… Schisme virtuel d'une
commémoration, continuum ininterrompu de la frayeur qui monte dans
l'esprit ulcéré. Cours des choses qui monte au plus haut de la
tempête insoumise, pour faire part de ce paradis perdu. Paradis du
temps de la peinture encore évincée par l'exposition de l’œil
qui invente à regarder à distance ; exposition par les forceps
de ces tableaux en réminiscence, au format, à l'huile, chair de la
chair occultée. Le risque de la parole serait celui que prend la
musique à être, au centre du corps jouisseur ; cadavérique
conclusion que ce corps sourd va opérer à trop mettre de la vue
dans cette sortie de l'être, sorte d'affaissement du vrai dans
l'intentionnelle résolution de l'enterrement du corps, de son
éternité absoute par l'immortalité de la lettre qui regarde ce qui
pense le corps. Séparation vulnérable de la lecture et de sa mise
en jachère par la peinture qui pense son sujet ; à trop
s'emparer du corps dans la beauté d'un clivage de son volume. Corps
chantant, corps couvert par l'art d'escamoter le temps, pour visiter
alors l'exacte consternation face au regard indiscret du reflet, du
même, depuis ce sommeil invitant le dessin, charogne en composition
dans la parole qui s'initie au ventre du peint. Sous la constellation
de ces paroles dites en chevauchant la peinture, le récit
s'essouffle, se consacre, se décide, s'exclue du corps pour
fusionner dans cette musique qui enfle, enfile, chauffe, charrie des
onomatopées, manques, coupes, caricatures, en mettant sur pause
cette syntaxe désuète et hypocondriaque. Si le vertige s'empare du
texte, c'est pour mieux puiser dans cette mémoire à-rebours ;
pour la montrer en vie de la chair vers l'esprit via le jeu infini de
ce jouir interdit...
Thierry Texedre,
le 22 août 2016.
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