vendredi 30 janvier 2015

De la mort à la vie







De la mort à la vie

De quelle mort
le corps saute
par la vie rituel
crépusculaire
de ces battements
incessants qui
franchissent les
cimes et les mers
d'un corps charrié
puisse-il être la
cause effacée du
cloaque répété
de la fin en un
lieu incomplet
de ces tombes
écarlates accoudées
au sol baisé par
les tremblements
de l'improvisation
écourtée partout
où le monde sort
de l'inquiétant
déferlement du
feu intérieur et de
la chair qui se croit
immortelle et jouit
de la mort même
pour vivre le temps
d'asservir l'outrage
des mots interdits.


Thierry Texedre, le 30 janvier 2015.





jeudi 29 janvier 2015

Érotique zone


Marque insoutenable du trauma, vulgarité de la parole face au corps qui suinte de tout son être. Ventilation du souffle extrême dans l'apoplexie qui rentre dans cette chair inavouable. Connerie que ces mots orgasmiques, tant que leur viol ne sera pas consommé. Voir de loin l'inutilité de la foi, au risque de se faire sauter la tronche, dans un monde comique, l'ordre interne se met en marche vers l'asphyxie totale, contre toute attente d'une glissante jouissance dans les plis de l'orgasme ; sexualité dramatiquement double. Grande occultation de la peau qui sécrète la volonté de lentement mortifier l'envie de sonder l'intérieur du corps élu. Temps de la jubile excavation du sortilège insupportable de ces caressantes ondulations sur la peau. Un silence tente de s'installer, pour faire de la dissidence la vérité du corps martyrisé. Peine perdue du cloaque que la parole installe entre les dents du déhanchement de l'être infini du mensonge. On se ronge, et on défonce la vie, on se pique sur les raccourcis du genre humain, enfantement du songe encore trop jeune pour monter, par les formes alambiquées du pouvoir érotique sur le pénis et la vulve, l'excitation sexuelle, le coït primordial qui entre dans l'intime férocité de l'animal. Trou et érection continuellement qui forniquent pour retourner le corps de l'intérieur, pour comprendre la différence entre l'homme et la femme, montrer ce que la peau fait voir en surface de son désir ininterrompu. Cloué dans les schismes du cerveau inquisiteur, le sens indiscret de l'amour semble se montrer en montant sur l'indicible locution, avec ce corps narcotique. Tarabuster, courir après cette force indécente de l'indécelable martellement de ces mots de tête, jusqu'à leur vocifération, la maladie qui rumine ce que le gosier doit râler à la fin, quand plus rien ne semble sortir du sexe, magnifié dans l'impressionnante perversité de la représentation.




Thierry Texedre, le 29 janvier 2015.




  

mardi 27 janvier 2015

Le corps borderline






Le corps borderline

Le grand couvert du corps qui feinte, voilà le risque que ce corps a de neutraliser la langue, pour faire naître le désir inassouvi de la jouissance. Voilà ce qui est mis dans une temporalité illicite. L'histoire, qui tente de redémarrer ce qu'un corps plié n'a de cesse de revisiter par la mémoire, comme illusion et risque de mettre à mal ce « vréel » asymétrique, va inonder des corps « meurtriers » dans ce qu'ils ont d'insoutenable et d'incompréhensible. Comment ne pas continuer ce réel sans mettre en avant un passé comme lecture/introduction à un corps qui pense, un corps autre qui serait la multitude inoccupée par la pensée, de la chair sur l'os clef du recentrement de la négativité qui frôle le corps par une introspection de la langue « vulgate ». Giclée inassouvie de la rencontre entre l'atomisation des corps et leur innocuité, point de toxicité dans le regard qui viole sans cesse sa chair, corps qui sont impossible à nommer, tant leur éclatement en vol semble se retourner comme un gant, pour donner à « lire » l'ordre inversé de la vie, jusqu'au jeu inintelligible de la matière. La foudroyante vie du recentrement opéré par la chair sur l'os semble bien loin de l'excitation qui monte en pulsions incontournables, là est le fond incompréhensible qui marque la langue autour des paroles du surgissement de la profondeur du corps « plein », intériorité de la complainte. Par quels soubresauts, ce corps agit-il sur la langue ? Par ceux de l'exterritorialité de la peinture. Remonter jusqu'aux compressions du corps, juste ce qu'il faut d'avance, pour ne pas perdre le fil, celui de la parole, induction misérable du corps nu ! Voile obscure qui rend grâce au vice inopiné de la parole intrigante, pour laisser tomber le voile sur l'innocente résurrection de l'intellect qui subsiste encore ; - ne faut-il pas s'en plaindre ! - de par un va-et-vient incessant qui s'enfourne entre la peinture et l'art de manier le verbe, celui analytique. La vocifération du temps semble finir par faire corps avec la peau pour ne laisser croire qu'à une suite instable d'artifices enflammés, dans l'art d'exceller, l'art des sens ; ceux qui vous remettent dans le chemin insensé de la représentation de chose. Le risque reprend du service avec le vice, la décapitation de l'infini, auriculaire dégénérescence du corps de l'entendement. Nous serions à l'aube de l'enfantement d'une érection insoumise au temps de la reproduction des corps.



