisseau baigné de la misère
nous aspirons au risque inconditionnel
de manger le pain et le vin de ton sort
au sortir de la douleur d’enfanter le rien
ricanant devant l’enfer d’entendre le bien
sur l’origine de la mémoire montrant le tort


Sur la vie de quelle sorte d’extase lui parle
le bien dans la douleur du doute en silence
dans l’infinie dépendance de la parole aussi
montrant qu’elle offre ce sacré partout la foi
devant l’interminable occultation de la figure
dans ce ruisselant désir jugement en pleurs


Nous te louons depuis l’interdit de ce dire
outrepassant toutes les sensations jetées
du risque d’expulsion de ce corps de raison
vers sa fin vers toute la versatilité des sens
pour feindre cet aveuglement de la tentation
et en finir avec ce schisme de l’un à l’autre

Toute la farce du monde tient en ces termes
tournée vers une vie éternelle dépossession
sur la conquête de la défense de ces guerres
qui étourdissent par le froid retour de l’ombre
offre autour du regard toutes ces lamentations
la béatitude devant la mort de ce tragique jour




Thierry Texedre, le 26 octobre 2016.









samedi 24 septembre 2016

Ricanements du fond



Ronde inaugurale
du risque intenté
inquisiteur de la joie
enkystée en caresse
sur la peau ténue
le risque assène-t-il
cette tension au corps
d’arrêter de penser
pour laisser courir
le long désir sur la ligne
de fuite qui trompe
l’allégresse quelle
allégorie que
cette pression insensée
exercée sur les plis
oniriques du plaisir
qui octroie au corps
une possession
celle qu’un retournement
vulgaire explore implore
depuis l’intolérable
glissement vers
l’enfer d’un paradis
trop usé trop usité
transition d’une parole
vers cette hauteur
cette expiration devenue
la polémique d’un lieu
anodin destin qui couche
qui accouche d’une telle
subordination à ce déplaisir
venu par ce supplément
jouissance sans limite
qui monte par l’envie
de l’autre phallus
un coup sur ce
qu’on ne peut
effacer essuyer
par l’oeil exclusif
qu’à condition
d’envelopper cette frange
la fêlure du récit
parcours de la castration
dont on ne peut
éloigner la parole
rencontrée depuis
le phallus déplié
parce qu’on ne peut
se passer de la
jouissance
possédé par la cause
irrecevable de l’effraction
le corps nu se montre
osant ricaner du fond
indécent de sa chair
tant et plus parcourant
les chants terribles
de l’usurpation que
de belles paroles
vont inonder l’esprit
découvert impunément.



Thierry Texedre, le 24 octobre 2016.




vendredi 23 septembre 2016

Du pourrissement des ténèbres












Du pourrissement des ténèbres


Jeu omnipotent de la foi
trouée en son milieu
géopolitique trop soumis
au rythme imposant
de la temporalité
et trop appesanti
par ce qui l’anime
ce temps invité au risque
de ne pas parler la langue
depuis un corps disséminé
par les voix de l’histoire

Tourné depuis le désir
inassouvi de la récurrence
ce corps impulsé par l’entrée
en apesanteur de l’extériorité
devenant l’étirement
de la seule cogitation
voilà ce qui sied au risque
de penser pour faire fuire
l’évitement de la mort
faire revenir ce qui pousse
la mort vers la résurrection

Toi qui offre ce corps à la vie
ne vois-tu pas cette fente
qui s’évertue à monter la chair
comme quelque chose
qui a à voir avec l’amour
de l’amour qui diffère
de celui des sens souffrance
des ténèbres devenues
celles de la grande drogue
entrer dans l'occurrence
de la foi là tu vois la fin

En tirailleur te mets-tu dans
la position la tentation et
que tu ne peux plus causer
le drame c’est de forcer sur
la cause de cette naissance
où est la reconnaissance
ce vertige insensé qui frôle
la peau pour la montrer
la peau qui enserre les mains
encore et encore érotiques
pour les envelopper les cacher

Souffre que la rencontre
avec le temps passe par
le pourrissement dicté
par les ténèbres celles
qui font souffrir la chair
pour qu’elle pense ce que
le livre peut montrer de
l’oeil exorbité par la peinture
inventée pour illuminer
la vie à rebours de la mort
le temps d’exister sur la toile

Le vol insurrectionnel
de la vie par la mort
serait montrée par une
extension de la surface
sur la peau en une tension
de la toile qui laisse cours
à la joie d’offrir au regard
un saut infini de matière
colorée par la profondeur
mélancolique d’un livre ouvert
récit à venir d’une trame sonore






Thierry Texedre, le 23 octobre 2016.