dimanche 19 juin 2016

Entre le ventre et la terre



Quelle est donc la surdité
qui frôle le vol irrésolu
et inquisiteur de la peur
voilà que se montre
à tous les renégats
du temps présent
l'immensité de la musique
le travers la possession
coupée du monde de ces affres
ce sacré le samaritain
qui essaime au vent la peur
de mourir la perfide occlusion
qui se dresse devant
la parole l'étreinte en
voyelles consonantes
vois ce qui te sied d'aimer
le ventre et la terre
rencontrées à la source
aveugle du temps de l'âge
il passe par là pour
intenter à la chair
la montrer conduite
aux chiens errants
et le soleil indécent
contamine puis délivre
le sang en sens inverse
peinture faite chair
dans l'écriture qui parle
une langue indécidable
qui peint sans fin
l'invasion par ces crachas
de travers l'incendie
de la tête qui maraude
en catimini enfin clouée
à la croix sans bois ni lois
dressant son sexe plein
pour lâcher en léchant
apologie du croyant
coursé par l'ignominie
de l’œil grand ouvert
au milieu du front
en suivant l'image
pour la couper du regard
incertain et teinté
d'une pâle jouissance
impropre texte invité
joues grossies par l'esprit
qui tente d'approcher
ce corps entier le montrer
s’enticher de sa peau d'os
jusqu'à la douleur
qui insiste partout
enfoncée dans les plis
de la couleur chair
en soubresauts sués
de ces verges aromatiques
par quelle surprise
s'est-elle jetée dans les abîmes
du ventre de la terre
au risque d'aller
chasser ces sens pour
partir en poussant un cri.


Thierry Texedre, le 19 juin 2016.





Gérard Titus-Carmel
suite Grünwald