Thierry Texedre, le 27 janvier 2015.




  

vendredi 23 janvier 2015

Avant la déconstruction du corps né







Avant la déconstruction du corps né

1 Passage

Sur l'essence inaudible du corps imposteur, l'espace semble rivé au risque impuissant de naître. Devant cette cessation de la vie, vient la résurrection, au plus haut point de négation du corps nu. Que la chair soit ainsi nue, pour risquer l'infraction de la vie. Quelle nauséabonde impuissance de la vie face au désir inopiné de ce corps fatidique depuis l'horizontale vérité de la vie, avant cette renversante complexité de la verticalité, du redressement de la pensée, pour sa mise en mémoire de ce grand bouleversement, passage de l'utérin à la surface gangrenée de la respiration, cœur apostolique ultérieur. Combien de gnoses pour faire et défaire cette inappropriée de germination, dans l'implacable conspiration de la chair et de l'os ? Voir en contamination des paroles imputrescibles de la langue, pour en retirer l'impuissance inespérée du désir meurtrier de jouir ; comme si le corps marmonnait dans son intime conviction, l'impossible mort de l'être - tant et tant découpé par les peintres - pour sortir de ce nœud indécent la virile opulence de la chair comme maltraitance infinie de la cogitation illégale du corps. Le corps somme la chair de retourner la peau pour voir, et penser vrai, penser l'origine de ce corps entrai de fuir vers sa propre fin...

2 Conséquences

Consécutivement, l'irruption de la vie et de la pensée vont entériner ce qu'aucune vie n'aura encore créé. Jour inanimé de ce dernier temps de la vie, vie qui n'a de présence, ni dans l'esprit qui se doit d'imaginer un corps faramineux, ni dans l'au-delà créé pour ne pas jouir de la mort ; là est le mystère qu'un corps éteint se voit raviver dans l'appel que cette résurrection a faite tomber sur les vivants comme chair de la chair ; les voix éteintes du corps martyrisé se réveillent dans la chair ressuscitée. Chair dont la présence n'a de sens qu'à être, naissance comme pensée imminente de la mort commémorée. Depuis quel atome, le corps naît-il depuis sa conception, par l'improvisation de la mort d'un autre corps ? Le temps, ourlet déplié de l'aire, de l'espace de l'esprit, se contracte sous l'empressement de l'esprit à croire sa propre inexistence dans l'au-delà : sa somme serait cette compilation des corps dans l'irrésolution de l'éternité. Commémoration de la vie sous quelle impulsion de la fin qui neutraliserait toute dégradation du corps dans son pourrissement. La disparition d'un être cher serait ce sas dans lequel tout corps qui se délite marquerait la fin d'une renversante fusion entre l'âme et la chair comme drame insoutenable de la rencontre entre la naissance et la décomposition, une petite mort cellulaire qui sonne déjà au levant de l'apparition, de la sortie du fœtus du ventre de la mère. Penser serait lié à ce passage comme risque de survie d'une couche exposée au ventre déchiré de l'exhortation de la vie par la chair plongée dans l'inapproprié et l'impossible verbalisation de cette douleur qui enfantera, pour mettre en forme la vie extra-utérine...

