vendredi 25 novembre 2016

De taire la peinture


Murmure du silence 1914 non signé - de Gibran Khalil Gibran



De taire la peinture

Compromission de la partie jouée, l'inquisition de ce très haut jeu de la parole en chant, voilà qui confère à la figure ainsi découverte une sainte image qui serait liée à la surface du temps : l'immanente expiration de la chair en dire du peu qui soit en une extrême finitude de l'image peinte. De cette extrême limite que l’œil peut percevoir dans l’insécable matière de la mise en peinture d'un dire qui se referme dans la chair pour n'en plus ressortir qu'en tirant sur la peau du peint.

*

Visiter ce risque d'entrer en lumière
vent venu de l'arrière
du temps décalé fier
est l'être qui souffre l'air
d'écrire en nuages clairs
sur le blanc manteau qui enserre
la tendresse de la chair.

*

Par quelle prouesse l'art du peint (qui se mesure au dire) se voit-il ? Comme le corps qui se montre nu, et aussi par ce qui le déshabille, depuis ce mur (objet qui s'en sort par un certain départ un transport/transposition ) en peinture qui est mis en chair, dans un retournement de la tessiture/matière qui s'offre au regard/départ de ce corps impossible à montrer en peinture.

*

Choir de ce peint
pour tomber sur la fin
dernier ressort du lien
occupé par le sein
en nourriture rien
que ce qui lui vient
du plaisir ultime des reins
sur le peint enceint.


Thierry Texedre, le 25 novembre 2016.