lundi 29 octobre 2018

L'antérire

Yue Minjun (1962-)
sans titre, 1994

























L’antérire

Du bord dénaturé la face cachée
plus jamais le rire n’aura de dilution
détermination sur le regard de voir
l’illimité l’éternité l’étirement
de l’indécence qui prend l’air
du temps le temps de l’oppression
le temps de l’introduction
de s’introduire dans l’irréel
la lumière qui tombe sur la chair
le schisme du circuit mental
montré dans la polémique
qui force la chair à s’évider
se creuser pour nourrir l’esprit
l’esprit caricature et rire
de la compromission assise
sur les braises de la guerre
qui vous tombe dessus
sur quelques paroles en l’air
l’air de rien la raideur du sexe
en trop de sa polémique rituel
tombé du temps présenté
au spectacle la giration
qui tourne court à cause
de cette ingénue le duel
holistique du double indistinct
parties qui concourent au même
dans la différence et l’inadéquat
glissements dans l’insoutenable
l’insensé d’un pensé de la dépense
Un rire sous les habits vertueux
de la peau jubilation
peau traînée peau gainée
laissée pour compte sur
les braises de l’amour
insignifiant d’un départ
pour l’autre rive quelle rivière !


Thierry Texedre, le 29 octobre 2018.










vendredi 26 octobre 2018

Les sexes sirupeux

                                                  Pablo Picasso, Dora et le Minotaure, 1936















Les sexes sirupeux

Poussé par les regards
convulsés de l’amour
toute étreinte sans retenue
l’orifice ébahi s’envole
l’indécente contagion
vers d’autres sphères
d’une affaire sans foi
c’est par la nudité
l’immersion dans la fente
cadencée le retrait du désir
qui en implore au droit
le montrant du doigt
contre ces sussions
vertigineuses à l’envers
l’être renversé par ces jeux
ces caresses du con au pli
de la verge redressée
en mille sucs à venir
des délices sur la vulve
humide à cette heure
quelle grandeur que ce
lent plaisir qui entre mots
indiscrets et attouchements
se mêlent dans la disgrâce
sur la peau vertigineuse
l’écartement des corps
hybrides vont pisser
sur l’air du temps
les sexes insoumis
sortent un après-midi
poussés par l’envie
l’extrême étirement
de leurs abus enflammés
jusqu’au petit matin
les draps froissés
sont jetés par dessus
cette frivolité l’errance
le sommeil le resserrement
des chairs sur l’amant.


Thierry Texedre, le 26 octobre 2018.