3 Connaissance

Temps pressé, temps oppressé, sur la surdité de ce vol téméraire qui vient gloser avec les franchissements du temps en sens, sens de ce corps calamiteux. Chose de l'altérité du corps suspendu au cours des choses, musique que la vie impose au risque d'altérité de la chair. Temps de l'empressement des variations que la chair inocule à cette impossible pensée depuis l'astre d'or qui feinte avec ces couleurs édulcorées dans ce sas terrestre. Injonction de la candeur des voix devant l'appel de la langue inviolée depuis l'origine épique de la vie qui pense. Clac et clameurs de ces ondes inaccoutumées la face cachée et les pieds liés sur la route du corps martyrisé. Sauts dans l'allongement occipital interminable des lettres et de ses lectures, pour peu que l'image subsiste, vers cette imminente caresse de la peau, versatile langue qui teinte aux yeux de la chair impassible ; maîtresse insoupçonnée de ce divin retour de la foi en imprédictibles ostentations de l'exquise vie lancée comme le vitriole sur la peau nue. Quelle reconnaissance ce corps a-t-il devant l'insurrection qui opposent l'art et la vie, sinon celle de l'imputrescible lit de la matière qui s'oppose à l'engendrement du désir meurtrier d'entrer dans l'opposition à la mort par la grande porte du destin foudroyé par la chair, ici, chaloupant d'un mort à une vie, d'une naissance à une connaissance insoumise au risque d'une renaissance. Le temps va vriller et se tordre jusqu'au renflement qui tient lieu de suintement de coulée de ces couleurs qui montent au cœur de la grandeur du corps mourant de ses actes ; l’œil en action se met à générer les couleurs du tempo qui dépasse le temps tuméfié et découpé par les affres de l'ouvert/fermé qui sied au corps livré à cette intériorité qui somme les gênes d'accélérer la mort. Doute et empressement sont bien là pour faire ruisseler le temps sur la peau, dans un seul but : écarter les jambes du corps pour laisser sortir ce qui le pense. Éclatement en bombardements et en ivresse d'ouvrir ce corps pour l'empaler sur la langue sur la surdité de la chair à toute fracturation, le corps est entier et meurt entier malmené par la décapitation que le verbe ose sur sa descendance. Descendre du corps est ce ras de marée qui va prendre en écharpe la vie pour l'annoncer, l'attraper en vol, la tenir comme source de vie que l'imaginaire intrusif vient sculpter et faire jouer depuis la passion, pour faire connaissance avec un autre corps compulsé...




Thierry Texedre, le 23 janvier 2015.






lundi 19 janvier 2015

Rêverie







Rêverie 2

Fleure qui a consenti
sur les tiges coupées
du matin redressé
sueur en gouttes ici
en bas depuis le sol terre
grimpante inclinaison
soudain dans la déraison
du vent qui foule l'air
entonné en chants
dérisoires qui louent
l'amoureuse de tout
la terre qui fait tant
pour ces naissances
oppressantes du coup
de grâce donné au fou
feu de l'incendie des sens
feu-follet insaisissable
il manque l'immanence
de ce corps qui pense
joie de l'inconnaissable.



Thierry Texedre, le 20 janvier 2015.








dimanche 18 janvier 2015

En toc tic tac clac








En toc tic tac clac


Choc clinique qui sort
le temps de sa torpeur
vertébrale raison encore
fringant l'âge de l'horreur
sonne le corps juste alors
dehors s’esbroufe l'acteur
tout vêtu de mots inodores
il sonne sourd le détracteur
de ces connes idées à tort
et recouvert d'une ardeur
à épiler les poils du corps
fini tous les toc en sueur
sur cette belle nudité retors
laissée à l'abandon cœur
soumis à la vie en accord
et d'un vaste élan de terreur
sonne l'heure de la mort.



Thierry Texedre, le 18 janvier 2014.



mercredi 14 janvier 2015

À cloche-pied



À cloche-pied souffle
le vent rassasié par
l'étreinte volubile de
la bouche en retard
à cause du mauvais
temps qui se pare
de ses plus laids
habits usurpant la
folie qui ricane tant
pour faire tomber sa
ritournelle vie laissant
gronder l'esprit délicat
souffle divin au dessus
partout où la lune assoit
sa belle ombre emportée
dans les chemins sur soi
en une tentaculaire volupté.




Thierry Texedre, le 14 janvier 2015.

samedi 10 janvier 2015

L'oeil de la mort






L’œil de la mort

Sordide esquisse du col
cou courbé de la terreur
collectée la chair hurle
depuis le jour juché sur
la tentative d'extraction
de la chair déchirée et
vient le drame en surface
douce nuit d'ivresse dans
le lit enfoncé dans la peur
d'être du dedans indécis
tremblant de l'ourlet défait
de cette peau qui s'ouvre
en feuille envolée jusqu'à
la cime de ces illustres
mots du sort de la langue
on s'esclaffe par l'horreur
qui vient lit ta fin sous toi
née du ventre de la mère
merci à la terre qui tourne
mal parce qu'elle saute elle
se fait regretter d'être à
l'origine du né nauséabond
voilà bien ce qui décide
la peur de sursauter à
cause de la conscience
qui naît de l'être de l'étant
le destin que la mort folle
dessine comme conscience
esquisse de l'existence nue
de cette somme dont nous
sommes faits faribole d'un
viol dont l'homme ne saura
point se dépêtrer sauf à
dramatiquement faire jurer
la terrible parole cul par
dessus tête dans la foi la
tourmente l’œil de la mort.


