mardi 30 décembre 2014

Rachel Yedid peintre







Sur les peintures de Rachel Yedid



Ce qui claque chez Rachel Yedid c'est l'eau. Les sujets sont traités avec harmonie, je veux dire par là avec la délicatesse du ruissellement de l'eau sur les bords à vifs des corps qui semblent flotter dans l'air. Pourtant, ces bords sont livrés à l'apoplexie du dedans. L'intérieur du corps de l'autre qui regarde, et de l'autre qui reconstruit ce bord de la peau, ce trait absent aux endroits clés d'une pulsation intérieure. Le bord serait-il celui de la nudité tactile dont souffre l'autre qui regarde ? Là, est le grand mystère d'une peinture dont les effets sur notre tension (celle du regard trop près de l'écoute [l’a-tension]), contribueront à emporter le regard dans un éloignement et/ou une présence dans la série de peintures, ici « les Odes d'un roi », jusqu'à cette rencontre avec l'affleurement inquiétant de la couleur et de la forme. Le lit s'est formé, et forcé, pour faire danser les corps unanimement seuls et féminins. La grande peinture serait cet accès au format du corps qui possède tous les atouts d'une sensibilité qui daigne jouer avec la peur d'exposer cette peau hirsute et joyeuse, quand le regard de l'autre tente de restituer le contour à la couleur qui rend toute sa lumière à l'intelligence de l'exposition. Voilà le risque pour cette peinture de retenir le corps, de revenir au corps, de rappeler le corps, dont l'invisibilité semble s'atténuer, se réduire, à mesure qu'on avance dans cette série de toiles, et ce, pour donner naissance à la prochaine impression, à une nouvelle représentation qui marque déjà sa teneur, et son opulence, et un drame qui se faufile discrètement pour l'heure, dans ce chant qui invite ce vainqueur à aimer serrer dans ses bras les amantes de ces Odes guerrières.




Thierry Texedre, le 28 décembre 2014.






Jeu







Jeu

Je suis couvert dit le ciel
tes nuages se font rares
dit le vent ta fraîcheur
se retire dit la vallée
ta forêt est encore sombre
dit le jardin parsemé
d'arbres d'ornements
tu claques des dents dit
le vieil homme à l'enfant
trop pressé d'aller jouer.



Thierry Texedre, le 30 décembre 2014.