Plaidoyer pour une plaie
… De ne pouvoir représenter, je me
met en pleurs, pour voir ce sacerdoce – peut-être dans ces
profondeurs, plein d'une peine, plainte d'enterrer ces mots inavoués
– jusqu'au centre, jusqu'à cette intime conviction de la croyance.
Coupé du monde de la vulgarité, ne puis-je puiser en moi que des
soucieux endoctrinements, que ces dérives inhospitalières, pour
m'éloigner du temps vrai – de ces errances sans suite se montre
l'appel à d'autres antagonismes – pour couvrir la douleur qui me
tiraille, et m'émeut quand-même. Quel éloignement de la peinture
peut se soustraire au dire impuissant de la représentation ?
Peut-être cette musique entrain de parcourir en tête, tout le corps
excavé de sa vérité ; contagion qui parcourt tous les sens,
pour les embraser, embrasser ce qui à l'intérieur se soumet à la
chair. Vois-tu ce fardeau qui alourdit tant ce discours insignifiant,
pour l'ensevelir sous mille couches, ersatz du vocabulaire impuni par
la chair ; grande compromission avec l'extériorité de la voix
depuis sa mise en peinture, (folie peut-être que cette musique !)
vertu du corps qui s'efface, se retire en rature de la peinture,
dessin au trait noir, traitement de ce destin insoumis et
tyrannique...
Thierry Texedre, le 25 août 2016.
La grenouille théologique, 2015 Robert Boulloche.
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