dimanche 5 février 2017

La mort trépassée

Peter Paul Rubens - Tête de Méduse, 1618























La mort trépassée
(ou Chant pour un instant)
Le Baroque


Osmose
du chant
ténu
offense
sur cette identité
sur ce sujet
cœur insoumis
contre la plaie béante
de ces affres pandémie
de la multiplication
sans cessation
du nombre
en corps
en chair
montrée du doigt
par l’ostracisme
inconscient du pire
engendrement
de la dépense
de la procréation
sans cessation
ni vertige
dans l'infiniment
grande passion
du jeu libre
d'accoucher
l'inhumanité
réplique d'une ivresse
guerre impie sur la
grande surdité du monde
livré à son dérèglement
l'extase du pouvoir
de prier l'autre
de céder au même
pour lentement
faire sortir du fond
insécable
la peur
l'endroit de l'indifférence
à monter sur le nombre
pour compter
sur le sens
l'amalgame
et l'identité
partout devant
un ciel émasculé.

*


Ultime résistance vers cette oraison de l'interdit, pour envelopper la douleur ultime, la cessation de toute vie. Vertige que cette vie qui monte, et transgresse la volonté d'existence. Chants de l'allégresse vers une introspection de la chair en jeux de l'insondable liberté pour l'égalité et la fraternité du sol fertile, de la vie inconditionnelle. Trempé par les ondes porteuses d'espérance, allons vers la gloire infinie de nos exactions, de ressusciter des morts, par l'impossible fin du règne animé par les anges de la jouissance sans cesse remise en question. D'un infime tremblement du corps élevé au ciel de la modernité, voilà le ressort volcanique de la passion qui monte en nous, pour extraire de cet appel, de cette parole, l'acte intransigeant de la vérité qui pousse la vie vers sa plénitude. Touchant au secret révélé de la vie, l'être en nous pour retracer le sens d'un chemin sous les regards indiscrets de la chair, en dansant et rythmant ce sens interminable du commun dénominateur qui monte en soi. Musique des mots alternant le jour et la nuit profonde du chemin de l'irremplaçable gravité de l'amour.



Thierry Texedre, le 4 février 2017.