mercredi 11 novembre 2015

De croire rituel de laïcité




De croire rituel de laïcité

Quel don que ce sacré, entrant dans l'appel à la vie éternelle, depuis la prosternation vouée au plus haut point à l'amour pour cette douce jubilation de l'esprit rencontrant le corps, dans la douleur insupportée, et pour entamer une finitude de l'étreinte, avec l'enterrement ; et jouir enfin de ce sacré par l'enfantement d'une vie irradiée du bonheur infini de vivre pour l'éternité dans l'inséparable alliance avec Dieu. Mourir serait ce souvenir immaculé qui montre l'espérance en ce sommeil, de la visitation depuis la vivante existence, le vivant du réveil de l'au-delà dans une montée au ciel de cette âme portée par un corps absous de ses péchés. Quelle fin ce corps pose-t-il comme non-croyance, de l'état procuré d'un corps pensant ? Si ce n'est que de penser en pause se prononce en terme de rituel, pour biffer ce corps de chair, le montrer comme pensant sa corporéité. Conclure à une non- croyance serait prendre le risque de faire remonter un lieu du religieux, là où le corps laïque prononcerait sa posture à penser, et ce, dans la langue. Langue qui remonte, par le signe d'une croyance en Dieu, aux écrits bibliques depuis l'Ancien Testament ; et au-delà, la parole trop assujettie aux dieux de la pluralité des voix. Risque d'un conflit entre le lien social qui se risque à cohabiter avec les monothéismes et la pensée savante, instaurant ainsi le jeu, inventant l'ouvert/fermé qui s'étire du croire à l'impossible sens du vrai ; risque de mettre la parole en danger, en la risquant dans l'inconscient et l'exaltation pour l'objet, représentation de la chose pensée. Corps de la dépense raisonnant par ces pensées du corps social, dans ce pourrissement, invitant le croyant à accuser sa foi, rencontre avec le lieu de la poésie, danse avec la chair incarnée dans la parole usurpatrice, et libératrice, danse avec les mots du corps fou, pour interpeller ce social émasculant le sujet qui veut penser, privé de son dieu par l'impossible éternité de la vie terrestre, et du ciel imaginé dans l'infinité de l'espace; jeu entre la douleur et la jouissance du corps rendu chair par l'esprit de ce corps pensant. Étreinte du ciel et de la terre dans l'indésirable fin qui montre l'expulsion de croire et sa rencontre avec l'extériorité de la laïcité : dans l'interminable jaillissement du doute face au passage du vivant à la mort, par cet amour, rencontre avec l'autre corps, celui de la possession par la parole d'une infinie récurrence des maux de la fin projetée.



Thierry Texedre, le 11 novembre 2015.