mercredi 27 juin 2018

Prosternation




Couple invertébré
du défilement
dire que ça défile
au plus près du fond
imposture du dehors
qui frôle l'asphyxie
depuis qu'on a vu
naître ce dedans
cet encombrant
ce mécréant
de la démesure
qu'un temps de l'âme
n'aura de cesse d'exulter
pour en finir avec ce croire
qui monte du dedans
en lieu et place
de l'inoculé la croyance
en un dieu du pouvoir de la parole
l'action qui sort cette musique
le sort de ce commun
la polémique que penser produit
du commun pour faire taire
ce qui pense le nom de Dieu
par cette production
d'un temps de la détention
détenir cette mémoire
la forclusion de l'âme
l'absurdité d'un absolu
des contraires renvoyés au couple
du couple qui reproduit
sans cesse ce dedans
qui ment à cause du même
le même qui se fourre son fou
pour avoir tenté de rester
impensé l'insensé
l'immolé de la peau
possédé du tronc
qui danse autour
de l'envie
l'infini fulminant.
Thierry Texedre, le 27 juin 2018.




                                                        peinture de Wissem Ben Hassine










vendredi 22 juin 2018

Illusions


                                                       Viktor Oliva - le buveur d'absinthe, 1901




























Illusions

Pourchassant les démons
de l'occulte peinture
effrayée aussi
l'ultime résolution
de l'esprit
marche vers sa gloire
habité par d'impossibles
extractions
et édenté et étriqué
et transfiguré
par les songes
ceux qui illusionnent
la grande muse
la musique intérieure
elle elle cogne et frappe
les tripes asservies
du temps possédé
voilà l'extraction l'utérus
du laid caché sous les jupes
émanées du retour
à la fesse givrée
d'un coup sec et relevé
par ce drame jet
jeté en pâture aux bêtes
chair à canon de la vérole
volant au secours de la plaie
cul-terreux plaie
de l’œil astreint au
risque d'un redressement
d'une érection
plantée là ô illusion
fractionnée de la belle
aurore boréale
qui danse à même l'esprit
je me perds dans la disgrâce
du récit improbable
depuis une belle peinture
traversée de toutes parts
hélas mes bras tendus
tels des implorations
au Christ mort.

Thierry Texedre, le 22 juin 2018.








lundi 18 juin 2018

Surdité du temps




peinture de Justin Mortimer
"café au lait", 1997
































Surdité du temps

La seule expulsion
qui vaille de la sordide
exaltation des mots
en phrases et déploiements
phases de l'inconscience
qui touche au temps
du multiple démembré
voilà le recours sourd
de ce temps pluriel
partout où s'énoncent
les exactions d'un corps
encore trop improvisé
par la langue parlée
quantifiée sur cette chair
subite du damné réel
absorbé par la feinte
sorte de fente
qui inonde la peinture
anthropophage
le regard à découvert
la bouche grande ouverte
pour passer du bon temps
avec les mots martelés
dans l'atmosphère
d'une éternité sautée
la chasse contre ce corps
arrivé corps posé
tel une auréole
la tache immaculée
d'un verdict proscrit
de la prostitution du corps
induit du basculement
vers la langue décollée
récits abusés et jetés
au pilori de la veine vérité
vertige d'un vestige du passé
passé de cette mémoire
dont on peut à peine réciter
les abominations.


Thierry Texedre, le 18 juin 2018.





vendredi 15 juin 2018

L'improbable

                                           
                                                 Patrick Devreux (1949-) " Un après-midi, l'été"






























L'improbable

L'extérieur la surdité
du ventre rétréci par
l'isolement de l'enfant
couché sur le lit l'enfer
la pose primordiale
d'un repli retiré du pli
le sédiment du temps
sédentaire qui suffoque
souffre en silence
pour ne pas entrer
dans cette quiétude
l'extrême improbable
du temps poussé dehors
les draps du tremblement
involontaire qui joue
en glissant dans l'ombre
de ces grisés qui changent
à mesure que l'étreinte
et l'ivresse du sommeil
s'imposent aux regrets
du dehors par la fenêtre
par quelle intermittence
quels défilements de
ces songes qui flottent
au milieu de la chambre
de ces doux rêves qu'un
jour peut-être j'accuse
qu'ils eussent été interdits.


Thierry Texedre, le 15 juin 2018.














samedi 2 juin 2018

Le lit

                                              Peinture de Oda Jaune, "big bed scène, 2015"



Le lit

Le lit livré au lieu
lentement sourdement
s'enfonce étiré et chaud
dans l'extatique queue
et le saint des saints vagin
vite entouré de ses plaies
enfantement du tronc
tohu-bohu du claquement
vertébral qui frôle
l'enterrement de la vie
du sexe opposé
osé l'usurpé ôté
du ventre de la mère
pour occuper la chair
la dévorer la faire naître
en double doute
du dedans dépecé
le temps dépassé du né
vient montrer la foi
carnassière de l'esprit
en rémission sur le corps
corps soliloque corps
encore à revoir par l'art
du traitement en sang
l'esprit finira par s'en remettre
à moins qu'il ne passe son chemin
à moins qu'un corps soudain
vienne changer la donne
montrer une autre oraison
un chemin loin de la raison.


Thierry Texedre, le 2 juin 2018.