Thierry Texedre, le 10 janvier 2015.





jeudi 8 janvier 2015

L'histoire qui roule







L'histoire qui roule
Au petit matin danse et s'élève la brume au-dessus des sols pavés un petit vent tourbillonne et fait voler les feuilles jusqu'au seuil encore endormi de quelques commerces dans la ville en province les rues sont pavées comme au tempsjadis les premiers piétons sortent s'empressent et courent vers leur voiture comme attrapés et piqués par une mouche à n'en point douter le jour est là chahuté par l'automne coloré des arbres qui longent le boulevard à deux pas une danse semble sortir du centre de la terre comme pour faire vibrer la ville après une nuit bien trop calme c'est le tremblement des moteurs qui chauffent et des gens qui parlent un peu fort après les premiers embouteillages aux ronds-points les autos dansent en tournant dans le même sens tantôt en appuyant sur le frein tantôt en accélérant pour presser l'heure qui défile jusqu'à la pointeuse c'est l'heure d'embaucher on renâcle depuis l'aube on gémit et on trépigne d'envie de partir avant l'heure de partir hors de cet entonnoir gris d'où sortent à la chaîne de belles voitures qui brillent de tout leur éclat ça roule pour le grand patron qui vend et vend encore sous les yeux blafards des ouvriers atones.



Thierry Texedre, le 8 janvier 2015.




mardi 6 janvier 2015

Coup du corps






Variation sur l'au-delà 

2
Coup du corps 

Le risque pour
ce corps
d'éviter la mort
vient du fait
qu'il tombe
sous les coups
de la résurrection
la grande peur
d'une mort
certaine
est liée
au tremblement
de la jouissance
qui s'offre au corps
pour l'amener
à l'image
oui le corps
saute devant
l'image
même le chant
même la peinture
même la foi
concourent
au risque
vertueux de
penser
malgré ce
corps entier
le corps est
entier et un
avant qu'on
entende frapper
les coups du
cœur immonde
de la foi
la foi commence
là où l'on
commente texte
qui vole le risque
de mourir vrai
hé oui mourir
n'est vrai qu'à
laisser en suspens
la vie de ce texte
l'éradiquer voilà
le vrai sujet qui
saute aux yeux
de la mauvaise mort
jets immanquables
de ce feu aux couleurs
de lumière celle
semblable au corps
divin mort pour
avoir reconnu cette
voix comme celle de
l'éternité voix
qui sonne le
dévoilement
infini de la parole
comme austérité
de la vie du corps
pensant.




Thierry Texedre, le 10 janvier 2015.




dimanche 4 janvier 2015

Variations sur l'au-delà











Variations sur l'au-delà


1

Suinte la chair sur l'os
la chair clouée
en peau tenaille
entrée dans la fin
du jour illusion
du coin de l’œil
Érythrée
conciliabule du
début inviolé de la
mort magnanime
mort inusité depuis
l'avant irrésolu
qui tombe comme
le ciel
jouit du moment
éclaboussure
infinie qui monte
jusqu'aux cieux
impérieux
voilà ce jeu impie
qui frappe à la
porte de l'enfer
réminiscence
de celui terrestre
sur quel sol indécidable
de la fin d'un temps
de la possession
chair de la chair
vois-tu ce vol interdit
à la parole
vol couché
sur la carne
incendiaire du
corps malotru
du tournis en virgules
et points de ces
pointillés en suspension
sur l'exclamation utérine
revenue de chez les morts
pour offusquer la
parole imberbe
et vierge devant
ce corps illuminé
de la peau arrachée
à la vie voile de la
fin dans la douleur
inappropriée
au texte de la foi
de la béatitude
de ces voix revenues
de l'au-delà
figure de cet
Un
unique risque
de l'ultime
improvisation des corps
quand la fin vient
frapper ouvre la porte
du souffle
soudain interrogé
trou de cette farce
érigée pour avoir pensé
pour mettre en
mémoire cette même
vie depuis l'origine
martelée du sang
Cœur
engouffré dans la
Chair
pour mettre au lit
la vie schisme de la
résurrection
naissance de cette autre
cavité du délitement
qui donne le cri
Cri de la douleur
insécable de la chair
qui chante petite
musique du viol
de la vie retournée
en épuisements
jusqu'au rite passage
qui se joue de la vie
ligne de lumière
que l’œil inocule
et livre au délicieux
délire d’exclure le corps
depuis l'arrachement de
l'âme à cette caverne
cataclysmique
Âme
amniotique
d'où sortira la grande
Peinture
de la délivrance.



Thierry Texedre, le 4 janvier 2015.