dimanche 21 septembre 2008

la nuit du temps pressé














Laocoon 1610-14 El Greco 137,5x172,5cm


Le temps en deux

pans de l'histoire

du temps pressé

en tête sortie

tout droit du

songe sans jeu

est jalonné de joies

où le je jet gêne

tous les gènes sous

lesquels est donc né

le jeu de la chair

qui enfle et entend

entrer en action

pour trouver cette

forme trop ferme

et fermée du corps

avec tous ses puits

de jour des orifices

fichés aux bouts

desquels dehors

le risque en joue

mais si d'aventure

ce corps est capté

il campe se coupe

du monde prend le

dedans pour dehors

là est la vie

qui pousse à jouir

pulsions de mort

du corps éteint

de la mémoire

qui frappe de lever

par la force virile

des choses le

seul sens celui

des sens du dehors

pour parcourir au

delà de sa vie

la vacillante et

vasculaire poussée

d'entrer dans un

espace de mémoire

l'espace de l'espèce

mémorisée né

de cette chair

soufflée soudain

l'herbe folle

qui plie policée

dans ce dehors

horrifique du pli

ombrageux lien

enfin retourné

qui touche le fond

feinte et fin

de ce bout du

corps obligé

de voir tous ces

corps décharnés

du dehors du damier

du jeu qui soulève

un corps nouveau

son corps délité

qui incorpore

encore une fois

dehors la nuit

du temps passé

par la respiration.


Thierry Texedre, septembre 2008.





samedi 20 septembre 2008

une lueur dans l'abîme





















peinture de Christophe Hohler


collage sur « Streams » de Philippe Hersant


Fixation fixité qui dure à entendre
vu la cessation des sons des veines
vibratoires qui ont eu un impact
sur l'esprit pour le dévisser de sa
position posture verticalité de la
réalisation chair vertébré la chasse
investie du nombre contre l'un lente
exposition du corps vidé de sa suave
envie de vivre vidé de sa terreur du
vide vidé de l'ombre portée au corps
incarné immanence de l'immaculée
conception de la divine imagination
fond de l'homme assis sur ce fort
essors essuyé sous les coups de sa
mort prématurée imposition des mains
pour revenir au dire au son au ciel
clair d'une levée de jour chaude excision
du mal qui sévit qui rime avec la psyché
l'aval l'irréalité du corps sans sa tête vif
traitement du regard qui tombe sous
l'effort d'être d'entendre de l'entendement
d'exister pour rien comme ça simple
glissement des couches du temps qui
s'allonge qui trempe sa tentative de
tentation de risquer la question la seule
qui vaille la peine de sortir du trou noir
de la poésie sans fond sans fin sans lieu
la dernière question qui est cette lueur.


Thierry Texedre





lundi 1 septembre 2008

Habitations















"Etat d'esprit: les adieux" 1911
de Umberto Boccioni

Habitations



Gnoses polymorphiques
Habitations
collage sur « La nuits des éplorés » de Sunleif Rasmussen

Coeurs d'enfants sondés soudés scandés
sous l'interpellation du rythme lent d'ores
et déjà cloué sur la rencontre inhérente
au rivage musical orchestral tempéré et
mordu de l'enfoncement du jeu musical
sous-jacent sortie des poussées hurlements
cris invertébrés du corps ahurissant grave
compromis de l'éclairage ténu des coeurs
transposés transfigurés sous le regard vrai
musical et composé des tintements posés
comme site stase strate de la violation du
régime temporel ouverture du chant long
ivresse hermétique qui fend l'air intangible
ordre du port de chair habit hardi harangué
sourd silence de la démesure orchestrale
entrecoupée des nuits éplorées des sourdes
évocations polymorphes éplorées démesure
qui monte jusqu'aux coeurs cavité du vide
qui est entrée de la chair dans une musique
franchissement du dire poussé par l'ombre
rayonnante l'ondulation possession vitale.

Double incrustation dans l'asthénie du dire
transparent translucide traversée musicale
rentrée des corps en nuits enfantées étrange
tourment du coeur qui bat sourde effraction
éplorée des enfants entrés en gutturales clés
de la possession infernale du chant sorti tiré
ici bas vocal quand l'orchestral vaquant tire
du jeu sa durée envoûtement intempestif de
l'irrationalité des voix transversalement au
corps d'écriture musicale au temps recours
à face d'immortalité face fastidieuse de la
lourde pression pourrissement verbal entré
dans le son qui monte et redescend à même
l'inflexion phénoménale de la transverbale
irruption de la voix courte mais éruptive
lâchée pour entonner l'air le rendre spatial
l'orchestre est moins perçu moins audible
c'est un fond que cette voix rétractée va vite
remplir va vite entourer l'instrumentation
la tenir comme arc-boutée sur un régime
de transmission des pouvoirs échange sur
quel silence quel contre-point réforme du
dire ponctué avant et sans vision après de la
lecture autre que celle respirée ponctuation
insaisissable du matériau sonore du souffle
qui finit par soulever dresser la vivante voix
du fond infini de la mort de la nuit des lâches.

Thierry Texedre, septembre 2008.