dimanche 24 septembre 2017

Retour pour poser une autre vue

Duccio - L'appel des Apôtres Pierre et André (1308-1311), tempéra sur panneau de bois, surface peinte 42,7 x 45,5 cm.



Retour pour poser une autre vue


Vers cette initiation fondée sur la notion de lieu et
des figures qui ont à voir avec l'espace de la mémoire
là-bas se tiennent les intérieurs clos ressentis comme
corps creux vue traversante en plongée et contre plongée
ressenti de la plaie que l’œil martèle dans la souffrance
on se dirige vers cette perspective du convexe trop éloigné
de cet œil concave qui feintera jusqu'à cette soudaine nuée
notre regard plonge indifférent au risque de la transparence
pour rapporter toutes ces figures signes annonciateurs
du temps voué à l'altérité de la mémoire là est l'autre
possible l'indistinction qui nourrit et multiplie
fortune itinérante qui passe par le plagiat jusqu'à
la reconnaissance de l'invention du mouvement
l'oculaire sourdement voit cette peinture retournée.
Le Christ [c'est-à-dire la religion] est posé comme côté.



Thierry Texedre, le 24 septembre 2017.









mardi 19 septembre 2017

Pour un temps

                                                     Robert Fry (1951-) - Untitled série Red


































































Pour un temps

Allongement de la polémique
sur l'avenir oculaire
voici que s'impose l'attraction
de cet œil insoluble pour le temps
l'unique temps du coup de pinceau
qui traîne son traitement
le long de l'avant ni du retour
qui ment au temps du présent
allongé sur la surface du redressement
de l'hominidé isolé dans sa multiplicité
reproduction du temps du même
prêt à en découdre avec ce futur
qui lui parle qui attente à sa surdité
qui le met en tête à tête avec sa mémoire
l'extrême prolifération de inexpugnable
comique de la parole mise en musique
en face de la peinture rivée aux pieds
de ce vertébré irrésolument inséparable
de la musique qui fête sa gloire
l'arrachement de l'homme au format
parce que son redressement
rend possible l'autre vision
qui s'offre à l'ouvert-fermé
du temps entré en cadence
dans l'entre-deux vie/mort
pour montrer du dire sa finitude
dans l'impossible résolution de la peinture.



Thierry Texedre, le 19 septembre 2017.














lundi 18 septembre 2017

Femme ou Sex-appeal

Francis Picabia
« Femmes au Bull-Dog (1941-1942) »





Femme ou Sex-appeal

Glissement chienne d'envie
vertige de la mouvance
mer de l'amour indiscret
sort de nulle part des cieux
ébahis par l'autre temps
du regard insidieux
et lubrique qui dévisage
la fascination de la vue
pour ce dehors ordurier
qui préside à l'embarquement
pour Cythère des amantes
inappropriées femme omise
éclatement du mensonge
par quelques vociférations
vouées au scélérat discours
qui soulève l'image
pour s'entendre dire
du dire du ressort qu'il
n'a qu'à bien se tenir pour
ne pas ressortir de son orifice
le trou abject de ce regard indécent
qui descend sur la toile
exsangue de sa fin
tel est le lien indéfectible
qui unit le corps amoureux
et ce voile ténu qui couvre
pour l'arracher à l'être
l'incendiaire fascination érotique.



Thierry Texedre, le 18 septembre 2017.


En contrepoint

Wilhelm-Hempfing - Deux bains de soleil dans les dunes, 1942.













mercredi 6 septembre 2017

Nana

Simone Haack (1978-) - Sans titre, huile sur toile, 120 x 180 cm






















Nana
ou peur de qui de quoi

Comme si l'esprit usé
ferraillait encore
avec ce corps
habité dehors
marchant tant
sous les volées de bois
protégeant de la chaleur
d'aucune façon le temps passe
s'arrêter alors pour se plier
une dernière fois assise
sur l'herbe fraîche
au milieu du chemin
la robe bien moite
et dessous collée la culotte
souffrant entre les jambes
elle fragile jeunesse
reprend ses esprits
tout en admirant
autour au dessus
d'un regard naïf
et généreux le ciel.



Thierry Texedre, le 6 septembre 2017.









mardi 5 septembre 2017

Exécution

Andrzej Wroblewski – Exécution VIII, 1949 huile sur toile 130 x 199 cm.



























Exécution

Du roman inséparable
le corps vitrifié
soulève ce sacré
pour l'envelopper dans
un sublime intemporel
on tente de couper court
aux appels aux cris
à la mise à mort
au tremblement
pour rencontrer l'extraction
de ce soulèvement
de cette tentation
qui passe par l'exclusion
face atterrée du bloc vie
couché sur la partie nue
de l'élimination
mille têtes décapitées
pour avoir vomi l'être
du temps présent
en mode mémoire effacée
fusils du déferlement
des balles chaudes au cœur
on les aime quand elles restent
dans le canon
on entend passer les sifflements
des oiseaux et des balles mortes
un autre temps s'ouvre devant des corps
défaits et dépossédés du peu
qu'ils on eu le visage à découvert
la voix pliée sur les lèvres
écarlates et violées
entre l'air d'un doux soir
épuisant et ensanglanté
on traîne des chaussures
déchirées par la mémoire
jusqu'au trou incongru
de ce désespoir insurmontable
et insurrectionnel on s'y tient
la gloire est pour bientôt
on dépasse ce grand cloaque
pour chanter le tonnerre
la révolte en terre insoumise.



Thierry Texedre, le 5 septembre 2017.








vendredi 1 septembre 2017

Apple

Katharina Grosse (1961-) peintre contemporaine allemande 







Apple

Mouvement inséparable du temps
l'art omniprésent l'artifice
qui sied au risque d'infini
du corps intermittent
voilà le sujet de la feinte
qu'une mort certaine pousse
dans les retranchements
d'une mémoire sous tension
la mémoire feinte donc
pour oublier ce corps
ce corps d'origine
l'origine de l'Un
l'unique exactitude de la foi
au plus près de ce corps
exsangue de sa parole comme loi
d'un lieu commun lieu social
lien qui souffre à trop voir
cette mémoire du même
à trop y voir la reconnaissance
qui met en lumière le cri
le cri de l'enkystement sexuel
au train où vont les affaires
ce cri sort de la langue
celle qu'on parle en trop
pour avoir essayé de parler
histoire d'hystérie sans doute
la polémique enfle à nouveau
pour avoir essayé de faire ce corps
dans une unité celle du Tout
qui n'a rien à faire avec l'Un
le Tout se pare d'encodages
là la peinture s'y tient commune
communication de l'esprit
l'esprit peint ce corps déplié
le Tout voit l'esprit
que l'Un dévisage
le soleil s'entend dévisager
cette face esprit des lumières
aveuglement de l'unique coup
du coup de pinceau donné
en pleine face
à tout un chacun
pourvu que ça ne dévisage pas
le regard donné sur la peinture
elle serpentante le long
de ces corps démesurés
voit l'immensité de l'Un
autrement bien après l'Un
pour couper court à ces débats
sur l'imagination virage à
cent quatre-vingts degrés
voilà que sonne l'envolée
musique sans cessation
du temps qui s'échappe
le temps mord à pleines dents
dans la pomme pour casser
la voix l'empêcher de mentir
sur l'origine de la femme.



Thierry Texedre, le 1 septembre 2017.