jeudi 29 septembre 2011

L'irrespectabilité du dire


Le tour des choses est un fait, il restera à jamais irrecevable. Circonscrire ce tout reste de l'ordre de l'incantation, de l'irréel qui soudain afflue dans les arcanes de ce dire impuissant à extraire une vérité; sauf celle peut-être de cette parole intrusive. Un soulèvement devenant nécessaire à ce rejet, pour qu'une forme en émerge. L'extrême monumentalité de l'homme réside dans sa tautologie, sa redondance à répéter comme signe avant coureur d'une négation de cet objet représentable. L'histoire n'en a pas fini de soulever les couches, les retourner, les décrypter, sans toutefois en saisir la moindre grandeur du temps ainsi mis à nu. Une certaine résignation rendue obsolète par l'étirement du temps, l'homme s'accordera à dire, dans ce lieu noué, tel un manque, dans une interrogation renversante, puisque vidée de la dite chose. Du dire qui comblerait cette chose, voilà qui renversera bien des vérités, même proches d'une spiritualité. L'enterrement du dire augurerait une fin plus tragique que celle d'une grande guerre. Il semblerait que ces deux entités soient liées par deux temps croisés, séisme qui gronde en ce début de XXIe siècle. Nous reviendrons sur le dire qui ouvre un ourlet, un retournement du tempérament, un schisme en perspective. Le dire est aujourd'hui propulsé dans d'insupportables réseaux dont la vue altérée en flashs conduit à une mémoire exponentielle à mesure que son objet devient la chose représentée. Perte de sens. Pourrissement du dire qui s'implante dans d'infinies ressacs, poussé à jouir pour mieux rencontrer le désir, celui de l'asens.




Thierry Texedre, le 29 septembre 2011.

mardi 27 septembre 2011

Récitatif du coeur








La tête ne produit plus
sous le couvert de la
terrible exhortation du
sang en coulée entrejambe
excitation du genre humain
qui souffre dans sa foi pour
avoir mis à mal cette tête
folie du temps qui se répète
renversement de la guerre
par les armes en guerre
des mots jusqu'à la lie
le couvert est mis pour
l'éternité à l'homme de
s'asseoir à table repas
du dernier jour avant
la résurrection de l'avant
aventure à rebours de
la découverte du corps
possédé du corps troué
par les bouts inoculés
de la grande lèpre du
sexe monstrueusement
dressé devant ce spectacle
exubérant celui ouvert
enterrement de la naissance
en une infinité de cris
intra-utérins le socle de
l'illumination du spectre
de Dieu derrière relevé
en jets inassouvis sur
l'indécente féminité du
genre expié de l'homme
redressé pour mourir dans
d'immondes attentats le jour
d'après la tête tombée dans
ce sac plein de peau ténue
transgression du grand
humain en austère animalcule
pour mettre la tête en l'air
et s'envoyer pour toujours
en apothéose récitatif du cœur.






Thierry Texedre, le 27 septembre 2011.

dimanche 25 septembre 2011

Jazz







Le blues vous prend
là où vous ne l'attendez
pas à pas il passe c'est
une passerelle pour
l'éternité on s'y attache
serait-ce cet espoir
qu'on croit enfin clôt
caressante consistance
du jazz en soi un soir
poursuivant notre éther
nu dans l'ombre de notre
âme sombre secoué par
tout un tour un demi
s'il vous plaît jusqu'à
l'extinction des feux
petit matin zigzaguant
dans la rue un verre à
la main il vous prend
le peu de respect qu'il
vous reste la chemise
en boule boulimie l'air
joué par le trompettiste
s'éteint par terre en
overdose moi aussi.


Thierry Texedre, le 25 septembre 2011.

samedi 24 septembre 2011

De l'art encore de l'art...






Au fil du temps l'eau devient trouble. Les oiseaux s'éloignent dans le ciel. Les jours semblent s'allonger, s'éterniser. Le bleu du ciel devient gris. L'été s'évanouit dans l'éternité sans retour. Rien ne semble laisser de trace dans les têtes évanouies. Un son macabre résonne au coeur de ces entrailles humaines. L'homme s'élance dans les airs, poussant jusqu'à l'apothéose la douce exaltation d'être oiseau. Un frémissement sous les bras tendus, juste assez pour lentement déplacer les membres. L'homme jette comme un cri, le cri de l'espoir. Le cri d'une croyance indéfectible en cet instant pour la vie. De celle qui donne un envol léger et gracieux. La liberté s'installe-t-elle pour toujours, en des lieux sans fin, sans risquer la route incertaine de ces sans logis. La vitesse s'acquiert à mesure du battement des bras. On croirait une image de Folon. Le corps entier fend l'air à grands renforts d'une technique apprise de ses congénères. L'homme s'élance se surprend de l'altitude par un regard rapide. L'oiseau est en altitude plus haut que la plupart des vertébrés ailés cette espèce. Un nuage sombre surgit soudain de nulle part, épais et orageux. Au milieu, les éclairs fusent de partout, l'homme surprit veut sortir de ce cloaque, comme affolé et sans repères. Un éclair le touche, c'est la chute vertigineuse qui commence. Tout défile dans sa tête, jusqu'aux temps où il était homme debout, marchant dans la campagne humide. Le corps semblait s'accélérer, et tournoyait en vrille. Un trou dans le sol, autour une tache brune, au milieu une forme compacte, une sorte de compression à l'envers, un César, encore de l'art vivant.


Thierry Texedre, le 24 septembre 2011.

samedi 3 septembre 2011

Cathédrale






Grandeur de cet
édifice du règne par
l'immortel
amour d'une voix
pour un peuple
élu
touché est l'étrange
corps au plus profond
de cet être partagé
souffrance
à outrance de la vie
vers quels cieux
se tourne
l'âme
que vive ce cœur
ou si bas se
bousculent ces âmes
tourmentées du
fond
de la terre
dans quelle
partition
face tournée de
l'adoration un mal
revient en risques
incessants tristesse
du jour qui se couche
à vos pieds à suivre
en finir avec ce
jugement
inquisition de la face
qui revient cachée de
derrière cette
mémoire
résolue triste corps
damné pour avoir
reculé quand la
nuit
lui apparut désopilante
pleine de cette
ivresse dressée
les ombres
sortent de partout
les ombres de
l'imaginaire qu'un
jour
ce corps désemparé
n'aura de cesse
d'exfolier
en songes irrespectueux



Thierry Texedre, le 3 septembre 2011.