dimanche 26 juillet 2009

Nocturne

collage sur «Nocturne pour violoncelle et piano»
d'André Jolivet

Fragile détention du genre humain
quel emprisonnement
infranchissable liaison du temps
à l'espace de l'esprit
victime d'une imposture propre à
l'homme la transversalité même
celle de la femme
production et reproduction dans un
glissement vertébral
irremplaçable discours sur l'élévation
du corps poussé
par l'expectoral toux en gosier respiratoire
franchissement du vrai
quand la respiration vient à manquer
maltraitance de la chair sur ce corps
occlusion des yeux
occlusion intestinale
occlusion olfactive
occlusion du coeur
pourrissement de l'être en corps
transgression du corps en sens
pluralité des sens vers l'anesthésie
qu'un oeil
en débats peut résoudre
respiration suspendue à la mort dédiée
pas encore édifiée
les dieux n'en pèsent pas encore
la portée
musique de l'insupportable déité
unaire dans ce soi
pluriel puisque pris dans l'autre et
la femme représentation du sujet
accouché
trop loin de la parole pour
l'entendre dire vrai
cette parole aimante à tire d'elle
rouage en sang en sens encensé ou insensé
qui tombe sous les coups
de la loi du glissement des mots
maux
en tête de laquelle vont sortir ce verbe
fait chair
parole du sujet de la forclusion
parole du sujet sans lieu ni vérité
sauf à tenter l'apparition
de cette mémoire
médecine du corps déplié
schisme émietté de la grande
représentation.

vendredi 24 juillet 2009

L'éden

L'éden, ce spectre dépecé, désemparé, rétréci pour avoir été à l'aune du temps. Touché par la grâce, cet espace illumine encore l'espace contemporain. Le rend soutenable. Parcours de l'abjection du siècle présent, par sa soutenance sociale résolument consommatrice de sens. Entrée dans une danse où les corps sont à leur extrême tension. Tempête qui cause l'effacement progressif de l'identité subjective. Identité qui souffre en retrait, dans un traitement compulsif de la langue. Jouissance d'une langue fermée, finie. L'inconscient en est l'extrême rouage, roue qui passe par sa consumation, carré d'une circonférence qui bute sur ce corps invalide. Hors du mouvement qui lui est une transgression de ce lien social érudit. Le corps n'est pas dans l'érudition mais dans une dévêture; pôle de la dislocation, de l'émiettement du corps en chair. Chair qui est le point de départ de ce paradis. S'agit-il bien d'un paradis? Ou d'une humeur? Ou de la découverte de la chair, parce qu'il y a eu pensée à un moment précis de l'extraordinaire fonction de la chair à transformer tout corps en son contraire: la chose. Passant par un objet désiré par la mise en sens, mouvement, temps présent, signe que la répétition passe par l'impossible atteinte de cette chose. Paradis parce qu'il y a transfiguration, à cause de l'incessante oscillation entre ce corps pris dans la mesure du temps, et la recherche du temps perdu. Perte du corps, obsession linguale qui vire à l'image, à l'éden. La dispersion du corps en fragments va lui permettre de penser l'impensable: la résolution de sa fin, une petite mort à côté de ce paradis déplacé, en amont de la vie, l'éden en ressort imaginé, pour penser, position du franchissement de ce lien social forclos, en corps vierge, et perdre tout pouvoir du corps sur la vie.

vendredi 10 juillet 2009

Trauma

Suite sur la conduction en alternance
de deux axes transparents croisée de
deux corps double régime don et arrêt
sur image forclusion et reproduction
corps en pensée et corps en chair vision
risque d'une charge émotionnelle quand
ce corps vient à croiser cette pensée idée
du choc que pourrait faire l'infraction à
l'anéantissement de la vie par la masse
monstrueuse de l'extrapolation d'une
telle fonction forcée forçage naissance
de l'architectonique blasphématoire de
la vie virée du socle vibratoire en ouïe
entendement lointain du geste pensée
geste plutôt que cogitation geste planté
là comme pour endosser la loi qui fera
ce socle base nom de la légitime socialité
du genre humain qui sort à peine de ses
balbutiements lèvres gercées par le froid
endémique d'une attraction terrestre et
son contraire l'élévation sonnée soudaine
sommation de la parole en acte acte premier
qui est la frange de toute lisibilité de toute
vision risque d'entendre au lieu de faire
glisser les corps les uns contre les autres
frôlement ininterrompu qui est la cause
de l'invention de la vérité bien avant la
première apparition de l'un en religions
éparpillement du pouvoir d'exister à
l'infini pour atteindre l'emphatique mort
étirée pour toucher cet autre risque vrai
parce qu'il apparaîtra à un moment où la
vie tourne au risque rature mal massacre
images apparues pour supporter cette
fiction des corps atomisés sans retour
vers l'immersion colorée de ces peintres
expressionnistes abstraits forts d'approcher
la cause de cette parole devenue laïque
pour conjurer l'espace qui s'offre l'esprit
en nourriture culture comme grain peau
passage du sensible au divin du commun
au spirituel du vrai à la reconnaissance.